Persefone: Aathma

Après le death symphonique de Gorgon, le death mélodique de Mors Principium Est, voici la dernière partie de ce trio – qui a d’ailleurs été pendant longtemps à la suite dans ma liste de lecture – le death progressif de Persefone, avec leur concept-album, Aathma.

Découvert via Angry Metal Guy, Persefone est un groupe andorran – je peux me tromper, mais je crois que c’est une première pour ce blog. Leur musique est un peu à l’image de leur terre natale, une terre aux marches de deux grands royaumes, en altitude et pas toujours très hospitalière. Et comme tout autochtone qui se respecte, ils savent tirer le meilleur parti d’un tel terrain de chasse.

Ainsi, Aathma est un concept-album en treize parties – plus une piste-bonus – de septante minutes, qui alterne des compositions de six ou sept minutes et des interludes plus brefs. Il se caractérise principalement par une orchestration très acrobatique.

Si je voulais continuer dans la métaphore montagnarde, je pourrais dire que Persefone tutoie les sommets sur la corde raide, offrant un paysage musical tourmenté fait de panoramas somptueux et de de ravins abrupts – lesquels tendent parfois à se succéder en moins de dix secondes.

Il faut dire ce qui est: Aathma n’est pas un album pour petits joueurs, que ce soit les musiciens – impressionnants de maîtrise – ou les auditeurs, qui ont meilleur temps de bien lacer leurs chaussures à crampons. Question prog, ça ne fait pas semblant: décrochages multiples, rythmiques improbables, tableaux en clair-obscur, sans parler d’un clavier exceptionnel, Miguel Espinosa.

Sauf que, par-dessus toute cette complexité, il y a l’énergie d’un groupe de metal qui poutre avec enthousiasme. De death-metal, même; donc, ça growle méchant, même si c’est en alternance avec du chant clair.

Et puis, contrairement à beaucoup – lisez: trop – d’exercices de ce genre, Persefone utilise un outil que je trouve primordial dans la construction d’un concept-album: le thème musical. À ce titre, le morceau-titre – un epic de vingt minutes découpé en quatre tableaux – est un modèle du genre, mais le reste de l’album est tout aussi impressionnant.

Disons les choses ainsi: Persefone est pour le moment un candidat sérieux au titre de l’album de l’année, avec cet Aathma extrêmement impressionnant. Certes, les ceusses qui sont allergiques au growl vont fuir et ce sera bien dommage. Mais surtout pour eux.

Vous pouvez écouter Aathma sur Bandcamp, mais je vous conseille de consacrer une ou deux écoutes attentives à cet album. C’est comme les grands sommets: il se mérite.

En bonus: la vidéo de “Living Waves”, avec Paul Masvidal de Cynic

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