Rhapsody: Ascending to Infinity

Il faut pas croire, mais quand je fais des chroniques d’album, je fais toujours quelques recherches. C’est d’ailleurs en regardant deux-trois trucs sur ce nouvel album de Rhapsody, intitulé Ascending to Infinity, que je me suis aperçu qu’il y a désormais deux Rhapsody et celui-ci est le seul, le vrai, l’unique avec Luca Turilli.

Bon, faudra voir ce que va faire l’autre (Rhapsody of Fire), mais j’ai un peu l’impression que ça va être le même genre: un million de notes au mètre cube et vocaux en italien, anglais et latin. Parce que Rhapsody et Luca Turilli, c’est un peu la référence en matière de métal symphonique. En fait, le terme “asymptote” serait plus juste, parce que je ne suis pas sûr qu’on puisse dépasser en densité ce que fait Rhapsody sans créer une sorte de trou noir musical.

Grosso-modo, vous prenez du métal symphonique. Vous rajoutez encore du métal symphonique, puis un orchestre symphonique, pour faire bonne mesure (ou deux si vous en avez un autre sous la main). Saupoudrez de références baroques (beaucoup de références baroques) et complétez par un chanteur-guitariste compositeur qui se la pète, mais avec de bonnes raisons de se la péter.

À ce stade, si la musique de Nightwish évoque des anges et des démons qui se tapent dessus avec des pales d’hélicoptères, Rhapsody, c’est une version vénitienne de Gurren Lagann, où des robots de combats façon armures médiévales d’apparat se lanceraient des galaxies à la tête. C’est du métal symphonique à la valaisanne: pas subtil.

Une fois ceci posé, Ascending to Infinity se révèle être plutôt un bon album, plus réussi que le précédent From Chaos to Eternity (on constatera d’ailleurs une certaine similitude de titres). Disons qu’il comporte quand même un peu moins de clichés, même si ce n’est pas évident à voir la liste des morceaux, entre “Dante’s Inferno”, “Excalibur”, “Dark Fate of Atlantis” ou “Clash of the Titans”.

Ce n’est pas exactement le truc le plus original qu’il m’ait été donné d’écouter – surtout après deux autres albums de Rhapsody of Fire, mais Ascending to Infinity est une fois encore réalisé avec un savoir-faire certain et comporte assez peu de temps morts. Sous la tonne métrique de fanfreluche se cache une bonne dose de qualité. En bonus, Rhapsody se permet une très réussie reprise du “March of Time” de Helloween.

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13 réflexions au sujet de “Rhapsody: Ascending to Infinity”

  1. J’aime beaucoup le “C’est du métal symphonique à la valaisanne: pas subtil.” 🙂

    J’ai une certaine “tendresse” pour Rhapsody, c’est le tout premier metal (symphonique ou non) que j’ai écouté et apprécié. Je sens que je vais encore faire un achat intempestif. Ça tombe bien, il paraît que c’est les soldes.

    Quant au Rhapsody / Rhapsody of Fire / Rhapsody, c’est pas que c’est un peu le bordel, mais c’est un peu le bordel.

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  2. Ça y est, encre quelque chose que je vais acheter à cause de toi. Ce que j’écoute d’extraits me plaît bien même si ça ne frise pas l’originalité (un gros parfum de Europe en 1986 ?)

    March of time et le boîtier valent de claquer 5 € par rapport au téléchargement ?

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    • Je ne sais pas si “March of Time” est dans le téléchargement. Par contre, le boîtier, je l’ai juste pris parce que j’ai acheté l’album chez mon crémier habituel. Il ira rejoindre le kilomètre linéaire de boîtiers que je n’ouvre jamais.

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      • Allez, va pour le CD complet histoire d’avoir le FLAC et un machin physique à emmener dans ma vieille voiture qui lit pas les MP3.

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  3. Je dois avouer: côté “métal qui se la pète grave”, Rhapsody se pose en maître en la matière.

    Par contre, je trouve quand même ça vachement proche de “From Chaos to Eternity”: il y a même des morceaux qui m’ont poussé à aller le réécouter pour me persuader que ce n’étais pas les mêmes sur les deux.

    Mais ça reste du bon. En fait, c’est un peut comme “John Carter of Mars”: c’est surfait, naïf et caricatural, mais ça reste un agréable moment.

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  4. > C’est d’ailleurs en regardant deux-trois trucs sur ce nouvel album de Rhapsody, intitulé Ascending to Infinity, je me suis aperçu qu’il y a désormais deux Rhapsody et celui-ci est le seul, le vrai, l’unique avec Luca Turilli.

    M’demande si tu ne nous couverais pas un léger Alzheimer, puisque tu en parlais chez moi il n’y a même pas un an… 😉

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  5. J’lai acheté…J’aime (ais?) bien Rhapso, j’m’etais dit que c’etait bien le groupe s’arrete apres 10 albums, ca commençait a s’affadir grave (from Chaos…etc). J’lai acheter quand même….Pff, j’ai failli arreter le CD en plein milieu, j’me suis rarement fait aussi chi…C’est juste une demo technique cette album, avec une prod qui en a pris un coup et un chanteur qui essaye tant bien que mal de faire son Fabio (Leone), mais qui se revelera bien meilleur en faisant son Michael (Kiske). J’suis curieux de voir ce que va faire Staropoli, mais Turilli m’a pas convaincu…Ou alors faut que j’me mette au dubstep…

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  6. Sympathique chronique de Rhapsody. Je viens de publier un article sur le groupe dans le même genre (métaphorico-humoristique). Je suis en train d’écouter l’album de nouveau et il est un mot assez récurrent qui me vient à l’esprit, celui de pu****. Sinon, Nightwish, dont je suis fan, ne m’évoque absolument pas des anges et des démons se tapant dessus avec des ailes d’hélico, mais plutôt pour l’aire Tarja des licorne, des fées et des sirènes et pour le nouvel album un univers burtonien. Quoi qu’il en soit, vive Nightwish et Rhapsody of Fire, logue vie à eux et vive le metal symphonique et tous les dérivés et sous-genres du rock’n roll.

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  7. J’ai suivi le parcours de ce groupe depuis des années et je me demande toujours où ils trouvent l’inspiration pour de telles mélodies. C’est exactement le genre de musique à écouter dans les moments de mélancolie. Ça remonte le moral.

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