Sylvan: Sceneries

Vous n’allez pas y couper: la comparaison entre Sceneries, le nouvel album de Sylvan, et leur fabuleux Posthumous Silence est beaucoup trop tentante. Même rock progressif tendance néo-prog, même style de concept-album, à peu près le même ton musical. Après deux albums studios plus plan-plan dans leur structure, mais musicalement plus variés, le groupe allemand reviendrait-il à ses fondamentaux?

Oui et non. Déjà, Sceneries représente nonante minutes de musique; rien que. Cinq chapitres distincts, entre quatorze et vingt minutes la pièce. En fait de concept-album, chacun des chapitres est l’occasion pour un des musiciens du groupe de laisser libre cours à sa créativité. Dit comme ça, ça fait vraiment concept de chez concept, mais le résultat est bien plus cohérent et homogène qu’il n’y paraît.

Le fait est que, malgré cette mise en avant des cinq individualités qui composent le groupe, le résultat reste du Sylvan. Peut-être un peu trop, d’ailleurs, et si j’aurais un gros reproche à faire à Sceneries, c’est de lisser son image, de ne rien faire d’autre que du Sylvan de base. Alors certes, le Sylvan de base est quand même une musique qui dépasse de la tête et des épaules le 80% de la production prog actuelle, notamment grâce à son exceptionnel chanteur, Marco Glühmann.

Il manque aussi à Sceneries l’intensité dramatique et la puissance de Posthumous Silence. Certes, il ne manque pas de moments de bravoure (“Share the World with Me III”, “The Waters I Traveled” II et III ou “Farewell to Old Friends III” notamment), mais l’ensemble est plus un road movie limite contemplatif que les montagnes russes émotionnelles du précédent.

Personnellement, pour toutes ces raisons, je suis à la fois enthousiasmé et déçu par Sceneries. Dans l’absolu, c’est un bon, voire un très bon album; comparé à l’ensemble de la carrière de Sylvan, il m’apparaît comme un peu facile. C’est presque une compilation, sans prise de risque majeure, sans nouvelle direction musicale. C’est très bien, mais j’attendais l’excellence, parce que je sais que Sylvan peut le faire.

Bah, ce sera pour le prochain.

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3 réflexions au sujet de “Sylvan: Sceneries”

  1. Écoutant du prog depuis plus de la moitié de ma vie, par expérience, il faut parfois savoir éviter de se prendre la tête ^^ Sceneries est un réel plaisir à écouter, sans qu’il soit nécessaire d’en faire une analyse poussée ou sombrer dans le métaphysique, moins torturé que Posthumous, mais quelle sensibilité et quelle émotion ! rien que pour cela je tire mon chapeau.

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    • Oh, je sais. Des fois, je me hais d’avoir des standards aussi élevés.

      Bon, à côté de ça, j’écoute du Alphaville, donc tout s’équilibre. 😉

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  2. Je suis assez de ton avis. Je trouve que Sceneries est un Posthumous silence (L’album qui m’a fait découvrir le groupe en fait) en plus… lisse, moins dramatique. Mais lorsqu’on attend trop d’un groupe, on est souvent déçu, puisque celui ci a évolué vers autre chose, ce qui n’est pas forcément notre cas. Enfin, objectivement, Sceneries est tout de même un très bon album.

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