Comment être une brute à Dungeon Raid

Or donc, mes petits camarades qui m’ont incité à jouer à Dungeon Raid viennent de s’apercevoir qu’à côté des miens, leurs scores sont minables (je monte à 7 500 points en mode normal, toutes les classes débloquées, guerrier monté au niveau 9, paladin au 10). Donc, à la demande générale colonelle caporale civile – on est antimilitariste primaire ou on ne l’est pas –, voici quelques-uns de mes trucs pour avoir des scores pas totalement pathétiques à ce jeu.

Mon premier conseil, c’est de jouer souvent, longtemps, tout le temps.

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Enslaved: The Sleeping Gods

Ce disque pourrait s’intituler “tout ce que vous avez jamais voulu savoir sur le black-métal mélodique sans avoir oser le demander”: The Sleeping Gods est un EP d’Enslaved, groupe phare d’un genre qui flirte à la fois avec le métal le plus brutal et le rock progressif et qui a l’intérêt supplémentaire d’être téléchargeable gratuitement sur le site de Scion A/V (méfiez-vous de la saleté de web-radio qui s’enclenche automatiquement).

En un peu moins de trente minutes et cinq morceaux, les Norvégiens proposent un échantillonnage de leur savoir-faire à base d’ambiances plombées, de guitares en folie flirtant parfois avec Pink Floyd et de vocaux clairs et growlés. “Heimvegen”, plutôt classique, et le speedé et brutal “Alu Misyrki” ouvrent le bal, mais avec les très atmosphériques “Synthesis” (à la limite de l’électro minimaliste) et “Nordlys”, on découvre une facette plus calme (enfin, pas totalement surexcitée) du groupe. Le final “The Sleeping Gods” est un pur morceau d’ambiance, lent et plombé comme une messe noire.

Au final, cet EP est un bon échantillonnage des différentes variations de style du groupe, reflétant sa direction musicale sur les deux derniers albums (Vertebrae et Axioma Ethica Odini); personnellement, je le trouve un ton en-dessous de ces deux-là, ce qui me fait soupçonner que ce sont des morceaux enregistrés par le groupe au cours d’une des sessions d’enregistrement mais qui n’ont pas été sélectionnés au final.

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En jeu de rôle, la faiblesse est une force

Le blog rôliste de Rob Donoghue, Some Space to Think, propose un excellent article intitulé The Meek Shall Inherit The Tabletop sur la notion de faiblesse dans le jeu de rôle. Je vous la fait courte: non seulement le jeu de rôle est un jeu où il n’y a pas de gagnant, mais il va jusqu’à dire que les joueurs qui sont prêts à échouer volontairement y sont les vrais gagnants.

L’idée est classique, limite Captain Obvious dite comme ça, mais mérite d’être exprimée car elle est intéressante et, à mon avis, primordiale pour comprendre l’intérêt ludique du jeu de rôle. Elle se rattache au fait que le jeu de rôle est une forme de narration: les personnages qui se gaussent de toutes les difficultés et qui gagnent tout le temps sans péril, cela fait un moment que ça n’intéresse plus grand-monde (à part les auteurs de fan-fiction créateurs de Mary-Sue). C’est pour cela qu’un personnage comme Honor Harrington n’est plus intéressant, car elle surclasse tout le monde.

Pour qu’une histoire devienne intéressante, il faut de l’adversité et, donc, de la faiblesse. Les héros les plus marquants ne sont pas les surhommes, mais les êtres faillibles qui réussissent malgré leurs défauts et non grâce à leurs forces. La conséquence, c’est que dans ce genre de contexte, la notion d’équilibre de jeu meurt dans d’atroces souffrances, surtout si elle n’est pensée que pour une seule condition (au hasard, le combat). Ce qui n’est un problème que si ce n’est pas quelque chose qui est clair pour tout le monde, meneur et joueurs – ce qui hélas arrive plus souvent qu’on ne le pense.

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Tout Flattr vit aux dépends de celui qui l’écoute

Cet article est le numéro 2 d'une série de 153 intitulée Bilans mécénat et création

Enfin, dans le cas présent, “celui le lit” serait plus juste. J’avais donc installé un bouton Flattr sur le site, histoire de voir. Surprenamment, après trois mois, le bilan est positif: j’ai reçu la coquette somme de €6.93, à mettre en comparaison avec les €2 que je distribue par ce biais chaque mois, cela me fait un donc, pour le moment, un profit de €0.93. Fortune, gloire et débat d’idées!

Bon, il faut relativiser: le premier mois à lui tout seul m’a rapporté un chouïa plus de six piastres, suivi par un deuxième mois à deux centimes (pour un blog à deux balles, c’est pas cher payé); le mois dernier m’a amené nonante centimes (en fait, un euro moins les dix pour cents de Flattr). À première vue, ce n’est pas très régulier dans le nombre de clics (cinq en tout, répartis en trois, un et un), non plus que dans les montants reçus, puisqu’ils dépendent du montant que l’utilisateur engage chaque mois et du nombre de clics qu’il effectue.

Depuis, Flattr a changé sa politique de réciprocité en permettant aux nouveaux utilisateurs de recevoir des dons sans avoir à donner en retour; c’est à mon avis un peu dommage, mais très compréhensible, d’une part en laissant le libre choix aux utilisateurs de donner (c’est très Pirate Bay) et, d’autres part, pour attirer de nouveaux utilisateurs. Ils ont aussi lancé une idée ambitieuse: permettre de faire des dons à un utilisateur Twitter, même s’il n’a pas (encore) de compte Flattr; c’est assez malin.

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Dungeon Raid

Ça aura pris six mois, mais j’ai découvert mon premier jeu vraiment prise de tête et addictif sur iPhone: Dungeon Raid. J’en blâme toute l’équipe de contacts sur GReader avec lesquels je partage certains article: s’ils n’avaient pas fait la lumière sur ce petit bijou, j’aurais sans doute passé beaucoup moins de temps à aligner crânes et épées. Si vous tenez à votre temps libre, n’installez pas ce jeu sur votre machine!

Que je vous explique: comme son nom l’indique, Dungeon Raid est un jeu dont le thème se rapproche des Rogue-like, mais dont le style est radicalement différent. On peut plus le rapprocher de jeux comme Bejeweled ou, pour les vieux, Tetris: le terrain est un carré de 36 tuiles représentant des crânes (les ennemis), des épées (les attaques), des boucliers (pour reconstituer l’armure), des potions (pour remonter les points de vie) ou des pièces d’or. L’idée est de connecter au moins trois tuiles identiques pour les ramasser, ce qui fait descendre de nouvelles tuiles, avec le détail qu’on peut connecter épées et crânes pour attaquer ces derniers.

Tuer des monstres fait monter l’expérience et, après un certain nombre, monter de niveau, ce qui permet d’augmenter les caractéristiques ou de gagner des pouvoirs spéciaux; ramasser des boucliers permet également de faire monter une barre “Upgrade” qui, une fois pleine, offre une mise à jour de matériel (meilleure arme, meilleure armure, pouvoirs spéciaux); enfin, en ramassant suffisamment de pièces d’or, on accède au magasin, qui permet d’acheter du matériel. Il y a différentes classes et races jouables, débloquables au fur et à mesure du jeu, et les classes elles-même peuvent monter de niveau pour débloquer des capacités supplémentaires.

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Qui a peur du grand méchant Vert?

Dimanche prochain (bon, techniquement avant ça, puisqu’à peu près tout le monde vote par correspondance, mais dimanche est la date officielle), les Genevois vont voter sur cinq objets cantonaux, dont deux à connotation écologiste qui, je dois l’avouer, me laissent perplexe tout en illustrant assez bien un des problèmes actuels de l’écologie. Le premier projet concerne l’établissement d’un “éco-quartier” sur les terrains agricoles des Cherpines et le second, une initiative populaire pour la promotion de la “mobilité douce” (cycles et piétons).

Le premier cas met en lumière un des problèmes principaux et récurrents du canton: le manque de logement. Pour ceux qui ne connaissent pas Genève, c’est un petit territoire très urbanisé (plus de 450 000 habitants dans 280 km2) et quasi-entièrement enclavé; donc, construire des logements est en théorie une Bonne Chose. En pratique, le projet ferait disparaître près de 60 hectares de terres agricoles très fertiles et inclut également une zone industrielle; bonjour l’éco-quartier! Du coup, les écolos et les paysans râlent, tandis que les partis de droite dénoncent ces salauds de Khmers verts qui empêchent les Genevois de trouver du logement.

Le second est un peu différent car il s’agit d’une initiative populaire, objet référendaire qui par nature fait rarement dans la demi-mesure. Il demande que toutes les routes principales et secondaires du canton soient aménagées avec des pistes ou des bandes cyclables et que des aménagements pour les piétons. Objectivement, cette initiative est un tantinet irréaliste et ses opposants ont là encore beau jeu de dénoncer le méchant lobby écolo qui veut bannir les substituts phalliques voitures du canton, tout en soulignant qu’il y a déjà beaucoup de pistes cyclables dans le canton, ce qui est vrai.

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RED

Frank Moses est en apparence un retraité tout à fait banal, à la petite vie réglée comme du papier à musique – jusqu’au jour où un commando essaye de l’éliminer et se fait tailler en pièces. Car Frank Moses n’est pas tout à fait un retraité banal, c’est un ex-agent de terrain de la CIA, classé RED: Retraité Extrêmement Dangereux.

L’inanité profonde des programmes de cinéma genevois nous a valu de passer à côté de cette perle lors de sa sortie en salle; erreur réparée et c’est tant mieux! Inspiré d’une bande dessinée scénarisée par Warren Ellis – dont elle ne reprend que le principe de base, ce qui est assez heureux – RED est un scénario Feng Shui qui ne demande qu’à être écrit: une brochette de Vieux Tueurs (basés plus ou moins sur les archétypes du Vieux Maître et du Tueur) et une Madame Tout Le Monde cherchent à savoir qui essaye de les tuer et pourquoi.

Bruce Willis, John Malkovitch, Morgan Freeman et Helen Mirren s’en donnent à cœur joie dans ce réjouissant pastiche de films d’espionnage (qui fait plus d’une fois référence à James Bond, ne serait-ce que par les thèmes musicaux). Les fringuants (et flinguants) papys font tourner en bourrique toutes les agences gouvernementales, et échafaudent des plans dont même les plus blasés des joueurs ne voudraient pas.

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Monuments highlanders dans la Yougoslavie du XXe siècle

Monuments highlanders dans la Yougoslavie du XXe siècle

Thor

Laissons de côté le pléthore de jeux de mots foireux que l’on peut faire sur le titre du dernier film de superhéros sorti en nos contrées, Thor. Encore que. Ce n’est pas que ce film est mauvais. Il a ses bons moments et, notamment, un début où Thor, fils du roi des Asgardiens – une peuplade à la technologie tellement avancée qu’elle est similaire à la magie – se retrouve sur Terre sans superpouvoirs.

C’est juste que c’est un peu du vu et revu, rincez et recommencez. N’y cherchez pas l’ironie mordante d’un Tony Stark des Iron Man ou la portée du premier X-Men. Certes, il y a l’œil de Kenneth Brannagh et une histoire écrite par J. Michael Straczinski (Babylon 5), mais le film tente juste de se donner des airs de tragédies shakespearienne en guise d’alibi sans convaincre réellement.

Déjà, Chris Hemsworth est certes convaincant dans le rôle-titre, surtout par sa plastique, mais il est loin d’avoir le charisme d’un Robert Downey Jr. Anthony Hopkins en Odin, OK; Nathalie Portman dans le rôle de la jolie mortelle qui tombe amoureuse du dieu, ça va. Tom Hiddleston, qui joue Loki, est également très bien, mais ce sont surtout les seconds rôles qui tirent leur épingle du jeu – et encore, a minima.

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L’Auberge du joyeux condamné

Voici un billet qui va réveiller des souvenirs chez ceux de mes lecteurs qui ont beaucoup de peuxeux (en termes non-rôlistes: les vieux). Le plan de salle de la convention Trolls & Légendes a réveillé en moi le souvenir de l’Auberge du joyeux condamné, une forme de donjon pas comme les autres à mi-chemin entre le jeu de rôle et le jeu de plateau, jouée notamment par correspondance du temps de Plié en deux.

Comme il semble ne plus en exister aucune trace sur le réseau, je me suis dit qu’il était temps de rectifier cette injustice et, puisque les zombies sont à la mode, de ressusciter les morts. Ce billet est donc un travail d’historien; il faut bien que je justifie mes longues années d’errance universitaire. Et, comme tout travail d’historien, il n’est définitif que tant qu’il n’est pas contesté par des Gens Qui Savent Mieux; donc si votre Alzheimer est moins précoce que le mien, n’hésitez pas à me corriger.

Donc, l’Auberge du joyeux condamné est née dans l’esprit malade, enfumé, alcoolisé, barrez les mentions inutiles, du ci-devant Rascal, Pascal Cretton pour les intimes et les fichiers occultes de la Confédération. L’idée est la suivante: dans une auberge transformée en arène, des condamnés s’affrontent dans une joute à mort: le dernier survivant est automatiquement gracié. Sauf que tous les personnages commencent avec pour seul équipement que leurs vêtements, et encore.

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Stille Folk: Neuit de Sabbat

Typique: je rentre de Trolls & Légendes et, pendant deux mois, j’écoute du folk en boucle! Dans le cas présent, je ne vais pas tant vous parler de Faun et Dunkelschön, dont j’ai acheté quelques albums sur place, mais du groupe pyrénéen Stille Volk, au travers de leur dernier album en date, Neuit de Sabbat (paru en 2009). Je dois à Ghislain de m’avoir fait découvrir ce groupe, alors que je lui parlais de Minimum Vital, dont on pourrait dire que c’est un peu le pendant lumineux de Stille Volk.

La musique de Stille Volk est un folk-rock beaucoup plus traditionnel que celui de Minimum Vital, en ce qu’il emploie moins d’instruments rock et beaucoup plus d’instruments traditionnels (vielle à roue, cornemuse, etc.) et que sa musique évoque moins les littoraux ensoleillés d’Occitanie et plus une forêt obscure tapie dans les contreforts des Pyrénées dans la brume hivernale. Du genre qui renferme des esprits anciens et pas toujours bienveillants.

Dans la musique de Stille Volk, sorcières et démons ne sont jamais très loin. Qu’on écoute des titres comme “Forêt d’outre tombe” ou “Ivresse des Dieux” pour s’en convaincre et, même s’il existe des morceaux plus joyeux (“Mascarià” par exemple), le souffle profond des cornemuses est toujours là, comme une menace sourde. Ce n’est pas du pagan-folk pour elfettes, pas plus que pour gros barbares; ça sent le terroir, le soufre et les champignons.

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Du nucléaire partout!

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