“Paradox Bound”, de Peter Clines

Au début de Paradox Bound, de Peter Clines, Eli est un enfant de Sanders, petite ville du Maine dans laquelle il ne se passe jamais rien. Sauf quand une Ford A pilotée par Harry, une jeune femme vêtue d’une redingote et d’un tricorne déboule dans sa vie. Plusieurs fois.

Et, plusieurs années plus tard, elle finit par l’embarquer pour une course à travers l’histoire des États-Unis à la poursuite d’un rêve protégé par de terrifiants agents sans visage.

De Peter Clines, j’avais lu le remarquable 14. Il a écrit d’autres ouvrages depuis, mais c’est une chronique, dont j’ai perdu le lien depuis, qui parlait d’un croisement entre Doctor Who et National Treasure qui m’a attiré vers ce roman.

Il est très bien, mais au final, je résumerais mon impression par “un peu court, jeune homme!”

C’est rare qu’un ouvrage laisse une impression de trop peu. En général, on est plutôt dans l’excès inverse. Mais dans Paradox Bound, Peter Clines prend une idée très cool – des chasseurs de trésor qui parcourent l’histoire des USA à bord de vieilles bagnoles – et boucle le bazar en quatre cents pages chrono.

Les États-Unis ont une histoire populaire qui flirte avec la mythologie. Certains de ses héros sont plus grands que nature et basés sur une narration générale qui les glorifie. En tant qu’historien, c’est un peu agaçant, mais vu à travers les yeux d’un rôliste / auteur, c’est de l’inspiration en barre.

Ainsi, dans Paradox Bound, on croise un certain nombre de ces personnages – un James Dean pas mort, par exemple, mais aussi Alice Ramsey, la première femme à avoir traversé les USA en automobile – et des situations tout aussi ébouriffantes. Sans parler de Bucephalus, le train qui voyage dans l’histoire.

Ah, au fait, ce n’est pas du voyage dans le temps, Harry est ferme sur ce point précis.

Les antagonistes des chasseurs de trésor, les agents sans visage, sont également très bien rendus, avec leurs pouvoirs basés sur la certitude. Ce n’est pas la moindre des trouvailles de l’auteur.

C’est le gros, gros défaut de Paradox Bound: il est frustrant. Après, c’est clair qu’avec le nombre de séries qui rallongent la sauce jusqu’à la fadeur, on peut comprendre que l’auteur ait eu envie de ne pas s’attarder. Mais avec un tel matériau, il y aurait eu de quoi faire au minimum un diptyque, voire une trilogie.

Cela dit, ça reste un roman plutôt cool. Comme mentionné, les bonnes idées y pullulent et il y a de quoi passer un excellent moment.

Pas d’autres avis trouvés en français; n’hésitez pas à me signaler si vous l’avez lu.

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