Politiciens, parlez-moi d’avenir

L’inénarrable – et imprononçable – Greg Pogorzelski, qui sévit également dans les commentaires de ce blog, vient de nous gratifier sur Facebook d’un bref manifeste politique (sous licence Creative Commons no-derivatives non-commerciale) que je ne peux que recopier ici, tant il me paraît juste et en phase avec mes opinions personnelles.

Amis politiques, si vous voulez que je vote pour vous :

  • Prévoyez d’assurer un revenu de vie minimum pour tous: tout le monde a le droit de manger et de se loger sans devoir rendre des comptes à quiconque. Penser le contraire, c’est accepter que des gens meurent par malbol.
  • Battez-vous pour préserver notre accès à la santé pour tous: personne ne doit crever d’une maladie parce qu’il n’a pas d’argent. Penser le contraire c’est, encore une fois, considérer la mort des pauvres et des malchanceux comme acceptable.
  • Limitez la course à l’armement en matière de fournisseurs d’eau, d’énergie et de communications (transport, téléphone, etc.): la libéralisation de ces marchés n’a fait qu’engraisser des intermédiaires inutiles.
  • Éducation maximale libre et gratuite pour tous, accès minimum à la culture par licence globale: si vous voulez une économie qui marche, il vous faut des citoyens imaginatifs, intelligents, cultivés et volontaires.
  • Les taxes, c’est graduel: une compagnie privée qui fait un gros chiffre d’affaire le fait grâce aux routes, à l’éducation et à la santé de ses travailleurs, et à la sécurité physique et intellectuelle des lois du pays où il s’implante. Payer ses taxes, c’est rendre ce qu’on prend à la collectivité. Pas de tax shelters: ça ne marche pas.
  • L’écologie n’est pas un vain mot. La nature est à tout le monde: ses ressources doivent être partagées équitablement et son exploitation doit être pensée pour tenir longtemps. Et à force de polluer comme des idiots, on se retrouve avec des terres incultivables sans engrais, de l’eau qui ne devient potable qu’à prix d’or, de l’air qui provoque plus de maladies pulmonaire qu’une cigarette; je ne parle pas demain quand je dis ça, je parle d’aujourd’hui.

La plupart de vos discours datent d’il y a cinquante ans. Je recommencerai à voter quand ils parleront de demain.

Il y a des fois où j’ai envie de dire: “Pogo, sors de ma tête!” Y’a déjà Boulet dedans!…

(Photo Jean Ruaud via Flickr sous licence Creative Commons non-commerciale no-derivatives.)

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12 réflexions au sujet de “Politiciens, parlez-moi d’avenir”

    • À vrai dire, comme je suis également français et que je compte bien voter pour Eva Joly en avril prochain, je me sens concerné.

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      • A part la toute dernière phrase (bah oui, l’abstention c’est la petite mort de la démocratie), je partage l’avis de Greg et le vôtre.
        Un problème, c’est la moyenne d’âge en France. Je ne veux pas faire de jeunisme, on peut faire des choses stupides à tout âge d’ailleurs, mais un pays vieux c’est un pays qui a dû mal à évoluer. Comme les gens vivent de plus en plus longtemps, cela contribue à rendre notre pays de plus en plus réfractaire à l’évolution.

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          • Uh uh… Tu me rappelles un épisode de la série QI regardé hier sur une chaîne Orange cinéma séries. La fille sans grande culture doit préparer un expo de philo, et un petit malin lui conseille de mentionner le fameux courant de l’onanisme et la célèbre méthode dite “de la main droite”.

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  1. quand je lis “pour tous” dans ce manifeste, j’aimerais comprendre pour “l’humanité toute entière”

    sinon ça ne marchera pas

    et ça je crains que ça ne soit pas encore pour demain….

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    • On peut imaginer diriger par l’exemple. Rome ne s’est pas construite en un jour, etc.
      Mais ces idées sont loin de triompher dans les urnes.

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      • Je suis assez d’accord avec Cyril: l’argument “il faudrait que tout le monde le fasse pour que ça marche” est l’assurance que rien ne se fera jamais.

        Mener par l’exemple, c’est bien aussi.

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        • C’est la question du “petit geste citoyen” que chacun aurait à faire. Chacun fait ce qu’il peut à son échelle envers ceux pour qui il peut agir. O n’a pas tous un pouvoir de décision international pour dominer le monde, c’est certain. Mais si chacun attend dans son coin sans rien faire en se disant qu’il a trop peu d’importance, on n’arrivera à rien.

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        • ce n’était pas le sens de mes propos.. je me suis mal exprimée
          jevoulais souligner que le temps du chacun pour soi n’a plus grand sens dans un monde dont on a désormais exploré les limites et qui est hélas fini.. on est tous sur le même navire, interdépendants, et peut-être qu’il est temps que nos politiques en tiennent compte ! c’est ça qui ne me parait pas pour demain.
          cela n’interdit aucune démarche positive individuelle ou collective !

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  2. En tout cas, cela correspond à mes convictions, aussi bien dans ma vie privée qu’en tant qu’élu politique.
    Le plus dur n’est pas d’avoir ce discours et de le penser. mais de l’appliquer dans une majorité qui y est globalement opposée.

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