Sky Crawlers

Dernier film en date de Mamoru Oshii, réalisateur japonais auquel on doit les films Ghost in the Shell ou Patlabor, Sky Crawlers est une tuerie visuelle de près de deux heures, qui propose dans un XXe siècle uchronique, la vision d’une guerre contrôlée et de combats aériens à couper le souffle. Quel dommage que ce soit la seule chose qu’il faille en retenir.

Le gros problème d’Oshii est que c’est un réalisateur qui aime le contemplatif, mais qui filme des histoires truffées d’action. Du coup, on se retrouve avec des films à la limite de la schizophrénie – et pas toujours du bon côté. Dans cette optique, Sky Crawlers est assez typique: s’il comporte des scènes de combats aériens à couper le souffle, plus de la moitié des deux heures du film doivent être composée de plans fixes ou de panoramiques sur des paysages, certes somptueux, mais vides.

Quelque part, ça ne devrait pas m’étonner: le cinéma japonais, à l’instar de la bande dessinée japonaise, a sa propre façon de raconter des histoires – mélange de contraintes techniques, commerciales et culturelles; je soupçonne que la pratique du zen doit y être pour quelque chose. Ça ne m’empêche pas d’être déçu par ce film.

Certes, il y a suffisamment d’air porn pour satisfaire mes besoins les plus pervers: les engins volants sont des mélanges improbables entre des engins connus, comme le Messerschmidt Bf 109 ou le P-51 “Mustang”, et des prototypes plus ou moins obscurs, comme le Dornier 335 “Pfeil”, le Kyūshū J7W “Schinden” ou le Northrop XB-35.

Certes, l’animation en général et les images de synthèse en particulier sont particulièrement bien réussis. Certes, cette histoire de guerre contrôlée menée par des corporations est potentiellement intéressante. Mais l’ensemble est pour moi juste complètement indigeste.

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3 réflexions au sujet de “Sky Crawlers”

  1. Tu va rire… quand je l’ai vu, ma machoire a refusé de revenir à sa place pendant deux heures, j’avais un bijou d’art cinématographique en face de ms mirettes, je crois qu’elles ont cuit avec le reste du cerveau dans une béatitude de cinéphile.
    … mais le soucis c’est qu’une œuvre d’art cinématographique qui fait des hommages à peine voilés aux grands cinéastes japonais classiques, sur un rythme de théâtre No, quand on parle de guerre technologique sous contrôle et le tout en dessin animé… faut vouloir.
    J’ai adore l’oeuvre. Mais c’est comme Mullholand Drive, de Lynch: à ne voir qu’une fois, à la seconde la magie est passé, et c’est juste chiant.

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    • Non, ça ne m’étonne pas. Visuellement, c’est époustouflamisant. C’est juste qu’Isa et moi, on étais “Bon, il va se passer un truc, là? Ah, OK. Et là, peut-être? Non plus? Nan, mais sans dec’, il se passe quelque chose, en vrai?”

      Au bout de deux heures à ce régime (sec) on se lasse.

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  2. Ca me rappelle quand j’ai vu Ran, il y a des années. Magnifique, mais très lent. On se dit effectivement tout le temps que, là, il va se passer quelque chose, mais finalement la seule chose qui passe est un nuage…

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