« Outsphere », de Guy-Roger Duvert

Vous avez peut-être déjà entendu l’expression suisse « déçu en bien », qui signifie peu ou prou « agréablement surpris ». Eh bien cette expression illustre à la perfection le sentiment que j’éprouve en ayant fini la lecture de Outsphere, roman signé Guy-Roger Duvert et que l’auteur a eu la gentillesse de me transmettre en numérique.

Il faut dire que l’histoire ne commençait pas sous les meilleurs auspices. En effet, j’ai eu l’impression que les premiers chapitres de cette histoire de colonisation empilait les clichés.

On a le vaisseau-arche – qui d’ailleurs s’appelle L’Arche – parti d’une Terre en pleine autodestruction et qui arrive en vue d’une planète terraforme. Le vaisseau réveille alors, de leur sommeil cryogénique une galerie de personnages tous plus stéréotypés les uns que les autres.

Je vous passe les exemples, c’est parfois douloureux.

Les choses se compliquent assez rapidement. Et, si c’est dommage pour les personnages, c’est plutôt heureux pour le lecteur. En effet, la planète (qui s’appelle Eden…) n’est pas des plus hospitalières: orages magnétiques violents, peuplades indigènes agressives, inconnues biochimiques. Ça ne va pas être facile.

Ce d’autant que déboule un second vaisseau-arche terrien, L’Utopia, peuplé de clones (les Atlantes…). Lesquels disposent de quelques avantages, comme des pouvoirs mentaux, mais semblent dépourvus d’individualité et sont également peu doués pour le mensonge. Et surtout, ils arrivent en annonçant la destruction quasi-certaine de la Terre; les colons de L’Arche et de L’Utopia sont les derniers des Terriens.

Commence alors une cohabitation difficile, rendue complexe par des tensions entre militaires et civils, la présence de mystérieuses ruines et autres épaves, plus les attaques de la faune locale et l’épidémie de combustion humaine spontanée.

Wait, what?

Quelque part, Outsphere est un roman qui prouve qu’on peut partir de situations vues et revues et arriver à un résultat qui remue bien. Certes, ce n’est pas turbo-original, mais je suppose que mon SF-o-mètre a été quelque peu décalibré par la lecture de Hannu Rajaniemi ou de Kameron Hurley

Il a pour lui de présenter une situation complexe, avec des surprises, à ne pas hésiter à flinguer des personnages principaux, et à avoir un plutôt bon rythme, surtout sur la fin. Par contre, il est un peu lent à démarrer et il y a deux-trois trucs qui ne collent pas (comment, par exemple, des personnes ayant des pouvoirs de connexion télépathique n’ont pas pensé à les utiliser en combat?).

Le plus gros problème que j’ai eu avec Outsphere, c’est que les personnages ne sont pas intéressants. Enfin, pas très. Comme mentionné, au départ, ils ne sont guère plus que des stéréotypes, parfois à la limite de la caricature. Et au fil de l’histoire, j’ai eu du mal à y voir des vraies gens. Du coup, un peu tout ce qui leur arrive dans la tronche ne m’a pas vraiment touché.

Cela dit, Outsphere est un roman de science-fiction plutôt sympathique à lire. Surtout que son final laisse la porte ouverte à une suite: les colons d’Eden n’en ont pas fini avec les emmerdes. Ni avec les mystères.

D’autres avis dans Les carnets dystopiques, sur ESSEC Alumni, sur le blog de la Liseuse amoureuse, sur Évasion imaginaire, entre autres.

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