Karnivool: Asymmetry

Parmi les groupes de métal progressif, il y a ceux qui font plus métal et ceux, comme les Australiens de Karnivool, qui font plus dans le progressif, comme le prouve leur album Asymmetry. Décidément, l’Australie est une terre riche en groupes de métal progressif intéressants!

Sound Awake, leur précédent, date déjà de 2009 (même si je ne l’avais découvert que bien plus tard) et ce nouvel opus prolonge le travail de déconstruction de leur modèle: oui, Karnivool s’inspire beaucoup de Tool, mais il utilise cette inspiration pour explorer d’autres contrées musicales: rock alternatif, électro, rock progressif crimsonnien, etc.

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Kettlespider: Avadante

C’est curieux, mais après une certaine quantité de baffes musicales prises ces dernières années en provenance de l’Australie – dont la dernière en date est Breaking Orbit – j’ai cessé de considérer l’Australie comme une terre quelque peu reculée dans la galaxie du rock progressif. Avadante, du groupe de rock progressif instrumental Kettlespider, vient confirmer cette impression.

Alors certes, ce n’est pas le même niveau (faut pas rêver!); ce n’est pas le même style non plus. Kettlespider propose donc un rock progressif expérimental moderne, très orienté sur les guitares – au point que ça ressemble presque à un album de guitare-hero qui ferait du prog au lieu de métal, avec une sensibilité à la Joe Satriani plutôt qu’une affinité à la descente de manche sportive.

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Dead Can Dance: Anastasis

Or donc, avec cet album Anastasis, Dead Can Dance est de retour, et il y eut moult réjouissances! Si vous ne connaissez pas Dead Can Dance et que vous connaissez des personnes qui ont été rôlistes dans les années 1990, évitez de le leur mentionner si vous tenez à vos rotules.

Dead Can Dance est un groupe fondé en Australie qui joue sur beaucoup de contrastes: une musique d’inspiration médiévales, mais aux sonorités ambiantes électroniques (et plutôt minimalistes), des influences celtiques et orientalisantes et un duo de voix lyriques, masculine (Brendan Perry) et féminine (Lisa Gerrard).

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Hemina: Synthetic

Métal progressif australien, suite (et, je l’espère, pas fin): Synthetic est le premier album de Hemina, un groupe plutôt prometteur si on doit en juger par ce monstre de près de quatre-vingts minutes.

Dans le genre, le métal progressif de Hemina est original: déjà, il ne ressemble pas à une énième resucée de Dream Theater. En fait, je soupçonne que le groupe a assimilé tellement d’influences qu’il est difficile de distinguer un élément distinctif. C’est une bonne chose. Toutefois, si je devais citer une ressemblance majeure, je dirais Vanden Plas.

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Breaking Orbit: The Time Traveller

À écouter The Time Traveller, le premier album de Breaking Orbit, je me dis qu’il doit y avoir quelque chose en Australie qui génère une éclosion massive de nouveaux talents dans le domaine du métal progressif. Ça doit être les différentes bestioles mortelles (y compris les koalas) ou le fait qu’ils vivent la tête en bas, je ne sais pas…

Quatuor originaire de Sydney, Breaking Orbit est encore un de ces groupes qui navigue aux frontières du rock progressif et du métal progressif, avec un œil (ou plutôt une oreille) fermement fixée sur Tool, et qui n’hésite pas à aller piocher quelques inspirations ethniques et électro. Du syncopé, du surprenant, parfois hargneux, toujours mélodique.

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Dumbsaint: Something That You Feel Will Find Its Own Form

Soyons réaliste: le post-rock n’est pas un genre musical connu pour sa variété ni sa grande originalité. Pourtant, à cette aune, ce premier album de Dumbsaint, intitulé (dans un style d’ailleurs très post-rock) Something That You Feel Will Find Its Own Form et disponible sur Bandcamp pour un prix très raisonnable, est plutôt réussi.

Le trio australien, signé sur le même label que Sleepmakeswaves et Pirate (Bird’s Robe Collective), propose une musique en grande partie instrumentale, complexe et dotée d’une solide section rythmique qui rappelle un peu le Maserati de Inventions for a New Season, avec juste le soupçon d’inventivité musicale qui arrive à le démarquer de ses principaux collègues de genre.

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Pirate: Left of Mind

Pour faire dans l’humour facile, je pourrais dire que c’est parce que Pirate est un groupe australien que leur nouvel album Left of Mind nous met la tête à l’envers. Hormis les blagues dont même l’Almanach Vermot 1938 n’aurait pas voulu, il faut dire ce qui est: le rock progressif de Pirate est certes original, il n’est pas exactement facile d’accès.

Encore que “original” ne soit pas exactement le bon terme; disons plutôt qu’il fourmille de références plus ou moins assumées et, surtout, mélangées et télescopées à un point tel qu’on frise parfois l’indigestion: King Crimson, Van der Graaf Generator, math-rock, post-rock, tout change et tout s’enchaîne à grande vitesse sur les huit morceaux courts (l’album fait à peine trente-deux minutes) de Left of Mind.

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Sleepmakeswaves

Il y a deux catégories de post-rock: le sombre et le lumineux. La musique des Australiens de sleepmakeswaves fait partie des deux. Bon, c’est très simplifié et donc très faux, mais c’est un peu l’idée quand même: la musique de ce groupe emprunte autant aux ambiances de friche industrielle un peu avant (ou un peu après) la fin du monde qu’aux paysages interstellaires et aux couchers de soleil dans le désert de Mojave.

Dans un style pur post-rock, fait d’une incroyable densité de textures, sleepmakeswaves s’inspire en grande partie de God Is An Astronaut, avec un aspect plus classique – et le même amour des titres kilométriques, qui tiennent lieu de parole à des morceaux autrement instrumentaux, ainsi que la même haine des majuscules, qu’un groupe comme Red Sparrowes.

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Peter Gabriel : Long Walk Home

Long Walk Home est l’album de Peter Gabriel dont vous n’avez sans doute jamais entendu parler et c’est bien dommage. Moi-même, avant qu’il ne soit mentionné dans un échange entre deux collègues rôlistes (Willy « Brain Salad » Favre et Julien « Wyatt Scurlock » Heylbroeck, histoire de balancer un grand coup), j’en ignorais jusqu’à son existence.

C’est bien dommage, parce que Long Walk Home est une des quelques musiques de film composées par Peter Gabriel et, disons-le clairement, elle est à placer à peu près au même niveau que le fabuleux Passion, quoique dans un style différent.

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Chaos Divine: The Human Connection

Je ne sais pas si c’est parce qu’ils sont australiens, mais, avec leur nouvel album The Human Connection, les cinq chevelus de Chaos Divine sont très doués pour faire de la musique qui met la tête à l’envers. Découvert grâce aux bons soins de Denis, de Progressive Area, ce groupe produit un métal progressif très enthousiasmant, puissant, parfois brutal, bourré d’énergie et, sans être un parangon d’originalité, truffé de petites trouvailles qui font bien.

Mélange de vocaux clairs et growlés, de métal progressif bien tarabiscoté et de mélodies extrêmement accrocheuses, The Human Connection, derrière une fort belle pochette, est une de ces bonnes surprises venues de nulle part (c’est dans la banlieue de Perth). Il y en a vraiment pour tous les goûts: les amateurs de métal mélodique, comme les fans de progressif qui ne rechignent pas sur le brutal, à mi-chemin entre Opeth et Dream Theater.

Ce qui est surtout frappant avec Chaos Divine, c’est qu’ils ne font pas semblant: quand ça growle, ça hurle méchant (“Invert Evolution” par exemple); quand ça donne dans le métal progressif acrobatique (“At the Ringing of the Siren” ou “No Road Home (Solastalgia)”), ça voltige dans tous les sens; et quand ça fait dans le mélodique (comme sur “Chasing Shadows” ou “Silence”, dont le refrain rappelle curieusement Enchant, groupe de néo-prog US), les anciens maîtres du hard-FM peuvent s’accrocher à leurs arpèges.

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Karnivool : Sound Awake

À l’écoute de ce Sound Awake de Karnivool, je peux d’ors et déjà annoncer que la relève de Tool est assurée. Ceux qui se lamentaient de l’absence de tout nouvel album de la part des Américains depuis 2006 et 10,000 Days peuvent se jeter avec avidité sur cette semi-nouveauté : Karnivool fait plus qu’assimiler l’œuvre de ses maîtres et propose un métal progressif aux ambiances post-rock des mieux ficelé et nettement moins déprimant.

On notera au passage que l’album des Australiens est encore un de ces albums sortis en 2009 et qui auraient pu prétendre au titre d’album de l’année avant qu’Indukti annihile toute compétition dans ce domaine. Décidément, 2009 fut une encore plus grande année musicale que je ne le pensais. Mais revenons à nos moutons, en chair et en viande (si vous me permettez ce jeu de mot acrobatique et capillotracté – et si vous ne me le permettez pas, c’est pareil!).

Pêchu, complexe et maîtrisé, le métal de Karnivool est clairement prévu pour les amateurs exigeants, ceux que les rythmiques binaires et les plans couplet-refrain-pont-solo ennuient au plus haut point. La chose est déjà présente sur le premier morceau, “Simple Boy”, mais il ne faut pas attendre très longtemps pour avoir droit, avec « New Day », à plus de huit minutes construites comme un mécanisme d’horlogerie, dont les faux airs de bluette évoluent rapidement en chaos organisé (oui, c’est un oxymore, mais ce n’est pas le genre de chose qui va arrêter un groupe de ce calibre !).

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The Sacred Truth: Reflections of Tragedy II – The Final Confession

Le métal progressif est un genre qui a toujours des problèmes d’addiction à la Jmeladonne et le groupe australien The Sacred Truth est là pour le confirmer. Pas que son dernier album, Reflections of Tragedy II – The Final Confession soit mauvais, mais il donne l’impression d’avoir les yeux plus gros que le ventre. À commencer par l’amour des titres à rallonge, sans parler du descriptif sur le site qui fait un peu peur – mais pas pour les bonnes raisons.

Reflections of Tragedy II (je vous fais grâce du reste) est un concept album, une histoire classique de descente aux enfers d’un personnages aux affres avec la dépression et la perte de sa foi. Musicalement, on est dans le domaine du métal progressif le plus classique qui soit: un soupçon de Queensrÿche, deux doigts de Fates Warning, quelques bribes de Dream Theater, un chouïa de growl à la Opeth et, pour le reste, une musique qui emprunte plus à la New Wave of British Heavy Metal de nos grands-mères (Iron Maiden en tête) qu’à quoi que ce soit de très moderne.

Ce qui ne veut pas dire que l’album soit exempt de morceaux intéressants: l’intro “The Confessional Overture” laisse présager plein de bonnes choses, “Morning Sun” est un morceau bien torturé comme il faut. “Retribution” est classique, mais bien foutu, ainsi que “Angels” dans un tout autre registre. Les musiciens sont compétents et, à part quelques fautes de goût (du growl pas spécialement bien assumé, par exemple sur “God’s Will”), le chanteur tient la route.

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Be’lakor : Stone’s Reach

Stone’s Reach est le dernier album en date (2009) du groupe Be’lakor, qui pour une fois ne vient pas de l’habituelle Scandinavie, mais d’Australie. Vous allez rire : c’est encore un groupe de death-metal. Ça commence à devenir pathologique et j’en blâme une nouvelle fois La Citadelle pour m’exposer à ce genre de musique. Qui plus est, c’est un groupe de rôlistes, puisque son nom est inspiré en droite ligne de l’univers de Warhammer.

Musicalement, je vous rassure tout de suite : on reste dans la lignée des groupes que j’écoute dans ce style. Le métal de Be’lakor est très mélodique – enfin, aussi mélodique que faire se peut sans devoir rendre sa licence de death-metal : on a quand même droit à la grosse voix qui growle, à la rythmique plombée et aux gros riffs qui poncent.

En contrepoint, on a des compositions très longues (un seul des huit morceaux de Stone’s Reach fait moins de cinq minutes) et très travaillées, rehaussées de claviers et de mélodies de haute volée. Le groupe n’hésite pas d’ailleurs à lancer quelques fausses pistes, comme l’intro faussement paisible de « Venator », première piste de l’album, ou l’instrumental « Husks ».

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Unitopia: Artificial

Si on en croit certaines gazettes spécialisées, Unitopia est la dernière sensation en matière de rock progressif, un nouveau souffle venu d’Australie, de l’original, du beau, du grand et leur nouvel album, Artificial, est là pour le prouver une fois pour toute. Ceux qui perçoivent dans mon propos comme une légère pointe  de sarcasme me connaissent bien: de mon point de vue, Unitopia n’a pas inventé l’eau chaude et parvient tout juste à l’utiliser convenablement pour faire un thé à peu près buvable.

Leur précédent opus, The Garden, avait ramassé une volée de critiques très positives; personnellement, à son écoute, je n’avais ressenti qu’une vague pointe d’ennui à l’écoute d’un rock progressif certes de bonne facture, mais manquant singulièrement d’inspiration et de souffle. Pour un bol d’oxygène, ce n’est pas ce qu’il y a de mieux.

Grâce à Progressive-Area.com, j’ai pu écouter cet Artificial un peu avant sa sortie européenne officielle et mon impression générale est qu’il est certes un cran au-dessus, mais qu’il n’y a toujours pas de quoi crier au génie (surtout que, quand on crie au génie, on se gèle).

Le souci majeur que j’ai avec Unitopia, c’est que c’est un groupe qui semble puiser son inspiration dans les exemples les plus insipides du néo-prog des années 1980 ou dans The Flower Kings, groupe plus récent mais qui n’a jamais réussi à me convaincre. En plus, le saxophone est un instrument qui me donne vite des boutons et le groupe tend à en abuser; je ne suis pas non plus fan de la voix de Mark Trueack.

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Aragon: The Angels Tear

Ce n’est pas sans une certaine appréhension que j’ai fini par acheter The Angels Tear, le dernier album en date du groupe australien de néo-prog Aragon. Appréhension née du contraste brutal entre le génial Mouse (1995) et l’abomifreux Mr Angel (1998). La bonne nouvelle, c’est que The Angels Tear n’est pas Mr Angel, malgré la proximité dans les termes. On y …

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