“Nexus”, de Ramez Naam

Nexus, la drogue éponyme du roman d’anticipation de Ramez Naam, est un peu plus qu’une simple drogue: un outil pour augmenter les capacités du cerveau, le mettre en réseau avec d’autres utilisateurs de Nexus et même un système d’exploitation neurologique; en résumé, c’est la porte ouverte vers la transhumanité. Et c’est bien là, le problème.

Car nous sommes en 2040, une époque où les technologies émergentes sont sévèrement réglementées un peu partout par des états terrifiés – non sans raisons – par l’imminence de la Singularité transhumaine, l’avènement d’humains plus qu’humains. Du coup, lorsque Kade Lane et son équipe mettent au point leur variante de Nexus, le gouvernement américain leur tombe dessus et les force à collaborer pour infiltrer l’entourage d’une brillante scientifique chinoise qui travaille sur les mêmes technologies.

Nexus a tout du techno-thriller d’anticipation: une technologie révolutionnaire, un antagoniste potentiellement dangereuse, un protagoniste balancé là-dedans malgré lui et qui n’a que son intelligence – et Nexus – à opposer à des adversaires qui n’hésitent pas à défourailler à l’arme de guerre au milieu de civils. Il jongle également avec des concepts mystiques, en reliant le concept de connexion via Nexus à la méditation et au bouddhisme.

Dans l’absolu, j’aurais dû être très enthousiaste à sa lecture: les thèmes et leur traitement tombe tout à fait dans le cadre de mes petites marottes. J’ai cependant eu un peu de mal sur l’ensemble. Je me demande si c’est dû à la lecture en français, mais j’ai l’impression que ce roman souffre d’un problème de rythme, surtout vers la fin. Un peu comme si l’auteur passait, d’une section de chapitre à l’autre, de Tom Clancy à un mangaka contemplatif.

J’ai été aussi un peu déçu par la fin de ce premier tome – l’ensemble forme une trilogie, avec Crux et Apex – qui est logique et ouverte, mais qui aussi a tendance à tomber un peu à plat. Là encore, c’est sans doute un problème de rythme.

Ça n’empêche pas Nexus d’être un bouquin très intéressant – plus probablement par son contexte technologique et ses implications sociales que par son histoire – et qui fourmille d’idées à repiquer dans un cadre post-cyberpunk ou SF. Je prendrai les deux autres tomes prochainement – mais en anglais, cette fois-ci.

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