Svengali: Theory of Mind

Je suis faible. Notamment, quand on me propose, en service presse, un groupe originaire d’un pays exotique, je dis “oui” d’abord et j’écoute ensuite. C’est ainsi que je me suis retrouvé avec Theory of Mind, du groupe de death-metal émirati Svengali.

Bon, il faut modérer: d’une part, la musique de Svengali est plus proche du metalcore et se réclame également du métal industriel, ce qui n’est pas immédiatement évident à mes oreilles; on y trouve aussi quelques pointes progressives dans la construction très technique des compositions. D’autre part, si le groupe est domicilié aux Émirats Arabes Unis, aucun de ses membres n’en est originaire.

Je signalerai également au passage que “svengali“, du nom d’un personnage d’un roman de la fin du XIXe siècle, est passé dans le langage courant en anglais pour désigner un manipulateur. C’était notre minute Wikipédia.

Pour en revenir à Theory of Mind, c’est un album d’une taille conséquente, avec cinquante-quatre minutes et treize pistes dépassant rarement les cinq minutes. Musicalement, le groupe se caractérise surtout par un jeu entre les vocaux growlo-screamo et leur contrepoint clair. La musique est également assez proche du métal progressif, avec des compositions souvent complexes. Du coup, ce format de pistes courtes est bien adapté, évitant la fatigue.

Je mentionne la fatigue parce que, personnellement, j’ai un peu de mal avec ce style. Surtout parce qu’il y a des bouts que j’aime vraiment beaucoup – ceux qui font plus métal progressif, vous l’aurez deviné – et d’autres beaucoup moins. L’alternance des deux styles – parfois dans le même morceau – a de quoi désarçonner.

Pour résumer, Theory of Mind est un album objectivement intéressant, mais que j’ai du mal à pleinement apprécier. Les parties plus techniques et mélodiques sont fichtrement bien foutues et, globalement, le style de Svengali est plutôt original, mais je n’arrive pas à avaler les parties plus brutales et hurlées.

Pour vous faire une idée, le groupe a mis cet album à l’écoute au téléchargement (pour la somme modique de US$7) sur Bandcamp, ce qui permet de se faire une idée plus précise.

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