Mono: Nowhere Now Here

Je vous avoue que, le post-rock et moi, c’est moins la grande histoire d’amour que ça eût été. Même ce Nowhere Now Here, nouvel album de Mono, ma laissé quelque peu froid. Et pourtant…

Mono est une formation japonaise qui propose un post-rock instrumental en apparence classique, mais qui, du haut de ses vingt ans d’expérience, n’hésite pas à explorer les limites du genre.

Avec ses dix pistes et un total d’une heure de musique, Nowhere Now Here est loin des EP habituels dans le post-rock (sans parler des splits). De plus, avec des morceaux qui dépassent souvent les six, voire huit minutes, Mono assume un côté épique.

L’album aligne une alternance de morceaux solaires, lumineux, et de pièces plus sombres, intimistes. À l’image de l’enchaînement « God Bless » / « After You Comes the Flood » / « Breathe » qui ouvre les hostilités.

La plupart des pistes de Nowhere Now Here sont des modèles de classicisme, à l’image du morceau-titre avec sa montée en puissance sur dix minutes. À côté, on a des pistes comme « Breathe », qui inclut le chant féminin de Tamaki, la claviériste du groupe.

Globalement, Mono montre ici une réelle maîtrise de son sujet. Mais, si le groupe se permet quelques expérimentations, elles sont somme toute timides et, à mon avis, ne permettent pas à Nowhere Now Here à transcender son post-rock.

Du coup, pour moi, derrière cette somptueuse pochette, c’est un peu une déception. Mais c’est aussi une déception qui, je le sais, vient plus de moi que de l’album en lui-même. Ou peut-être que c’est le genre qui veut ça: je le dis depuis suffisamment longtemps que le post-rock peine à se renouveler.

Il faut cependant admettre que Nowhere Now Here est un très bon album de post-rock. Classique, certes, mais efficace. Vous pouvez le trouver sur Bandcamp et j’encourage les amateurs de ce style à s’y intéresser.

Bonus: la vidéo de “Breathe”

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6 réflexions au sujet de “Mono: Nowhere Now Here”

  1. Bonjour,

    Les titres sont sympa mais cela reste dans le style .

    Première contribution sut ton Blog très sympa que je suis depuis quelques années .
    J’aime bien tes avis musicaux . C’est cela que je recherche dans des critiques subjectives mais qui viennent du cœur sans dire ” c’est nul ” mais plutôt je n’accroche pas à ce style .

    C’est sympa quand tu parles de sujet d’actualité . Pour le côté BD et jeux , je ne suis pas du tout ( pas parce que c’est nul mais je ne me suis à vrais dire intéressé et par manque de temps également ).

    J’écoute beaucoup de musique : rock progressif à la base mais beaucoup d’autres choses ( rock – hard – métal – folk – indie pop – français ou suisse avec GALAAD ).

    En tout cas, c’est toujours sympa de te lire.

    Maxime

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    • Salut et merci pour le commentaire – et bienvenue officiellement, donc.

      Pour les critiques, j’essaye toujours de parler de choses que j’aime bien. Il y a des exceptions – par exemple, l’avant-dernier Dream Theater – mais ça signifie dans ce cas que c’est une déception.

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  2. Ouais, ça peine à se renouveler, mais ça reste sympa… Après, moi, je passe mes journées à squatter Worldhaspostrock et Wherethepostrockdwells, et si je dois dire que j’y ai trouvé quelques perles que j’ai repostées sur mon blog, ô combien de singles et d’EPs déjà-vus et revus ! Mais ça reste une généralité. Faut écouter le dernier Wang Wen, qui essaye des trucs incroyables lorgnant un peu du côté de la niche “post-jazz”, ou sinon Autism qui fait du post-metal dans la veine très, très noir.
    PS : Niveau genres annexes, y’a la dream pop et le néofolk où on trouve aussi pas mal de trucs bien. Après, c’est mon avis…

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    • Eh bien merci pour cet avis et bienvenue sur mon blog!

      Demain j’ai la chronique du dernier Aesthesys, que j’ai trouvé vraiment très cool.

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      • Ah, et j’ajouterais : le single “nothing there” de Anoice reprend les côtés brutal et orchestral du genre pour en faire quelque chose que j’avais pas trop vu jusque-là et ferait franchement bien dans un Ghibli ou film comme “Avatar”. Une très bonne surprise que je viens de faire à laquelle je m’attendais pas du tout.

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