Neurococcyx: 影 [kage]

C’est par la poste, en service presse grand luxe, qu’est arrivé mon exemplaire de 影 [kage], le nouvel album du groupe français de post-rock Neurococcyx. Ce n’est pas très courant; en général, une version numérique ne me dérange pas, mais le groupe a insisté.

J’avais déjà chroniqué leur précédent, Friches et bestioles, qui ne m’avait pas laissé un souvenir impérissable, mais le groupe a quand même tenu à m’envoyer celui-ci. Il est possible, du coup, que mon appréciation soit plus positive pour le geste.

Neurococcyx est un groupe français, de Nantes, qui fait du post-rock instrumental très rock, avec un son très brut, qui rappelle un peu les compositions les plus rugueuses de Monkey3. Ils ont d’ailleurs la particularité d’enregistrer leurs albums en « live studio », d’une seule prise, avec un minimum de mixage par-dessus.

影 [kage] fait presque une heure pour huit pistes, qui s’échelonne en durée entre quatre et dix-huit minutes. À part le final, « Shadow » (c’est lui qui fait dix-huit minutes), les morceaux sont plutôt entre cinq et sept minutes.

Alors, est-ce que j’ai bien aimé 影 [kage] ? La réponse est, comme souvent, « oui, mais ».

Disons que le post-rock de Neurococcyx est, globalement, plus rock que post. Il lui manque, à mon goût, la force évocatrice d’un Pelican ou d’un God Is an Astronaut. Il manque aussi des montées en puissance typiques du genre. En l’espèce, c’est plus du rock instrumental que du post-rock.

Ce qui ne veut pas dire que ça manque d’intérêt. On y trouve des accents punk (notamment dans « Gamanjiru », mais pas que), il y a quelques pistes plus post-rock (« Yvelines–Mordor » ou « Chronocule », ma préférée de l’album) et le final, « Shadow », réserve pas mal de chouettes moments.

Donc, 影 [kage] est un album qui est au final un peu trop « pur rock » pour moi. Il y a là beaucoup d’énergie, mais ça manque peut-être de complexité. À mon goût, hein? Fondamentalement, il n’y a rien dans cet album qui s’apparente à une erreur ou un ratage. C’est juste que ce n’est pas mon truc.

Désolé, les gens de Neurococcyx: je ne vais pas pouvoir vous faire une chronique super-enthousiaste, une fois encore. À part peut-être pour vos titres, parce que « Hibou profane » ou « Yvelines-Mordor », c’est top!

影 [kage] est disponible à l’écoute et au téléchargement sur Bandcamp. Si vous êtes moins prog-snob que moi (ce n’est pas difficile), allez y jeter une oreille.

Bonus: la vidéo de « Yvelines-Mordor »

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2 réflexions au sujet de “Neurococcyx: 影 [kage]”

  1. Tu as été plus gentil que moi.
    Notre chronique sortira plus tard, pour ne pas trop plomber la sortie de l’album, si ça un impact.
    Le premier album était prometteur, je trouve que le second ne tient pas ces promesses justement.
    Dommage.

    Répondre
    • C’est juste pas ma came, en fait. Et comme je n’avais pas été passionné non plus par le précédent, je n’ai pas eu cet effet de déception.

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