Neal Morse: Momentum

Momentum, le titre du nouvel album de Neal Morse, est plutôt bien choisi: l’animal est lancé et on ne l’arrête plus. Il doit y avoir quelque chose avec les compositeurs/claviéristes de prog: il y a quelques années, c’était Clive Nolan (Pendragon) qui enchaînait projets et albums.

Dans le cas de Neal Morse, entre sa carrière solo, ses tournées-marathon avec Transatlantic et ses participations à divers projets (dont, récemment, Flying Colors), on en vient à se demander quand il dort. On s’abstiendra de parler de possession: Chrétien born-again convaincu, il faut plutôt dire qu’il est habité par un désir de raconter ce qui semble être sa vie et sa rédemption par la religion.

Qu’on soit croyant ou non n’est pas très important dans l’appréciation des albums de Neal Morse: c’est un musicien de rock progressif exceptionnel. C’est de la composition de haut niveau et, si on aime les claviers, il y a du solo en pagaille. Ce n’est pas du solo de vingt-six minutes, selon le cliché, mais je ne doute pas qu’il y a, dans l’album, au moins pour vingt-six minutes de solos de clavier.

Rien que l’intro de “Momentum”, morceau-titre enlevé qui ouvre le bal, est une profession de foi; on y retrouve l’énergie de Transatlantic. En fait, cet album, c’est un peu un condensé de l’œuvre de Neal Morse, puisque “Thoughts Part 5” embraye sur une partie a capella à la Spock’s Beard.

Bon, “Smoke and Mirrors” est un morceau introspectif dans la plus pure veine des albums solos de Neal Morse; il faut bien qu’il y en ait au moins un, même si le bluesy-râpeux “Weathering Sky” et “Freak” (qui rappelle un peu “The Uninvited Guest” de Marillion, en moins sarcastique), qui lui fait suite, sont également dans la veine de ce que l’on peut trouver dans les albums précédents.

L’album se conclut sur “World Without End” – oui, déjà, mais il faut savoir que ce morceau fait la bagatelle de trente-trois minutes et trente-huit secondes, pas moins! Là où d’autres feraient un concept-album, Neal Morse, lui, il fait une piste. Du pur, du grand Neal Morse, avec des grandes envolées de clavier; rien que pour ce morceau, l’album vaut le détour.

Pour  être tout-à-fait honnête, il faut quand même reconnaître que Neal Morse fait surtout du Neal Morse et qu’il ne se renouvelle pas très souvent. D’ailleurs, je l’avais déjà mentionné lors de ma chronique sur le précédent album, Testimony 2, c’est dire.

Mais bon, on lui pardonne (l’influence chrétienne, sans doute), parce que c’est quand même super bien fait, surtout si on aime le rock progressif qui tire sur le néo-prog. Momentum est un album qui balance bien.

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