Platurno: Insano

Vous aimez King Crimson? Vous allez aimer Insano, le nouvel album du groupe chilien Platurno. Sinon, euh… disons que ça va être brutal. Parce que King Crimson, dans la galaxie rock progressif, ce n’est pas exactement l’étoile la plus facile d’accès: il y a des champs d’astéroïdes taquins (et probablement minés), des singularités quantiques, des formes d’énergie inconnues et des autochtones pas forcément très amicaux.  Pas hostiles, hein? Juste pas super-accessibles.

Mais ce n’est pas un problème pour les petits gars de Platurno, ils connaissent bien le coin. Et puis ils sont à peu près aussi bizarres que ces mêmes autochtones. Parce qu’en plus de ne pas chercher la facilité dans le mode rétro-progressif, Platurno est un trio dont la particularité est de ne pas avoir de bassiste: les lignes de basse sont jouées au clavier. Je vous rassure tout de suite: à mes oreilles modérément éduquées, ça ne s’entend pas.

Le résultat, c’est un album de près de cinquante minutes, quasi instrumental (seul le bizarrement mélancolique “Control” est chanté) et très technique, mélangeant rock progressif, sonorités électroniques et improvisations free-jazz. Autant dire que ce déferlement de dissonances, de ruptures rythmiques et de sonorités mi-vintage, mi-modernes, n’est pas exactement d’un abord facile.

Ça ne veut pas dire qu’il n’y a pas de mélodies, juste qu’il vaut me pas trop s’y attacher: ça risque de décrocher très vite et de partir en délire plus ou moins contrôlé. Au moins, quand on voit le titre de l’album, on se dit qu’on n’est pas trompé sur la marchandise: pour du barré, c’est du barré! C’est très “rock progressif, règles avancées”.

Vous l’aurez compris, Insano est plutôt à réserver à ceux qui ont certaine habitude de ce roi cramoisi (qui, au niveau dinguerie, n’a pas grand-chose à envier au roi en jaune); il faut une certaine préparation et ne pas avoir peur d’être surpris. Mais une fois ceci posé, Platurno livre avec cet album un très bel exercice de style.

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5 réflexions au sujet de “Platurno: Insano”

  1. Bon, pour être honnête, j’ai même pas lu le post. J’appartiens à la proportion tes lecteurs qui zappent systématiquement tes articles musicaux.

    Je voulais juste dire que j’ai flattré. Maintenant j’ai plus qu’à trouver un plugin qui marche chez moi pour que tu puisses me rendre mes sous ;p

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    • Merci! C’est dommage, quand j’étais en Irlande, je voulais justement voir avec toi pourquoi ça ne marchait pas sur ton blog.

      Note que Flattr a une nouvelle version de son plug-in censée régler les problèmes chez certains utilisateurs.

      Au pire, on en rediscutera à Bagneux à l’ombre d’une borne wifi bienveillante.

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  2. Ah King Crimson ! Ca fait une paye que je n’ai plus écouté ça, mais j’adorais ! Je parle au passé parce que mes oreilles se sont peut-être ramollies avec l’âge et je n’aimerais peut-être plus. Dès que je suis sur une connexion qui m’autorise myspace, j’irai écouter ces chiliens !

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  3. j’ai écouté un peu… et je suis comme une randonneuse fatiguée qui se dit qu’en haut, tout en haut la vue sera sans doute belle mais que la pente à gravir pour y arriver est longue.. alors j’ai un peu la flemme à vrai dire..
    De king Crimson, il me reste des vinyls aux pochettes superbes (ha les pochettes des vinyls) et plus rien pour les jouer : the court of the crimson king et lark’s tongue in aspic. je les ai tant écoutés qu’ils en sont transparents 😉

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