Lonewolf / Nightmare / Epica / Within Temptation / Nightwish à Colmar

Le plan du week-end était : monter à Colmar (quatre heures de train) et y retrouver Ghislain pour la « Hard Rock Session » de la Foire aux Vins, qui consiste en la bagatelle de cinq groupes de métal, dont trois du type « à chanteuse ». À savoir les régionaux Lonewolf et Nightmare, suivis par Epica, Within Temptation et Nightwish. Beau programme.

Bon, dans la pratique, Ghislain a eu l’idée saugrenue de se casser la cheville il y a une semaine et, du coup a été formellement interdit par la Faculté d’aller mosher dans les fosses. Pas grave : j’y suis allé tout seul, comme un grand, et je n’ai même pas eu peur ! Pourtant, dix mille métaleux qui débarquent sur une Foire aux Vins (qui comprend beaucoup plus de foire que de vins), ça a de quoi inquiéter.

L’endroit est assez magnifique : le Théâtre de la Foire aux Vins est une structure ouverte, mais couverte, pouvant donc tenir dix mille furieux (plus la fosse) et, à vue de nez, était plein comme un œuf pour ce concert.

18 heures tapantes : Lonewolf ouvre le bal avec un heavy-metal tellement classique que je me serais cru vingt-cinq ans en arrière. C’est du basique, pas toujours super-maîtrisé, mais ça fait le travail. Quelque part, j’ai un peu l’impression que les métaleux sont le meilleur public du monde, capable de s’enthousiasmer pour à peu près n’importe quel groupe offrant une prestation énergique et honnête.

Suit Nightmare, autre groupe français, mais avec un peu plus de bouteille et un métal un chouïa plus élaboré, façon power-métal mélodique. Montée en puissance : l’air de rien, il arrive à mettre le feu à une bonne moitié du public, notamment grâce à une frontman aux faux airs de Ronnie James Dio (à part pour la voix, ne rêvons pas).

Les choses sérieuses commencent avec Epica – non que les deux précédents étaient des plaisantins, mais parce qu’on commence à taper dans la tête d’affiche et qu’il ne s’agit plus de chauffer le public, mais d’y mettre le feu. En une heure, et avec la complicité d’un jeu de lumière impressionnant (même s’il reste un ton en-dessous de celui de leur tournée) et de chorégraphies de cheveux, Simone Simmons et sa bande placent déjà la barre très haut.

Arrive Within Temptation, qui ne se démonte pas, voit le light-show de folie d’Epica, suit et relance de séquences filmées basées sur The Unforgiving, leur concept-album. Soyons clair: au niveau visuel pur, Within Temptation a tué tout le monde! Gros contraste avec Epica : la chanteuse est à peu près la seule du groupe à porter les cheveux longs et, d’ailleurs, le métal de Within Temptation flirte plus avec un Hard-FM très calibré qu’avec le métal symphonique de ses collègues.

Le public en redemande quand même et il a bien raison : Within Temptation sera le seul groupe à nous gratifier d’un rappel, sous une pluie battante. J’ai peut-être été un peu optimiste en qualifiant l’emplacement de « couvert » : l’orage qui se déchaine à l’extérieur se glisse par bourrasque entre les différents toits et balance une bonne dose de gouttes, notamment dans la fosse.

À ce stade, on se demande comment Nightwish, tête d’affiche incontestable de la soirée, peut faire plus fort. La réponse arrive dès les premières notes : des lance-flammes. Plein. Et des canons à fumigènes, aussi. Bon, du coup, toute la fosse sèche en un clin d’œil, avant de commencer à sautiller sur place comme un seul homme. Curieusement, le groupe ne se contente pas de dérouler son dernier album, Imaginaerum, mais alterne nouveaux et anciens (= époque Tarja) morceaux.

La seconde arme de Nightwish, c’est Nightwish. Le groupe a quand même une composante folk non négligeable et la surprise vient de l’arrivée d’un presque sixième membre à part entière, Troy Donockley, qui nous joue de la cornemuse écossaise et de la flûte sur plusieurs morceaux, dont « I Want My Tears Back », « Last of the Wilds » et, surtout, une reprise d’anthologie du « Over The Hills and Far Away » de Gary Moore.

Histoire d’enfoncer le clou, le groupe conclut son show en dynamitant la scène. Enfin, pas vraiment, mais c’est l’impression que cela donne avec les feux d’artifice et les gros canons à confetti. Genre : « rappel, c’est nous qu’on est la tête d’affiche, I am the motherfuckin’ Nightwish! » Comme ça, c’est clair.

Comme le métaleux est quelqu’un de paradoxalement très sage, c’est à minuit pile qu’il se transforme en citrouille et rentre chez lui, la tête pleine d’étoiles et les oreilles d’acouphènes. En se disant que, quatre heures de train, cinq heures de sommeil et re-quatre heures de train pour retourner bosser, c’est franchement pas si cher payé.

Ci-dessous, une galerie de mes photos toupourrites, qui sont également sur Flickr, toujours sous licence Creative Commons.

Pour soutenir Blog à part / Erdorin:

Blog à part est un blog sans publicité. Son contenu est distribué sous licence Creative Commons (CC-BY).

Si vous souhaitez me soutenir, vous pouvez me faire des micro-dons sur Ko-Fi, sur Liberapay ou sur uTip. Je suis également présent sur Patreon et sur KissKissBankBank pour des soutiens sur la longue durée.

8 réflexions au sujet de “Lonewolf / Nightmare / Epica / Within Temptation / Nightwish à Colmar”

  1. Pour une foire aux vins on s’attendrait plutôt à de la musique soul.
    Il fallait bien que quelqu’un la fasse.

    Répondre
    • Merci d’avoir été volontaire pour faire une blague tellement naze que même moi je n’y avais pas pensé. 🙂

      Cela dit, il y avait beaucoup plus de ferronnerie et de matériel agricole que de stands de vins, donc du métal bourrin, c’est encore assez raccord.

      Répondre
  2. Je ne sais pas si à Colmar on peut décemment qualifier Lonewolf et Nightmare de “régionaux”, vu que ce sont deux groupes isérois… 😛

    Je partage ton avis sur Lonewolf : c’est un groupe correct, mais il leur manque le petit quelque chose qui fait la différence et justifierait que j’investisse dans leur production (encore que leur tout nouvel album est peut-être un poil meilleur que ce qu’ils ont fait avant).
    Nightmare par contre est un groupe qui mérite qu’on s’y intéresse (au moins à ce qu’ils ont fait depuis qu’ils se sont reformés en 1999 ; leurs deux albums des années ’80 ont surtout un intérêt nostalgique).

    Répondre

Laisser un commentaire

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.