« Menace sur l’Empire », de Viat et Olav Koulikov

London, an 3000 et des poussières. Le grand détective Jan Marcus Bodichiev se retrouve à enquêter, à son corps défendant, sur des morts qui défient l’entendement. C’est le point de départ de Menace sur l’Empire, premier « vrai » roman de Viat et Olav Koulikov.

Avant toute chose, il faut rappeler que cette série d’ouvrage est présentée comme des manuscrits posthumes, retrouvés par le fils de celui qui fut l’assistant dudit détective. Et que cet « an 3000 » correspond peu ou prou au milieu du XXe siècle, mais dans une uchronie où l’Empire britannique et la Russie tsariste ont fusionné avant d’adopter un calendrier bouddhiste.

Aussi improbable soit-elle, l’uchronie que propose l’auteur qui se cache sous le double pseudonyme de « Viat et Olav Koulikov » est un des intérêts principaux de cette série, parue dans la collection Les Saisons de l’Étrange. Le mélange s’avère plutôt homogène et donne à cet univers un côté rétrofuturiste discret. Quelque part, ça m’a un peu fait penser aux Futurs Mystères de Paris.

J’avais déjà chronique, dans cette même série, les deux premiers ouvrages, Mémoires d’un détective à vapeur et Souvenirs d’un détective à vapeur. Une partie des défauts que j’y avais trouvé ont été gommés de par le format différent de ce Menace sur l’Empire.

En effet, Menace sur l’Empire est une histoire complète, et non une collection de nouvelles et de fragments épars. Le récit gagne en cohérence et le découpage, en sections courtes, donne de l’énergie à la lecture.

L’enquête flirte avec le surnaturel et donne également à l’ensemble un côté merveilleux-scientifique qui n’est pas sans rappeler Blake et Mortimer – dans une version qui réussit l’exploit d’être moins verbeuse tout en étant 100% textuelle.

Il reste tout de même un certain nombre de soucis. D’une part, j’ai toujours l’impression que l’on prend les aventures de Bodichiev en marche. Les introductions sont abruptes, comme si l’auteur supposait déjà les personnages et ses péripéties passées connues du lecteur.

D’autre part, en tant que « grand détective », Bodichiev n’est pas très impressionnant. Dans l’introduction, il est dit qu’on le compare à Sherlock Holmes, mais intellectuellement, c’est le jour et la nuit. Sa principale expertise semble être dans les pubs de London.

Enfin, j’ai été déçu par la qualité typographique de l’ouvrage: il y a beaucoup de coquilles, parfois jusque dans les noms des personnages (un Mounir qui se transforme en Mounier, par exemple). J’ai constaté aussi beaucoup d’apostrophes convertis en guillemet.

Menace sur l’Empire reste une lecture plaisante, voire agréable, mais avec un côté « littérature de quai de gare », écrite à grande vitesse et produite à la va-vite. C’est dommage, le sujet mériterait mieux.

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3 réflexions au sujet de “« Menace sur l’Empire », de Viat et Olav Koulikov”

  1. L auteur serait il andre francois ruaud le créateur des moutons électriques et du fanzine devenu revue “yellow submarine”

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