Les Anthinoises 2012

La Belgique, c’est bien. Il y a des gens sympas, des bonnes bières et des évènements rôlistico-geeks très cools. Témoin, Les Anthinoises, festival des musiques et cultures celtiques, qui comprend également une portion jeu de rôle. En gros, c’est un peu le alt-Trolls & Légendes (il a d’ailleurs lieu tous les deux ans, en alternance), avec un côté plus « fête villageoise » que « gros salon ».

La Belgique, c’est bien, mais c’est loin : TGV jusqu’à Paris, changement de gare, TGV jusqu’à Bruxelles, puis train en direction de Luxembourg. Les trains belges sont fourbes : ils ont des marchepieds traîtres, qui sont loin des quais. Entre le quai et ledit marchepied, il y a un trou : conseil de tonton Alias : ne pas mettre le pied dans le trou. Oui, c’est du vécu. Ouïlle.

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Quantum Fantay: Bridges of Kukuriku

À l’écoute de Bridges of Kukuriku, dernier album en date de Quantum Fantay, nombreux sont sans doute ceux qui ont hurlé au plagiat, tant il ressemble à du Ozric Tentacles: même space-rock déjanté, mêmes virgules électroniques qui partent dans tous les sens comme autant de feux d’artifice, même flûte, le tout, sur le même fond de rock limite métal. Personnellement, je le vois plutôt comme un passage de relais.

Alors que le groupe anglais aligne bientôt trente ans d’existence et, sans vouloir médire, commence un chouïa à tourner en rond (je n’ai pas été très convaincu par leur dernier album, The Yumyum Tree), les p’tits Belges qui montent se lancent dans l’aventure avec enthousiasme et, au fil des ans, de plus en plus de maturité. J’avais quelques réserves sur les précédents albums de Quantum Fantay, elles sont complètement dissipées à l’écoute de Bridges of Kukuriku.

En six morceaux qui, à une exception près, font entre huit et neuf minutes, Quantum Fantay pose les contours de son univers musical: une version modernisée et très rock de ce qui aurait pu être la bande-son d’un film de science-fiction expérimental des années 1970, mélangeant le rock psychédélique de Hawkwind, le rock progressif de Yes ou de Genesis, le rock électronique de Tangerine Dream et des éléments plus hard-rock; “Portable Forest” est peut-être l’exemple le plus marquant de ce style.

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Saille: Irreversible Decay

Si même les Belges se mettent au black-métal mélodique, où va-t-on? En fait, on va vers de bonnes nouvelles, car Irreversible Decay, premier album de Saille, sans révolutionner le genre, est plutôt bien fait. Le sextet sait jouer sur les contrastes, entre les beuglantes et les guitares hystériques du black métal et les parties beaucoup plus mélodiques, avec guitares acoustiques et violons; personnellement, mon cœur de prog-head penche plus vers les secondes que les premières.

Au reste, il ne faut pas très longtemps pour comprendre le style: l’intro “Nomen” suivie de “Passages of the Nemesis” suffit pour poser l’ambiance: la subtilité mélodique est là pour renforcer le bourrinisme métaleux, et vice versa. Les parties métal bénéficiant d’ailleurs d’un accompagnement au clavier très aérien qui apporte une touche de légèreté à l’ensemble.

Si l’ensemble de l’album n’apporte pas grand-chose de nouveau au genre – ou, à tout le moins, ce que j’en connais – certains morceaux (comme “Plaigh Allais”) ont une construction passablement alambiquée, à la limite du progressif, alternant en moins de cinq minutes des ambiances diverses dans un tout surprenamment cohérent. On notera aussi “The Orion Prophecy” avec ses chœurs sépulcraux ou l’ambiance médiévalo-malsaine de “Maere”.

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Le coup du parapluie: Philosophie, bien-être & crimes passionnels

Reconnaissons qu’il faut au moins être un groupe belge, qui plus est étiqueté à la frontière du post-rock et du prog barré de la tête (et d’au moins dix-sept autres genres musicaux encore plus obscurs) pour oser s’appeler Le coup du parapluie et pour proposer un album intitulé Philosophie, bien-être & crimes passionnels. Histoire de balancer un grand coup, je me permets de pointer un doigt accusateur vers le dernier numéro de Prog-résiste: si j’ai téléchargé ce bidule, c’est tout de leur faute, d’abord!

Cela dit, la filiation avec le rock progressif est des plus ténues et il faut plutôt voir dans le trio guitare-basse-batterie qui compose Le coup du parapluie un groupe de rock alternatif tendance post-rock ou math-rock. De façon générale, c’est une musique qui puise dans plusieurs sous-groupes du rock contemporain, avec des compositions torturées et énergiques et un chant en anglais, malgré des titres parfois en français (et, plus généralement, truffés de jeux de mots foireux et de références à des “séries noires” des années 1960-1970).

Je ne suis pas certain d’être supermégafan de tout l’album; à la longue, il est même un peu répétitif. Mais les ambiances glauques de certains morceaux – aux antipodes du côté délirant des titres et du nom du groupe – comme “La traversée du Desert Eagle”, “The Assassination of Your Beliefs” ou l’instrumental “Le loup dans la bergerie” valent le déplacement.

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Flyingdeadman: W.e.n

J’ai un petit problème avec W.e.n., le dernier album des post-rockeux belges de Flyingdeadman. C’est du post-rock ambiant, qui rappelle également le rock progressif de Porcupine Tree par certains aspects et qui ne manque pas de qualités musicales, mais qui me paraît très répétitif. Les ambiances s’enchaînent, mais il est parfois difficile de savoir de quel morceau il s’agit et si on est déjà passé au suivant. Et il y a la voix du chanteur, aussi.

En fait, j’ai deux petits problèmes. Enfin, un petit et un gros. Parce que la voix du chanteur est vraiment agaçante. Je connaissais le style screamo, Flyingdeadman semble avoir inventé le style chouino. Et c’est vraiment dommage, parce qu’au niveau instrumental. il y a vraiment des bons trucs. Les ambiances sur des morceaux comme “Sunday 12” ou “Black Sun” sont bien glaçantes, sombre comme il faut, avec juste ce qu’il faut de mélodie; ce dernier morceau comporte d’ailleurs une des rares parties chantées supportables de l’album.

Le problème est que le reste de l’album est nettement moins supportable. Oh, certes, il y a des parties musicales qui ne sont pas inintéressantes (par exemple dans le morceau-titre), mais pour moi, les vocaux sont une incitation à la fuite (ou au crime violent, dans les mauvais jours). À noter que les quatre dernières pistes de l’album sont des remix à l’intérêt oscillant entre l’intéressant (“Sunday 12” par the noein) et l’anecdotique (“Drifiting Alone” par ObHyMon).

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Festival en Jeux et la Fantastique.Convention 2010

Si l’on excepte l’épisode Trolls et Légendes, le point commun de mes expériences conventionnesques (et non conventionnelles) en Belgique est qu’il y fait froid et la Fantastique.Convention de cette année, lié au Festival en jeux, confirme cette impression. Au moins, cette fois-ci, il n’a pas neigé ; c’est toujours ça de pris. Bon, soyons honnête : si je me tape des voyages de plusieurs heures dans des contrées plus ou moins hostiles, c’est bien parce que j’aime ça.

Conventions: fin de saison

Plus que deux! Encore deux conventions avant la fin de l’année: la 5e Fantastique.Convention qui se tiendra les 27 et 28 novembre à Court-Saint-Étienne, près de Louvain, en Belgique et le premier Salon POP’up de la pop-culture indépendante, à Paris, le 11 décembre. C’est pas que c’est une corvée, mais ça commence à faire beaucoup de …

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Prog-Résiste

Alors que je me demandais ce que j’allais bien pouvoir écrire, est arrivé dans ma boîte aux lettres le nouveau Prog-Résiste, fanzine belge de rock progressif. Double bonne pioche: d’une part, avec la palanquée d’albums y critiqués, je vais bien en trouver quelques-uns à chroniquer moi-même et, d’autre part, ce numéro 61 marque le quinzième anniversaire de ce trimestriel (comptez vous-mêmes), ce qui constitue une excellente occasion de vous en faire l’article.

Transit: Whitewater

Le post-rock et moi, c’est un peu la même histoire qu’entre le prog est moi: trop de redites engendrent la lassitude. C’est pourquoi j’accueille avec soulagement et enthousiasme des groupes comme les Belges de Transit et leur album Whitewater. Même si ce n’est pas exactement récent (2008) et que ça semble surtout mort depuis, c’est un petit courant d’air frais dans un milieu musical passablement encombré par les miasmes des copies de copies.

Dans l’absolu, rien ne semble distinguer Transit du groupe de post-rock lambda: musique principalement instrumentale basée sur des ambiances sombres et mélancoliques, nappes de guitares saturées et morceaux plutôt longs – trop parfois, comme les 9’57” de “Thor”, mais parfois pas assez comme pour les 14’10” de “January”. Et puis voilà que commence “No Smoking Gun” avec son faux rythme funèbre et là, on se dit qu’on tient quelque chose de différent.

Bon, “différent”, c’est peut-être un peu exagéré: ça reste du post-rock, même si les sonorités sont un peu différentes. Mais Transit est un de ces groupes qui explorent la frontière – fort poreuse – entre prog et post, notamment dans la construction des morceaux. “No Smoking Gun”, comme “January” plus tard, sont deux exemples de construction en tableaux qui rappelle beaucoup ce qui se fait dans le rock progressif.

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Surge

Surge logo

Pour ce billet, je vous autorise à de noirs soupçons de copinage, car Surge est très probablement le fait d’un pote que je ne dénoncerai pas ici, d’une part parce qu’il est déjà Belge et que c’est à peu près aussi dur à porter que d’être Suisse et, d’autre part, parce que je suppose que s’il se retranche derrière le pseudonyme du Comte, il a ses raisons (mais comme je sais qu’il lit ce blog, il daignera peut-être s’auto-dénoncer devant le front des troupes).

 

Il neige jamais à Bruxelles

Ce fut la blague du week-end. Car, non seulement il a neigé ce week-end de Pâques à Bruxelles (deux fois), mais j’y ai eu droit aussi à la pluie horizontale, au vent qui nique les parapluies (deux fois) et aux salles de convention mal chauffées (deux fois aussi).

Oui, parce que je n’y étais pas allé pour me rendre compte des splendeurs de la riante cité nord-européenne (ça implique des bières, beaucoup de bières), mais bien pour prendre part, avec les collègues de 2 dés sans faces, à la Fantastique.Convention 2008. J’en reviens avec une impression mitigée (et deux bouteilles d’hydromel).

D’un côté, ce genre d’événement nous permet de nouer des contacts avec des gens qu’on na pas forcément l’habitude de rencontrer autrement. Bon, dans le cas présent, c’était surtout les gens de Caravelle, éditeurs de Crimes et Nains & Jardin, qui se trouvent être des Français ; au temps pour l’exotisme. Ça permet aussi de papoter avec les autochtones du panorama rôliste local (pas de surprise : ce n’est pas plus brillant qu’ailleurs) et de faire acte de présence ailleurs que dans les habituels raouts parisiano-parisiens ou dans les petites conventions locales.

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Quantum Fantay: tentacules à la belge

Certains hasards font bien les choses: ainsi, s’il n’y avait pas eu cette typo sur le mot “fantasy”, Quantum Fantay aurait eu un nom extrêmement banal. Au lieu de cela, ce groupe belge sort du lot, déjà comme ça; c’est le miracle du branding!

Ahem…

Donc, Quantum Fantay est un groupe de prog-rock belge, qui fait du “liquid space rock” — entendez par là un son très proche de celui des anglais d’Ozric Tentacles. Ils ont tendance à aller aussi piocher des inspirations dans le Jean-Michel Jarre des débuts ou dans le Tangerine Dream, ce qui amène une petite touche d’originalité. Mais, même sans cela, le principal défaut que j’ai trouvé à ce groupe est d’être à peu près introuvable.

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