The Ocean: Pelagial

J’ai quelque peu hésité avant d’acheter le nouvel album de The Ocean, intitulé Pelagial. Non pas que mes expériences précédentes avec ce groupe de post-métal allemand (avec des vrais morceaux de Suisse dedans) aient été mauvaises, mais ça me paraissait un peu bizarre.

The Tangent: Le Sacre du Travail

Sacré The Tangent! Fidèle au poste, toujours là quand il s’agit de faire du rock progressif à la façon des années 1970 (ce groupe faisait du rétro-prog avant que ça ne devienne cool, si tant est que cela ne l’ait jamais été) et des concept-albums abscons, comme Le Sacre du Travail, ode caustique et symphonique à la vie moderne.

Pour faire un album de The Tangent, c’est assez simple. Prenez une bonne mesure de Genesis, autant de Yes, quelques pincées d’autres groupes de rock progressif de la même époque, ajoutez-y un peu de recul et un grain de sel; mélangez bien le tout: quand ça fait des grumeaux, c’est beaucoup moins bon. Servez chaud!

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Jupiter Society: From Endangered to Extinct

Accrochez-vous à vos tachyons: Jupiter Society revient! Et, si la nouvelle a de quoi réjouir, eux ne sont pas contents. From Endangered to Extinct est un concept-album de métal symphonique progressif sur une thématique de science-fiction: l’anéantissement de l’humanité par un ennemi implacable.

Le chairman Carl Westholm a de nouveau réuni autour de sa personne une belle brochette de musiciens de talents venus de groupes aussi divers que Candlemass, Carptree, Therion ou Devin Townsend. Cet équipage a mis ses capacités au service d’une musique qui rappelle les meilleures heures de Ayreon/Star One, en moins grandiloquent.

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The Aurora Project: Selling the Aggression

Le groupe néerlandais de rock progressif The Aurora Project revient, avec son néo-prog à la Arena, pour nous narrer, avec Selling the Aggression, un conte des temps modernes: les guerres de l’Occident contre des nations plus ou moins barbares ayant l’avantage d’être truffées de ressources et l’inconvénient d’être dirigées par des dictateurs. Indice: à la fin, c’est la même chose; moralité: aucune.

Mais, pour en revenir à la musique, The Aurora Project nous sert donc un néo-prog le plus souvent péchu, voire frisant le métal, mais assez inégal. Des parties mélodiques de haut vol y côtoient des plages plus convenues. L’album a le défaut de beaucoup de concepts-albums: à force de vouloir nous raconter une histoire, le groupe oublie un peu de faire de la musique.

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Amorphis: Circle

Je n’ai pas écouté assez d’albums de Amorphis pour savoir si Circle, le titre du dernier album, est cohérent avec l’impression que j’ai de revenir au plaisir de Skyforger après le moyen The Beginning of Times. Mais je dois avouer que, sans être au niveau de mon souvenir du premier, ce nouvel album est très, très agréable.

Amorphis est donc un groupe finlandais qui a commencé dans le death métal (et qui en garde une certaine tendance au gargarisme à base de tesson de bouteille, plus connu sous le nom de growl) et qui a ensuite évolué dans un genre qui emprunte à la fois au métal progressif, au folk et au doom. Je vous rassure tout de suite, ça reste somme toute très mélodique.

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Coheed and Cambria: The Afterman: Ascension

Coheed and Cambria continue son petit bonhomme de chemin musical et narratif, avec ce Afterman: The Ascension, premier album d’un dyptique qui fait également suite aux concepts albums précédents. Le tout formant un ensemble narratif connu sous le nom de “The Amory Wars“. C’est très concept.

Le métal progressif de Coheed and Cambria comporte toujours autant d’influences, qui finissent par se confondre dans le creuset à haute énergie du groupe pour former un alliage qui n’a plus grand-chose de commun avec les éléments originels.

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It Bites: Map of the Past

J’avoue volontiers une petite faiblesse pour It Bites, groupe britannique qui, en son temps, savait faire un néo-prog très pop et pourtant irrésistible. Map of the Past, leur nouvel album, ressemble à une tentative pour “rentrer dans le rang” avec une approche plus classique du rock progressif, à commencer par sa forme: un concept-album.

Du coup, je suis un peu embêté: à force de déclarer à tout bout de champ ma fatigue par rapport à ces groupes qui n’évoluent jamais, voici que je tombe sur un qui essaye autre chose et je me retrouve à préférer ce qu’ils faisaient avant. Bon, en même temps, le “autre chose” ressemble quand même beaucoup à du Genesis.

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Affector: Harmagedon

Attention: si vous n’aimez pas les supergroupes, le métal progressif et les prophéties bibliques, Harmagedon, le concept-album de Affector, n’est définitivement pas pour vous! Une fois ceci posé, si ces trois éléments ne vous posent aucun problème particulier, il y a matière à intérêt – mais je ne vous garantis pas non plus que vous allez adorer. Moi-même, j’avoue être quelque peu partagé.

Affector, c’est surtout le projet du guitariste allemand Daniel Fries et du batteur hollandais Collin Leijenaar; à ces deux Européens pur sucre se rajoutent deux Américains, le bassiste Mike LePond (Symphony X) et le chanteur Ted Leonard (Enchant et Spock’s Beard), avec en plus Neal Morse, Jordan Rudess (Dream Theater) et Derek Sherinian (aussi) en invités et un orchestre symphonique en renfort. Du beau linge!

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Arjen Anthony Lucassen: Lost in the New Real

Oh, cool! Lost in the New Real, un nouvel album du multi-instrumentiste métaleux danois Arjen Anthony Lucassen, sur une thématique de science-fiction, avec Rutger Hauer lui-même à la narration (dans le rôle du “Dr Voigt-Kampf”, ben tiens!). Que pourrait-il arriver de mal? Euh, ben, en fait, à peu près la même chose que sur les précédents albums de l’individu.

Pour ceux dont la culture musicale se résume à Frank Sinatra et ce qui passe à la radio, je rappelle, à toutes fins utiles, que le sieur Lucassen est la tête composante (et jouante) derrière un certain nombre des grosses compositions de métal progressif symphonique, comme Ayreon ou Star One: des concepts-albums à thématique fantastique ou SF. Dans le cas présent, c’est en même temps la force et le défaut de l’album Lost in the New Real.

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Gazpacho: March of Ghosts

C’est François qui va être content: son groupe préféré, Gazpacho, est de retour, avec March of Ghosts! Bon, blague à part, c’est en effet un nouvel album pour les Norvégiens néo-proggers et, sans trop de surprise, une sorte de concept album, cette fois sur une thématique spectrale, puisqu’on y parle esprits, fantômes et revenants.

Disons-le tout net: c’est un album somptueux, avec une cohérence impressionnante et des musiciens parmi les meilleurs du genre – à commencer par le toujours fascinant chanteur Jan-Henrik Ohme. C’est également un exemple assez spectaculaire que l’abus en tout est un défaut et qu’à force de trop jouer sur ses points forts, même le meilleur des groupes peut lasser.

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Eluveitie: Helvetios

Samedi prochain, je n’irai pas voir Eluveitie en concert à Genève, parce que le même soir, Epica passe à Lausanne. C’est dommage, parce qu’ayant récemment acquis les derniers albums de ces deux groupes, je sais lequel je préfère et c’est clairement cet Helvetios. Au passage, accompagnons le chœur des râleuses sur le thème de l’originalité du titre (justifié par le fait qu’il s’agisse d’un concept album sur la Guerre des Gaules) – puis passons à autre chose, à savoir ce qu’il y a dedans.

Je ne surprendrai personne en affirmant que le croisement folk/death métal d’Eluveitie lui non plus ne surprend plus grand-monde. Bon, ce n’est pas tout à fait exact et il faut reconnaître qu’Eluveitie a pas mal arpentés les extrêmes de ces deux genres et, dans Helvetios, il y apporte quelques touches symphoniques qui apportent un côté épique à certains des morceaux. Mais bon, un côté seulement, parce qu’avec dix-sept morceaux en soixante minutes, on ne peut pas dire qu’ils s’attardent.

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Paul Cusick: P’Dice

Nous ne sommes pas des gens fréquentables: non seulement, comme je l’avais déjà expliqué, nous sommes tous des hypocrites, mais nous avons également tous des préjudices. Plutôt que de gloser sur le sujet, je vous invite plutôt à écouter P’Dice, le nouvel album de Paul Cusick, qui le fait mieux que moi – ne serait-ce parce que c’est sous la forme de rock progressif.

Je vous avais déjà parlé de Paul Cusick pour son premier album, Focal Point. Ingénieur civil indépendant de profession et musicien à ses heures perdues, il a décidé, après le succès (mérité) de Focal Point, de se lancer dans la carrière musicale à plein temps, ce qui est d’autant plus louable qu’il a une approche complètement indépendante, proposant directement ses albums en téléchargement.

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Sylvan: Sceneries

Vous n’allez pas y couper: la comparaison entre Sceneries, le nouvel album de Sylvan, et leur fabuleux Posthumous Silence est beaucoup trop tentante. Même rock progressif tendance néo-prog, même style de concept-album, à peu près le même ton musical. Après deux albums studios plus plan-plan dans leur structure, mais musicalement plus variés, le groupe allemand reviendrait-il à ses fondamentaux?

Kalisia: Cybion

Le métal progressif est un genre qui supporte mal deux choses: la médiocrité et le manque d’ambition. Le groupe français Kalisia l’a bien compris et son premier album, Cybion, évite ces deux écueils. D’une part, si l’album est divisé officiellement en plusieurs pistes, il est censé être écouté d’une traite, comme un morceau unique de plus d’une heure – une heure, onze minutes et onze secondes, pour être précis; je ne crois pas que ce soit une coïncidence.

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Nightwish: Imaginaerum

C’est peu de dire qu’Imaginaerum, le nouvel album de Nightwish, était attendu! Sans aller jusqu’à dire que c’était l’album le plus attendu de l’année, la compétition étant sévère sur ce point, il est aisément dans le trio de tête. Allait-il être à la hauteur des attentes générées par l’excellent Dark Passion Play? Allait-il être plus prog? Plus symphonique? Plus folk?

À toutes ces question, la réponse est “oui”. Il est plus. Plus tout, en fait, à part peut-être “plus métal”. En un sens, c’est logique: Dark Passion Play donnait déjà dans un style hyperbolique et, à mon avis, c’est même ce qui faisait, sinon l’originalité, du moins la spécificité de ce “nouveau” Nightwish. Imaginaerum continue sur cette lancée en en remettant une couche.

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Le Orme: La via della seta

En voyant le titre de ce billet sur La via della seta, dernier album en date des vétérans du rock progressive italiano Le Orme, j’entends déjà certains de mes confrères en progitude de balancer, sur un ton narquois, “c’est à c’t’heure-ci qu’t’arrives?”

J’avoue. Ce d’autant plus que ce n’est pas le premier album de ce groupe que j’acquiers, mais le précédent (acheté lors d’un séjour à Rome) m’avait laissé un souvenir si périssable que j’en ai oublié le titre. Ce n’est définitivement pas le cas de celui-ci.

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Neal Morse: Testimony 2

Je dirais bien que Neal Morse – dont je vous avais déjà parlé pour son triple live – est un diable d’homme, mais comme c’est un fervent chrétien, ça pourrait être mal perçu; n’empêche que son deuxième album autobiographique, Testimony 2, prouve sans aucun doute l’un et l’autre.

Alors oui, comme souvent avec l’animal, ça cause Dieu et Jésus – mais pas tous les saints, parce qu’il est quand même proche de la doctrine protestante – alors si vous êtes allergique à ce genre de folklore, vous risquez d’avoir du mal. Cela dit, une fois posé, cela vaut largement la peine de s’accrocher, parce que c’est un musicien hors pair, un des plus grands noms du rock progressif.

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Orphaned Land: Mabool

Ça faisait longtemps que je ne vous avais pas parlé d’un groupe de métal aux origines exotiques. Enfin non, pas si longtemps que ça, mais pour moi ça fait quand même longtemps. Donc, Orphaned Land, groupe de métal progressif israélien, propose avec Mabool: The Story of the Three Sons of Seven (mais on va juste dire Mabool) un concept-album inspiré du Déluge biblique (Mabool en Hébreu).

Quand je dis “inspiré”, ce n’est pas juste l’histoire et un vague thème orientalisant: Orphaned Land (qui se définit comme un groupe israélo-arabe) propose avec cet album un mélange entre métal progressif symphonique à grand spectacle et musique traditionnelle juive et arabe. Du coup, cet album est un peu le “grand-père” des groupes de métal oriental comme Amaseffer ou Myrath.

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The Ocean: Heliocentric / Anthropocentric

Voilà ce que c’est de trop fréquenter les bars à métaleux comme La Citadelle: on se fait refiler des bizarreries comme le double concept Heliocentric / Anthropocentric du groupe berlino-chauxdefonnier de post-métal expérimental The Ocean. Oui, je sais: vous allez finir par croire que j’invente.

Mais The Ocean est bien réel et ces deux albums, sortis en 2010, sont non seulement de bien beaux objets, avec chacun une pochette-astrolabe, mais également un concentré d’influences diverses alimentant un post-métal rappelant Isis au service d’une critique en règle du dogme catholique, qui s’inspire d’éléments aussi épars que la Bible, Richard Dawkins, Rimbaud et Dostoievski.

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Saga: Generation 13

Ça faisait un moment que je m’étais promis de vous parler de Generation 13, probablement l’album le plus atypique et le plus intéressant de Saga – pourtant un des grands noms du rock progressif avec près de trente ans de carrière. Voici donc un nouvel article sorti du Cabinet des Curiosités.

Saga a été longtemps un de mes groupes préférés, au temps de sa “splendeur” – le début des années 1980, en d’autres termes (“Heads or Tales”, “In Transit”). Le groupe a ensuite traversé une série de passes plus ou moins heureuses avant d’arriver en 1995 avec rien de moins qu’un concept-album aux thèmes sociopolitiques.

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