Snow, Glass, Apples

Bon, qui ici ne connaît pas l’histoire de Blanche-Neige? Et qui ne la connaît que sous l’angle Disney? Quoi qu’il en soit, oubliez tout ça, parce que le roman graphique Snow, Glass, Apples, de Neil Gaiman et Colleen Doran, va vous raconter un autre point de vue sur cette histoire. Les monstres ne sont pas ceux que l’on pense.

On a donc Blanche-Neige, jeune fille aux cheveux noirs comme l’ébène, à la beau blanche comme la neige, et aux lèvres rouges comme le sang. À ce stade, vous devriez déjà vous méfier.

Sa mère meurt en lui donnant le jour et le roi se remarie avec une jeune femme, un peu magicienne sur les bords, puis meurt. Sauf que.

Sauf que, déjà, Snow, Glass, Apples est racontée par la deuxième épouse – la “méchante reine” du conte. Sorcière, certes, mais surtout profondément amoureuse de son mari. Et que celui-ci meurt dans des circonstances vraiment bizarres, comme vidé de sa substance.

Vous le voyez venir, le gros malaise?

Je ne vais pas aller plus loin avec les spoilers, mais sachez que l’histoire que tisse Neil Gaiman reprend pas mal d’éléments du folklore, notamment le peuple féerique.

Elle touche aussi pas mal de sujets sensibles, comme la pédophilie. Soyons clair: ce n’est pas une histoire pour les enfants. D’autant que le dessin de Colleen Doran est passablement explicite.

Je connaissais cette artiste pour son travail sur A Distant Soil – une série que je suis depuis ses débuts en 1985-1986. Je l’avais rencontrée à Monaco il y a quelques années. Elle avait d’ailleurs travaillé avec Neil Gaiman sur un épisode de Sandman (Dream Country).

Mais sur Snow, Glass, Apples, elle nous sort le le grand jeu. C’est juste somptueux. Le style de Colleen Doran, très influencé par l’Art Nouveau, se décline ici dans un style qui rappelle les illustrateurs est-européens de la fin du XIXe siècle. L’artiste mentionne aussi Harry Clarke, un peintre en vitraux irlandais du début du XXe siècle.

Si je parle de roman graphique, c’est parce que le découpage rappelle plus une version illustrée de la nouvelle qu’une BD traditionnelle. Il y a assez peu de cases proprement dites, la plupart des pages sont des grandes fresques entrecoupées par la narration. Je me répète, mais c’est splendide.

J’ai beaucoup aimé cette relecture – ou ce détournement – du mythe de Blanche-Neige, pour son histoire et aussi pour sa qualité graphique. Je recommande avec enthousiasme Snow, Glass, Apples. Pas pour tout le monde, c’est certain, mais c’est vraiment costaud: l’art est juste wow! et l’histoire est très bien tournée.

Pour soutenir Blog à part / Erdorin:

Blog à part est un blog sans publicité. Son contenu est distribué sous licence Creative Commons (CC-BY).

Si vous souhaitez me soutenir, vous pouvez me faire des micro-dons sur Ko-Fi, sur Liberapay ou sur uTip. Je suis également présent sur Patreon et sur KissKissBankBank pour des soutiens sur la longue durée.

3 réflexions au sujet de “Snow, Glass, Apples”

  1. IL ME LE FAUUUUUUT…..
    non sérieux, c’est juste magnifique, en effet. Et même si je me doute un peu de l’histoire, qu’importe…mais où je vais ranger tout ça, maintenant !

    Répondre
  2. J’aime bien les récits de Blanche Neige où la méchante reine n’est pas forcément si méchante que ça et où Blanche Neige n’est pas toute innocente. Le style de dessin est juste sublime ! Je ne suis pas une grande adepte des lectures en anglais, mais je pourrais fort bien faire une exception pour celle-ci !

    Répondre

Laisser un commentaire

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.