On aura beau se gausser, la scène rock suisse romande compte tout de même un certain nombre de groupes qui tabassent bien, comme Djizoes, mais surtout Monkey3, dont le nouvel album Beyond the Black Sky vient de sortir pour la plus grande joie des petits, des grands et des Alias. Enfin, surtout de ce modèle-ci.
Après ses petites incartades sur l’EP Undercover, Monkey3 revient à un son entièrement instrumental, toujours dans un style post-rock, stoner et psychédélique. Au reste, la pochette est clairement un clin d’œil à celles de Hawkwind, genre Space Ritual et consorts et elle annonce la couleur, entre son style psyché et le fait que le singe a des dents, du genre méchantes et qui mordent.
Monkey3 donne dans le gros rock lourd qui tabasse, avec une batterie puissante et un son pesant; même les claviers sont lourds, c’est dire! Les morceaux dépassent souvent les cinq minutes et se permettent souvent de déployer plusieurs tableaux. On notera notamment un “Black Maiden” de neuf minutes, hommage musical subtil à l’Iron Maiden des débuts – enfin, l’hommage est subtil, la musique elle parvient à l’exploit de faire passer l’original pour une bluette délicate.
Si, en apparence, ça reste du Monkey3 assez classique – à ce titre, j’avais trouvé Undercover plus original dans sa démarche, malgré le fait qu’il était composé de reprises – il y a quelques touches exotiques, comme des sonorités hispanisantes sur “One Zero Zero One” ou un “Camhell” dont les claviers flirtent avec l’électro.
De toute façon, même classique, Monkey3 est un groupe qui peut faire la pige à un certain nombre de grands noms du genre, donc on ne va pas se priver: Beyond the Black Sky est un album de grande tenue.
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