Flyingdeadman: W.e.n

J’ai un petit problème avec W.e.n., le dernier album des post-rockeux belges de Flyingdeadman. C’est du post-rock ambiant, qui rappelle également le rock progressif de Porcupine Tree par certains aspects et qui ne manque pas de qualités musicales, mais qui me paraît très répétitif. Les ambiances s’enchaînent, mais il est parfois difficile de savoir de quel morceau il s’agit et si on est déjà passé au suivant. Et il y a la voix du chanteur, aussi.

En fait, j’ai deux petits problèmes. Enfin, un petit et un gros. Parce que la voix du chanteur est vraiment agaçante. Je connaissais le style screamo, Flyingdeadman semble avoir inventé le style chouino. Et c’est vraiment dommage, parce qu’au niveau instrumental. il y a vraiment des bons trucs. Les ambiances sur des morceaux comme “Sunday 12” ou “Black Sun” sont bien glaçantes, sombre comme il faut, avec juste ce qu’il faut de mélodie; ce dernier morceau comporte d’ailleurs une des rares parties chantées supportables de l’album.

Le problème est que le reste de l’album est nettement moins supportable. Oh, certes, il y a des parties musicales qui ne sont pas inintéressantes (par exemple dans le morceau-titre), mais pour moi, les vocaux sont une incitation à la fuite (ou au crime violent, dans les mauvais jours). À noter que les quatre dernières pistes de l’album sont des remix à l’intérêt oscillant entre l’intéressant (“Sunday 12” par the noein) et l’anecdotique (“Drifiting Alone” par ObHyMon).

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Avenged Sevenfold: Nightmare

Il suffit parfois d’un nom pour découvrir de très bons groupes. Dans le cas de ce Nightmare de Avenged Sevenfold, c’est le nom de Mike Portnoy, ancien batteur de Dream Theater (et membre de Transatlantic). Bon, parfois, ça ne fonctionne pas non plus à tous les coups et je ne compte plus les bouses et semi-bouses acquises à cause de la présence d’un musicien de tel ou tel de mes groupes favoris.

Avenged Sevenfold est un groupe de métal américain qui a derrière lui une carrière longue, quoiqu’en grande partie underground; ce n’est que récemment qu’il a percé – au point d’être considéré comme le deuxième meilleur groupe de métal US de la décennie. Nightmare est son plus récent album, sorti cette année, et il ne faut pas très longtemps à l’auditeur pour comprendre la raison de cet engouement.

Soyons tout de suite clair: dans la grande foule des genres métaleux, Avenged Sevenfold ne se situe pas vraiment du côté de la frange la plus complexe ni la plus recherchée. Ici, on ne fait pas dans le délicat et le ciselé: c’est de la grosse machine! Même si certains de ses morceaux lorgnent du côté du métal progressif – je pense notamment au “Save Me” et ses presque onze minutes tourmentées – on est plus proche d’un Metallica croisé Faith No More, le tout remis au goût du jour.

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Agnost Dei: Take a Look 2010 AD

Quelque part, en Russie, le groupe de métal progressif Agnost Dei a dû se dire, au moment d’enregistrer son nouvel album Take A Look 2010 AD, “tiens, il y a un Suisse qui parle de nous. Si on lui faisait un album qui appuierait sur tous ses boutons? Du métal progressif très technique avec des accents drum-n-bass et des tendances vers le métal symphonique, par exemple.”

Bon, il est possible que je me fasse des idées, mais force est de constater qu’en la matière, Take A Look 2010 AD, qui reprend le Tree of Life que j’avais précédemment chroniqué, appuie effectivement sur un peu tous mes boutons en matière de métal progressif. Le défaut est qu’il appuie un peu à la façon russe: ça a toute la délicatesse d’une manœuvre de division blindée dans les steppes; en d’autres termes, Agnost Dei en fait un peu trop.

Ça commence avec “Take A Look”, petite intro instrumentale à “… into my Soul”, deux morceaux qui partent franchement dans tous les sens: violons, rythmique technoïde, décrochages multiples. Théoriquement, une excellente entrée en matière, mais qui en fait a la défaut de mettre en place un peu tous les problèmes d’Agnost Dei: en résumé, ils en font des tonnes. Leurs morceaux sont souvent d’une complexité telle qu’ils en deviennent presque impossible à suivre et, du coup, à apprécier.

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Jeu de rôle, open-source et Linux

C’est une idée bizarre, dont je ne sais pas trop quoi penser. Elle vient de l’ami BBS, que j’apprécie pour beaucoup de raisons, la moindre n’étant pas qu’il lui arrive de rire à mes blagues. Son idée est de créer un système de jeu de rôle qui se bâtisse comme un système GNU/Linux, avec un “noyau”, un système-cœur, et des “modules”, que l’on pourrait assembler en “distributions”, le tout sous licence Creative Commons.

L’idée est en soi amusante, mais j’ai du mal à voir en quoi elle est révolutionnaire: j’ai l’impression que c’est un peu ce que tout meneur de jeu lambda fait avec les systèmes de jeu qu’il maîtrise. Bon, bien sûr, je suppose qu’un système bâti ainsi dès le départ a des chances d’avoir une cohésion un peu plus grande qu’un caffouillazibule assemblé de bric et de broc.

L’autre chose est que j’ai vu beaucoup de systèmes génériques qui, avec un peu de manipulations, pourraient assez facilement entrer dans cette catégorie. Aucun ne m’a réellement convaincu de façon globale; la plupart ont des mécanismes qui s’accommodent assez bien d’un ou deux genres, mais qui sont loin d’être aussi universels qu’ils le prétendent.

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LibraryThing, la bibliothèque 2.0

C’est au détour d’un article du blog La Feuille que j’ai découvert l’existence du site LibraryThing. On peut en résumer le concept en disant qu’il s’agit d’un inventaire de lectures diverses (livres, mais également bandes dessinées et même jeux de rôle), doublé d’un réseau social.

En soi, ce n’est pas follement original, mais c’est suffisamment bien fait pour que j’accroche très vite au concept et que j’y enregistre en à peine deux ou trois heures une centaine de mes bouquins. De ce point de vue, c’est très facile d’usage: on entre le nom du livre, de l’auteur et/ou de la série et le site recherche dans plusieurs bases de données en ligne (notamment Amazon) pour y trouver des correspondances. Il est possible ensuite de les modifier ou même d’entrer manuellement des ouvrages pas encore répertoriés.

Bien entendu, on peut noter et critiquer les ouvrages (c’est même un peu le but du jeu) et y ajouter des mots-clés, qui servent ensuite à proposer des recommandations. Le système gère la notion de séries et les versions en différentes langues et est suffisamment malin pour avertir de la présence de doublons dans votre bibliothèque virtuelle. Le site a également un aspect local, référençant les librairies près de chez soi.

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Ef: Mourning Golden Morning

Mourning Golden Morning, du groupe de post-rock suédois Ef, est à rapprocher du dernier album de The Ascent of Everest que j’avais chroniqué il y a peu; ça tombe plutôt bien: tous deux faisaient partie de la sélection de la rédaction de Prog-Résiste pour ce trimestre.

Non sans raison, d’ailleurs: en plus d’être très proches musicalement, avec leur post-rock planant teinté d’orchestration classique (qui me fait également penser au groupe japonais Mono), la qualité est tout autant au rendez-vous de ce Mourning Golden Morning que de From This Vantage.

En grande partie instrumentale (les parties chantées sont présentes, mais rares), la musique de Ef est certes plutôt atmosphérique et planante, comme en témoignent des morceaux comme “Sons of Ghosts” (disponible au téléchargement gratuit sur le site), avec ses violons et sa section cuivre, ou “Alp Lugens And Beyond”.

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Haken: Aquarius

Ah! Enfin un groupe de rock progressif qui ne se contente pas de pomper un Grand Ancien (insérez ici blague cthulhienne)! En effet, Haken a dû en pomper une bonne quantité pour sortir son album Aquarius.

À ce stade, il est d’ailleurs difficile de savoir si on a affaire à un cas de plagiat pur et simple ou si l’album a plus vocation à être une sorte d’hommage flirtant avec le pastiche. Étant d’un naturel confiant et plutôt bon public, surtout en ce qui concerne le prog, je pencherais pour cette dernière option.

En effet, dans Aquarius, les influences viennent très vite se téléscoper comme un carambolage de film muet, avec des cascadeurs, des animaux et des objets indéfinissables qui volent dans tous les sens. On passe de Kansas à Yes, puis à Opeth et Pendragon (entre autres) quasiment sans reprendre son souffle, comme par exemple dans le bien nommé “Streams”.

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Scénario express pour gens pressés

En convention et, surtout, lors de salons, il est toujours difficile de faire jouer des parties de démonstration. En général, on a un échange avec des joueurs potentiels sur le thème “on peut faire quelque chose en deux heures?”, ce qui est évidemment problématique quand on a du mal à bâcher des séances de moins de quatre heures.

Lors du lancement du jeu C.O.P.S., Asmodée m’avait sérieusement bluffé avec ses parties courtes de démonstration, en général autour d’une intervention policière. Explication des règles et partie prenaient en général moins d’une heure, ce qui permettait à beaucoup plus de joueurs de découvrir l’univers (ou, en tous cas, une petite partie) et le système du jeu.

C’est clair que ça fait un peu usine et abattage à la chaîne, mais l’idée d’avoir des scénarios rapides sous la main est probablement un bon plan, surtout quand on est dans une ambiance de hall de gare face à un public qui n’est pas forcément là pour passer plus de deux heures sur un jeu.

Du coup, me voici à réfléchir à l’idée de créer des scénarios courts de démonstration pure pour Tigres Volants. Comme cahier des charges, j’imagine quelque chose qui peut se jouer en une heure ou deux, de façon modulable (pour pouvoir faire plus ou moins court, suivant le temps à disposition), avec une série de rencontres raisonnablement linéaires dans un lieu donné, qui donneraient aux joueurs un aperçu de l’univers de Tigres Volants, de son ambiance et de son système.

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FlashForward

Le 6 octobre 2009, toute la planète perd connaissance pendant deux minutes et dix-sept secondes. Pendant ce laps de temps, les personnes inconscientes voient ce qui leur arrive le 29 avril 2010, autour de dix heures du soir. Puis elles se réveillent au milieu d’un chaos indescriptible: le “blackout” est arrivé sans prévenir. Tel est le début qui claque de FlashForward, série télé en vingt-deux épisodes; la suite est un peu moins enthousiasmante.

La série suit principalement un agent du FBI, Mark Benford, alcoolique repenti et, si l’on en croit sa vision du futur, l’agent au cœur de l’enquête sur les évènements du 6 octobre. Le problème est que, dans sa vision, il est sur le point de se faire tuer par de mystérieux commandos, pendant que sa femme vit avec un autre homme. Plus ennuyeux: son coéquipier n’a aucune vision, ce qui lui fait croire qu’il ne sera peut-être plus en vie ce jour du 29 avril. Alors que le FBI essaye de comprendre les tenants et aboutissants de l’évènement, ils comprennent que ce n’est pas un accident. Et que pas tout le monde était inconscient pendant le blackout.

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« Anathem », de Neal Stephenson

Ça faisait un moment qu’Anathem, dernier ouvrage en date de Neal Stephenson, m’observait sur les rayons de ma bibliothèque. J’anthropomorphise (ou zoomorphise, si on veut), parce qu’avec ses mille pages de texte et sa couverture cartonnée, l’ouvrage tient beaucoup du monstre.

Et pas seulement en apparence : le contenu est également à même d’impressionner le lecteur moyen et ce que j’en avais lu était tout aussi dissuasif. Le problème est que Neal Stephenson s’est lancé dans le roman à secret en plaçant son histoire sur une planète qui n’est pas la Terre, mais qui y ressemble beaucoup et qui a des termes qui ne veulent pas dire exactement la même chose que ce à quoi on s’attend.

Vous voyez le problème ? Je soupçonne que Neal Stephenson, depuis la Trilogie Baroque, a décidé qu’il n’allait plus faire dans le simple. C’est un genre, mais c’est un genre qui mord.

C’est le gros, gros défaut de ce bouquin : Anathem est volontairement abscons et, s’il n’avait pas été doté d’une préface explicatrice, il est fort probable que je l’aurai abandonné au bout d’une dizaine de pages. Et même sans cela, quand l’intrigue – une sorte d’ordre monastique dédié à l’étude et à la science, dans un monde futuriste mais largement analphabète, est confronté à une découverte majeure qui menace de détruire la planète – peine à démarrer avant la trois-centième page, c’est rude.

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Festival en Jeux et la Fantastique.Convention 2010

Si l’on excepte l’épisode Trolls et Légendes, le point commun de mes expériences conventionnesques (et non conventionnelles) en Belgique est qu’il y fait froid et la Fantastique.Convention de cette année, lié au Festival en jeux, confirme cette impression. Au moins, cette fois-ci, il n’a pas neigé ; c’est toujours ça de pris. Bon, soyons honnête : si je me tape des voyages de plusieurs heures dans des contrées plus ou moins hostiles, c’est bien parce que j’aime ça.

Moon Safari : Lover’s End

Dire que j’attendais ce nouvel album de Moon Safari, Lover’s End, est une litote. Hormis le fait que ça me permet de placer le mot « litote » dans une de mes chroniques, la raison de cette attente est à mettre au crédit du somptueux [blomljud], précédent opus du groupe suédois, que j’avais découvert plus tôt dans l’année, mais avec deux ans de retard.

Le gros défaut de ce genre d’attente, c’est qu’elles sont du bois dont on fait les déceptions. Ce qui est une métaphore douteuse, mais passons. Car, si Lover’s End est assurément un très bon album de rock progressif, je lui reprocherais volontiers un manque de folie. Les Suédois ont troqué le foisonnement foutraque et souvent jouissif de leurs précédents albums pour une musique plus posée, plus léchée, mais moins enthousiasmante.

Au reste, est-on vraiment sûr que ces Suédois sont de vrais Suédois de souche et non d’infâmes Californiens immigrés, transfuges d’un avatar méconnu des Beach Boys, convertis au rock progressif par on ne sait quelle épiphanie et qui viennent manger les meubles en kit des vrais Suédois de souche ?

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The Ascent of Everest: From This Vantage

Un de ces jours, il faudrait que je me penche sur les raisons qui poussent les amateurs de rock progressif à également être intéressés par le post-rock. La raison de cette interrogation vient du fait que l’album From This Vantage de The Ascent of Everest m’a été recommandé par le dernier numéro du prozine belge Prog-résiste. Au reste, ce n’est pas le seul média prog à s’intéresser également à ce genre musical.

Originaire d’un lieu – Nashville, Tennessee – plus connu pour d’autres styles musicaux, The Ascent of Everest propose un post-rock en grande partie instrumental qui emprunte à plusieurs autres courants: world-music à la Peter Gabriel, musiques de film, ambiante atmosphérique à la Sigur Rós. Musique classique, même, avec la présence plus que soutenue (“Safely Caged in Bone”) de violons et violoncelle.

Même si leur musique n’est pas ultra-originale – le post-rock n’est en soi pas ultra-original – la démarche du groupe est impressionnante de maîtrise. Les univers sonores ethniques, classiques et rock se mélangent en un tout très harmonieux, même s’il est sans doute loin d’être facile à appréhender pour le néophyte. C’est de la musique pour mélomane barbu, ça madame! Comme quoi, ça tombe bien. Bref.

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La Brigade Chimérique: La tête arrive

Tudieu, quelle claque que ce sixième et dernier volume de la Brigade Chimérique! Je ne vais pas vous la faire sur des pages, cette bande dessinée, dont je vous avais déjà parlé précédemment, est une des meilleurs séries que j’ai lues sur le thème des superhéros depuis bien longtemps. Alors certes, cette fin est abrupte, …

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Le lupanar perd sa chemise

Samedi passé, nouvel épisode de la campagne lupanar avec ma bande de fous habituels. Les personnages se rendent à Caramer Laeralis pour pouvoir monter à bord de l’Ergartis, vaisseau-casino de luxe à la réputation ambiguë, qui organise un grand tournoi de poker. But du jeu: approcher Lidar shi-Garwandil, chef de la sécurité du vaisseau et détenteur de la seconde partie du code qui amène au magot caché par Leyran.

Après que le Talvarid – seul personnage à avoir un score à deux chiffres dans la compétence jeu – se soit fait essorer au tournoi (l’honneur est sauf: il  n’était pas le plus mauvais de sa table), on a de nouveau eu droit à un grand numéro de notre Highlander déserteur de choc, qui s’est encore pris une cuite mémorable pour se réveiller en mains ennemies – une sale habitude que le joueur semble avoir prise de son personnage précédent, d’ailleurs –ainsi que la démonstration qu’il n’est pas forcément besoin de trimbaler de l’armement lourd quand on a un Talvarid dans son équipe.

Bon, j’avoue aussi, au moment de la bagarre finale, vu que les personnages étaient un peu en slip, j’ai été plus gentil que j’aurais pu ou même dû. Les commandos de la FEF auraient dû constituer une menace plus virulente. Mais il était tard et la soirée a pour moi été placée sous le signe de la tripaille en folie, ce qui n’aide pas vraiment pour faire des choix déhemmiques construits et rationnels.

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Lunatic Soul: II

Et voici le deuxième album de Lunatic Soul, le projet solo de Mariusz Duda, et c’est toujours aussi bien. Comment, vous ne savez pas qui est Mariusz Duda? Le chanteur-compositeur du groupe polonais Riverside? Comment, vous ne savez pas qui est Riverside? Dehors!

Bon, maintenant qu’on est entre gens de bonne compagnie, parlons un peu de ce deuxième album, toujours sans titre et baptisé par la presse, selon les cas, II ou The White Album (la pochette étant l’inverse de celle du précédent).

Oubliez toute idée de rupture, on est ici dans la continuité du premier, un album de rock progressif atmosphérique aux ambiances mélancoliques et aux sonorités moyen-orientales (peut-être l’influence du batteur d’Indukti?). Par moment, on dirait une version masculine de Lisa Gerrard ou de Loreena McKennit croisée avec du Porcupine Tree dépressif.

Bon, c’est vrai que, dit comme ça, ça a le côté enthousiasmant d’un documentaire sur un orphelinat pendant la Grande Dépression, mais bon, d’une part, les gens qui connaissent Riverside savent que l’ami Mariusz n’est pas musicalement le plus joyeux des drilles, mais aussi que, quand il s’agit de composer de la belle musique (mais triste), il ne craint pas grand-monde.

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Transatlantic: Whirld Tour 2010

Je sais que ça ne fait pas très longtemps que je vous avais parlé de The Whirlwind, le nouvel album du supergroupe Transatlantic; ceux qui connaissent bien les bestiaux en question n’en seront pas étonné, le live de la tournée vient de sortir sous le titre Whirld Tour 2010. Et, comme toujours, ça ne fait pas semblant: j’ai acheté la version la plus dépouillée, celle qui ne contient que trois CD…

En plus du quatuor habituel – Neal Morse, Peter Trewavas, Roine Stolt et Mike Portnoy – s’est ajouté à cette affiche de rêve personne de moins que Daniel Gildenlöw (Pain of Salvation). Et autant l’album studio m’avait laissé un peu dubitatif, autant cette version live me donne l’envie de me mordre les doigts de ne pas les avoir vus en concert.

D’autant plus que, si j’en juge par certains témoignages (pas vrai, Ghislain?), les plus de trois heures de musique que représentent ces trois CD ne forment pas forcément l’intégralité d’un concert de Transatlantic. Bah oui, ça ne fait vraiment pas semblant!

En plus du fait que ce triple album représente trois heures de musique, il représente surtout trois heures d’excellente musique et reflète, comme le précédent album live du groupe, le côté débridé des concerts de Transatlantic, comme les interactions avec un public londonien conquis d’office – mais qui se fait quand même gentiment chambrer par le groupe, qui s’arrête en plein milieu d’un morceau pour lui demander de faire plus de bruit.

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Animals As Leaders

Il est rare que des recommandations musicales m’arrivent du forum rôliste Antonio Bay, mais, dans ce cas, ce premier album éponyme du groupe américain Animals As Leaders déniché par Sevoth est une trouvaille de premier choix.

Formée autour du prodigieux guitariste Tosin Abasi, cette formation produit un métal progressif instrumental très technique qui époustoufle par sa virtuosité. Ses deux collègues, Javier Reyes (guitare) et Navene Koperweis (batterie) sont loins d’être des manches, non plus.

Commencez donc – comme je l’ai fait – par mater la vidéo de “CAFO” sur leur site mySpace et vous allez comprendre ce que je veux dire. Allez-y, je vous attends; n’oubliez pas vos dents en revenant.

Animal As Leaders, c’est un métal extrême, comparable en cela à des groupes du genre Spiral Architect ou d’autres abominations du genre, mais en beaucoup plus abordable pour l’oreille humaine non entraînée. Ça part beaucoup moins dans tous les sens, c’est une folie contrôlée, avec méthode.

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Pure Reason Revolution: Hammer and Anvil

Il fallait s’y attendre: Hammer and Anvil, nouvel album des Britanniques de Pure Reason Revolution, continue sur la lignée de Amor Vincit Omnia et s’oriente plus vers un électro-rock que vers le rock progressif de leurs débuts. Oh, certes, les envolées lyriques polyphoniques façon opéra-rock des années 1970, sont toujours présentes, mais elles sont clairement en retrait par rapport à la tonalité générale de l’album.

C’est somme toute assez surprenant comme virage en guère plus de trois albums, si on ne s’y attend pas; cela dit, ceux qui comme moi suivent le groupe depuis (presque) ses débuts avec The Dark Third seront moins étonnés: les premières pulsions électro se retrouvent dans le Live at nearFEST et se confirment rapidement. En fait, si j’étais méchant, je dirais que ce qui est le plus surprenant est de voir un groupe de rock progressif évoluer tout court.

Je dois avouer avoir quand même eu comme un doute à l’écoute du premier morceau, “Blitzkrieg”, qui est quand même très, très électro et ne ressemble pas du tout à du Pure Reason Revolution classique. Les choses reviennent vers un semblant de normalité avec les morceaux suivants, même s’il ne faut pas attendre très longtemps avant de rencontrer un “Last Man, Last Round” qui tabasse.

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Allen-Lande: The Showdown

Retour aux bases. S’il fallait trois mots pour résumer ce The Showdown du duo Jørn Allen – Russell Lande, ce seraient bien ceux-là. Ici, point de symphonique à grand spectacle avec orchestre de 200 musiciens ou de progressif alambiqué avec douze changements de rythme à la seconde: on donne dans le heavy-métal mélodique, façon hard-FM de nos folles jeunesses. Au reste, la pochette de Rodney Matthews (Magmum, Asia) annonce la couleur, si je puis dire – pas forcément très heureuse, stylistiquement parlant, mais très dans l’ambiance.

Les duettistes de cet album ont du reste un casier plutôt chargé: Jørn Allen joue avec Masterplan et Yngwie Malmsteem et Russell Allen est membre de Symphony X. Associés au guitariste Magnus Karlsson et au batteur Jaime Salazar, leur troisième album compense une absence quasi-totale d’originalité par une énergie débordante et un savoir-faire évident en matière de mélodies imparables et fignolées aux petits oignons.

Ce qui est vraiment impressionnant, c’est la facilité avec laquelle le duo enchaîne les tubes potentiels: que ce soient “The Showdown”, “Judgement Day”, “Turn All Into Gold”, “We Will Rise Again” et autres “The Guardian”, ça déboule comme à la parade. Même des morceaux moins pêchus, comme “Bloodlines” ou “Copernicus” ont toujours un ou deux petits trucs qui tapent juste là où il faut (probablement au niveau de la glande qui contrôle la nostalgie des années 1980).

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