Dungeon Crawl Stone Soup

Ma dernière excuse en date pour un manque de productivité massif s’appelle Dungeon Crawl Stone Soup. Comme son nom l’indique, il s’agit d’un jeu d’exploration de donjon à la Rogue, en d’autres termes un “Rogue-like”. Vous connaissez la routine: créer un personnage, descendre dans un labyrinthe, y basher du monstre, ramasser du trésor et de l’équipement, monter de niveau, trouver l’artefact ultime et ressortir.

L’intérêt de cette énième variation est qu’une attention particulière a été portée à la conception et à l’ergonomie du jeu. La plupart des trucs inutiles ou chiants ont été purement et simplement retirés du jeu, comme la gestion de la lumière (ceux qui se sont retrouvé à court de torche dans Moria savent de quoi je parle), pas mal de trucs ont été simplifiés et il y a même un bouton pour explorer automatiquement le niveau.

Le jeu comporte également un grand nombre de classes et de races dans la grande tradition D&D et, plus intéressants, des dieux qui ont tous leur agenda et qui influent sur la manière de jouer: l’un déteste la magie, l’autre ne supporte pas les mutations, etc. Les niveaux sont aussi assez variés, avec quelques sous-donjons intéressants.

Lire plus

Finn Arild Aasheim: Testament

Finn Arild Aasheim est un musicien norvégien de rock progressif dont le moins qu’on puisse dire est qu’il fait une fixation sur Genesis. Attention, pas le Genesis du Top-50: le vrai, le pur, celui qui perçait à peine dans les années 1970! D’ailleurs, c’est simple: le premier morceau de son nouvel album, Testament, s’appelle “Genesis”.

Du coup, voilà un Alias bien embêté. Pas que je voue une haine inextinguible aux premiers albums de ce groupe mythique, mais parce que les musiciens qui calquent à ce point la démarche artistique de leurs glorieux aînés me dérange toujours un tantinet. Il y a des fois où ça donne des trucs géniaux et d’autres où ça frôle le pathétique.

Cet album est un peu entre les deux. Le susnommé “Genesis”, avec plus de seize minutes au compteur (une exception dans un album où la durée moyenne tourne autour des quatre minutes), est plutôt bien foutu et constitue un bel hommage à l’esprit de l’époque, de même que “Water” qui lui fait suite. Je suis par contre beaucoup plus réservé sur des morceaux comme “All Right”,  “Carnival” ou “Robin” (principalement parce que je suis imperméable à la musique de Biteulse).

Lire plus

Amorphis: The Beginning of Times

J’ai failli faire une critique méchante de The Beginning of Times, le dernier album d’Amorphis, critique qui aurait pu tourner autour d’un jeu de mot sur le nom du groupe. D’une part, c’est une astuce dont j’ai déjà passablement abusé ces derniers temps et, d’autre part, après quelques écoutes, je commence à le trouver plutôt pas mal.

Amorphis est un groupe qui fait un métal symphonique avec quelques touches de folk et de progressif, dans lequel transparaît ses doubles origines death métal (notamment dans l’usage – modéré – de vocaux growlés) et finlandaises (par ses compositions principalement inspirées du Kalevala).

Je vous concède volontiers que ce dernier album n’est pas musicalement des plus original et je suis assez d’accord avec la brève analyse de mon confrère en métal du blog Imaginos: il a tendance, dans son ensemble, à entrer par une oreille et sortir par l’autre si on n’y prête pas attention, mais si on s’y arrête un instant, il comporte un lot de morceaux qui tapent juste.

Lire plus

Spynest Mission 1: Birdwatchers

“Birdwatchers”, premier tome de la série Spynest, est un jolie tranche de pulp Seconde Guerre mondiale, avec un héroïne navajo à la plastique improbable, un Ian Flemming (oui, le créateur de James Bond) en agent secret britannique raisonnablement compétent et à peu près toute la panoplie des clichés sur les Nazis.

Unexpect: Fables of the Sleepless Empire

Comme son nom l’indique. Unexpect, groupe canadien à la capitalisation volatile est du genre à donner dans l’imprévisible expérimental bizarroïde, comme le prouve leur dernier album en date, Fables of the Sleepless Empire. Officiellement, Unexpect fait du death métal et c’est vrai qu’il en a certaines des marques, notamment les vocaux hurlés; dans les faits, Unexpect fait tout, n’importe quoi, son contraire et, de préférence, les trois en même temps.

Une critique de l’album parlait de “carnaval dans les neuf cercles de l’Enfer” et c’est vrai que la métaphore est assez bien trouvée: on pense un peu à Dimmu Borgir, beaucoup à Diablo Swing Orchestra, avec peut-être une touche de The Gathering pour certaines parties moins cacophoniques (comme le début du premier morceau, “Unsolved Ideas of a Distorted Guest”). Autant le dire tout de suite: elles sont rares. Autant dire que ce n’est pas exactement du métal plan-plan pour pères de famille.

Survolées par un violon encore plus cinglé que celui d’Indukti et dominé par la voix fort variable de Leïlindel, les compositions d’Unexpect sont un grand moment de nawak plus ou moins contrôlé, où les riffs les plus techniques côtoient les délires aux claviers et les rythmiques démentes. S’y ajoutent des éléments électro-techno-éthno-jazzo-bizarro-bizarres, notamment sur la surexcitée “Quantum Symphony”.

Lire plus

Wobbler: Rites at Dawn

Si je croyais en la réincarnation, j’aurais une explication toute trouvée pour la ressemblance frappante entre Rites at Dawn, le dernier album des prog-heads norvégiens de Wobbler, et le Yes des années 1970 – malgré ses faux-airs de pochette post-rock naïf. Bon, il y a aussi le léger détail que les membres de Yes de l’époque ne sont pas morts (pas dans le sens biologique du terme, en tous cas).

D’un certain point de vue, il m’est toujours ennuyeux de commencer une chronique par “le groupe X sonne exactement comme Y” (comme Yes, d’ailleurs, mais ça peut aussi être comme G comme Genesis ou P comme Pink Floyd). D’une part parce que ça signifie que je retombe dans mes travers de vieukon, sur l’air de “l’originalité est belle et bien morte, ma bonne dame!” D’autre part, il y a pire à imiter que le prog de cette époque, surtout celui d’un Yes période Tales of the Topographic Oceans ou Relayer et surtout si c’est bien fait.

Il faut dire qu’en cherchant à retrouver les sonorités de ce groupe en particulier et de cette époque précise, Wobbler ne cherche pas la facilité et, il faut le dire, s’en tire avec les honneurs. Le rock progressif “rétrosymphonique” (comme disent les chroniqueurs et, je suppose, le dossier de presse du groupe) ne fait pas semblant et emprunte plus massivement qu’une banque grecque au style et au son de l’époque. Rites at Dawn aurait pu être enregistré en 1975 sans que personne ne s’aperçoive de rien.

Lire plus

Le starport et le starport

Je fais souvent des rêves étranges et pénétrants. Je n’en parle pas dans ce blog parce qu’en général, ils n’ont soit aucun sens qui vaille la peine d’être relevé, soit parce qu’ils concernent des sujets que je me refuse à discuter en public, ma grivoiserie ayant ses limites. Le plus souvent les deux à la fois, ce qui n’est vraiment pas agréable.

Cette nuit cependant, au milieu du galimatias subconscient habituel, une image claire et forte m’est apparue. Je me trouvais sur une structure, une île – peut-être artificielle – dans une baie. Cela semblait être un port pour navires, mais également pour quelques engins volants; je me souviens y avoir vu une soucoupe volante atterrir. La structure était en bois, pierre et toile, dans une architecture rappelant assez le style éco-chic qui est en vogue ces jours. Face à moi, sur une des rives, il y avait un immense aéroport/starport, avec un trafic très intense: avions et vaisseaux s’y posaient et décollaient à une cadence effrénée.

La structure était typique des aéroports modernes, avec des touches futuristes. J’avais la sensation que le port sur lequel je me trouvais était en même temps un concurrent à celui d’en face et une sorte de point de passage obligé. Dans le demi-sommeil qui précède le réveil – quand celui-ci n’est pas forcé par une sonnerie stridente, s’entend – j’ai commencé à rationaliser les images que j’avais vues. Rarement je n’avais pas eu l’impression d’avoir, un bref instant vécu dans l’univers de Tigres Volants.

Lire plus