« Les Sempiternels », d’Aude Reco

Alexandra Milael Noble, baronne par naissance et aventurière par peur de l’ennui, se retrouve à affronter les derniers avatars mécaniques de l’inventeur fou qu’elle avait tué jadis. C’est, en une phrase, le résumé de ce court roman Les Sempiternels d’Aude Reco.

Ce texte avait attiré mon attention par sa couverture signée Tithi Luadthong, très élégante et rappelant par sa graphie la série du Clockwork Century de Cherie Priest. Le Studio Walrus a eu l’amabilité de m’en envoyer une copie en service de presse.

Mon sentiment, là encore en une phrase, sur cette histoire peut se résumer en « c’est bien mais. »  Walrus s’est fait une spécialité de publier des histoires pulp et courtes, comme par exemple la série Jesus contre Hitler.

De ce point de vue, le contrat est rempli : univers steampunk, aventures bondissantes, retournements de situation et action non-stop.

Avec en prime deux héroïnes badass en les personnes de la baronne et de sa domestique, qui jouent du poing, du couteau, du flingue et du juron. Ah, oui: il y a du sexe, en prime – et même pas gratuit, en plus! L’ensemble m’a d’ailleurs fait penser à Karen Memory, en plus destroy – et aussi au Héritages de Psychée.

Le défaut, c’est que c’est un peu décousu. On ne s’en aperçoit pas vraiment parce que les péripéties s’enchaînent à vitesse grand V, mais j’ai l’impression que l’autrice s’est laissée embarquer par son histoire.

C’est marrant parce que j’ai cru y retrouver le même genre d’impulsion qui m’avait fait écrire Irrwisch Terminal en quelques heures de train, avec zéro plan et juste une idée de départ à peine formée. Du coup, je me prends à la lecture exactement les mêmes pépins que j’ai du créer à l’écriture de mon texte.

Parce que si la méthode a du bon – une écriture nerveuse et tendue, qui ne s’attarde pas sur le superflu – elle comporte aussi ses défauts. Notamment le fait qu’elle joue beaucoup sur les ellipses et que certains non-dits bien mystérieux le restent à jamais. Et, de temps en temps, on a l’impression qu’Aude Reco a un peu oublié en route certaines de ces idées.

Cela dit, Les Sempiternels est une lecture fun et rapide, avec des personnages hauts en couleurs et une intrigue à grand spectacle. Pour le prix – €5 en numérique – et si on aime le steampunk qui dépote, ce serait dommage de se priver. En prime, pour les rôlistes, il y a là de belles inspirations à piocher.

D’autres avis chez M. Mih et chez L’Ours Inculte.

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4 réflexions au sujet de “« Les Sempiternels », d’Aude Reco”

  1. Merci pour ce point de vue. Oui, c’est un defouloir. Comme je l’ai indiqué, il ne faut pas s’attendre à un univers construit au petit oignon. Sûrement qu’il aurait gagner à être plus long. Je suis curieux de savoir comment elle Aude Reco l’a écrit…

    Merci pour le lien 😉

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      • Hello !

        J’ai écrit ce roman en période de dépression, pendant les vacances de Noël 2015. Depuis, mon écriture a évolué et je n’écris plus que de gros textes, mais celui-ci reste une expérience pour quitter ma zone de confort et m’amuser. Juste m’amuser, sans chercher à donner quelque chose de trop construit ou de trop long.

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