Looper

La sortie ciné du week-end a été consacrée à Looper, un film de science-fiction à base de voyage dans le temps qui, en apparence, ne paye pas de mine, mais a en fait pas mal de côtés sympathiques. Pas mal de côtés foireux également et, du coup, soit en arrive à entrer dans le film et on passe un bon moment, soit on coince et ça devient vite douloureux; j’étais dans la première catégorie, mais comme mes trois autres comparses étaient dans la seconde, le débat qui a suivi le film a été quelque peu houleux.

Le concept de base est que, en 2044, des tueurs, appelés “Loopers“, sont payés par le crime organisé trente ans dans le futur pour tuer et éliminer le corps de gêneurs, renvoyés dans le passé au moyen d’une technologie à sens unique et interdite. Les problèmes commencent lorsque le protagoniste – on peut difficilement parler de héros – “réceptionne” son moi futur (joué par Bruce Willis), qui s’enfuit.

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Sybreed: God Is An Automaton

Bon, allez, je trouve que ces temps-ci, j’ai un peu trop parlé de groupes qui donnent dans le planant-mou pour baba sur le retour, il est temps de causer un peu métal. Ça tombe bien, Sybreed vient de sortir son nouvel album, God Is An Automaton. Et comme c’est un groupe genevois, ça permet de consommer local (on y retrouve d’ailleurs Ales Campanelli, le bassiste de Djizoes).

Sybreed s’auto-définit comme un groupe de “cyber-métal”, ce qui est une autre façon de dire que c’est du métal death teinté indus d’inspiration cyberpunk, ce qui rappelle un peu des groupes comme Samaël ou Punto Omega. Il mélange gros métal qui tabasse, voix death et sonorités électroniques en pagaille. Enfin, quand je dis “en pagaille”, c’est quand même bien organisé; le côté suisse, sans doute (attention, cette phrase va faire rire les vrais Suisses).

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Total Recall

La séance de cinéma d’hier soir a été précédée des dialogues suivants, d’abord jeudi: “On devait pas aller voir un film ce samedi?” – “Oui, mais j’ai oublié quoi.”; puis vendredi: “Ah, ça y est, je me souviens de ce qu’on voulait aller voir au ciné et c’est normal qu’on est oublié: c’était Total Recall.” Logique.

Si j’étais méchant, je dirais qu’on aurait mieux fait de ne pas s’en rappeler: ce film est plutôt médiocre. En fait, pour être très précis, il est décevant. Il prouve que s’il est possible de faire un bon film avec un blockbuster décervelé, il est beaucoup plus difficile de faire du blockbuster avec un minimum de cerveau, parce que juste un minimum, ce n’est pas assez.

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Deus Ex: Human Revolution

Bon, maintenant que j’ai fini Deus Ex: Human Revolution, sorti sur Mac tout récemment, je vais pouvoir télécharger Diablo III. Comme ça va prendre une certain temps, je vais quand même vous parler un peu de ce jeu (Deus Ex, donc, je précise pour ceux qui n’auraient pas lu le titre de cet article; ne riez pas: ça arrive).

Pour simplifier, disons qu’il s’agit d’un jeu de tir à la première personne dans un univers futuriste de type cyberpunk à l’ancienne: nuit permanente, pollution, misère urbaine et corporations en roue libre. Vous voyez le genre: c’est le genre d’univers dans lequel les rôlistes des années nonante se reconnaîtront.

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« Rule 34 », de Charles Stross

Règle numéro 34: quel que soit le sujet, il en existe une version porno. Aucune exception. C’est une des multiples règles mémétiques à laquelle Liz Kavanaugh, inspectrice de la police écossaise dans les années 2020, est confrontée quotidiennement dans Rule 34, le dernier roman de Charles Stross.

À la suite des événements décrits dans Halting State, auquel Rule 34 fait suite quelques années plus tard, elle se retrouve sur une voie de garage, à la tête d’une brigade en sous-effectif qui est en charge de faire face aux mèmes dangereux et autres pratiques virales qui pourraient déborder dans le monde réel.

Autrefois promis à un brillant avenir, aujourd’hui forcée à regarder des peta-octets de vidéos de chats, de cascades jackassiennes et de perversions sexuelles rendues uniquement possible par la popularisation d’images de synthèse photoréalistes, elle se retrouve impliquée dans une enquête sur une série de “malheureux accidents” fatals à un nombre considérable de spammeurs. Et doit refaire équipe avec l’ex-superflic européen qui avait été partiellement responsable de sa disgrâce passée.

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Korn: The Path of Totality

Selon l’expression consacrée, je n’y connais rien à Korn, donc je suis complètement objectif quand je dis que j’aime bien leur nouvel album, The Path of Totality. Alors bon, mise à part la mauvaise foi évidente de cette affirmation, il se trouve que parler ici de “nouvel album” est aussi un peu galvaudé, puisqu’il s’agit de treize morceaux retravaillés dans le style tchic-boum-électro-dubstep-danceparty-[insérez ici votre sous-genre dansant préféré]!

Ce en quoi Korn ne fait pas grand-chose de plus que de suivre une voie tracée par leurs glorieux ancêtres (ok, leurs contemporains), Linkin Park, avec le non moins excellent Reanimation. Le mélange entre le style ultra-rythmé du dubstep ou drum and bass et le nu-metal de Korn passe très bien et, sans casser non plus des briques, il tape juste, en plein sur mon cerveau reptilien. Je le trouve même supérieur à Reanimation en ce qu’il est plus homogène, sans les parties pur rap de ce dernier qui me cassaient… les parties, justement.

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Kalisia: Cybion

Le métal progressif est un genre qui supporte mal deux choses: la médiocrité et le manque d’ambition. Le groupe français Kalisia l’a bien compris et son premier album, Cybion, évite ces deux écueils. D’une part, si l’album est divisé officiellement en plusieurs pistes, il est censé être écouté d’une traite, comme un morceau unique de plus d’une heure – une heure, onze minutes et onze secondes, pour être précis; je ne crois pas que ce soit une coïncidence.

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Uneven Structure : Februus

Pour faire simple, on peut dire qu’il existe globalement deux écoles de métal progressif. Uneven Structure, groupe français qui vient de sortir son premier album, Februus, appartient à la seconde.

La première, plutôt mélodique et somme toute assez traditionnelle, emprunte beaucoup à Dream Theater. Ici, on a affaire à un métal beaucoup plus technique, moins « organique » si l’on veut ; c’est une école qui est emmenée par des groupes comme Meshuggah.

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“Black Man”, de Richard K. Morgan

Un des effets secondaires de mon récent engouement pour LibraryThing est que je me suis aperçu que j’avais depuis bientôt un an (je l’avais reçu à Noël) Black Man, le dernier roman de Richard Morgan, sans l’avoir lu. C’est malin.

Pour situer, Richard Morgan est l’auteur de la trilogie Altered Carbon / Fallen Angels / Woken Furies et j’ai un peu l’impression que cette histoire d’anticipation aux relents post-cyberpunk et transhumaniste se situe dans le passé de cette trilogie – un peu comme un autre ouvrage isolé, Market Forces.

À l’aube du XXIIe siècle, Carl Marsalis est un humain dont le génome artificiellement modifié fait de lui un monstre aux yeux de la société d’alors. Son boulot: chasser les “monstres” comme lui; c’est pourquoi une agence gouvernementale fait appel à lui – et le sort d’une prison floridienne – lorsqu’un de ses congénères revient illégalement des colonies martiennes et commence à massacrer allègrement des gens sur le territoire nord-américain.

Mélangeant les thèmes du techno-thriller, de la science-fiction et du policier, Black Man n’est pas un bouquin banal et, dans son genre, il est très bien. Bon rythme, écriture soutenue, une trame qui n’est pas vraiment prévisible, des protagonistes raisonnablement originaux dans une univers presque crédible.

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De la schizophrénie des réseaux sociaux

Social Network Hub

À l’origine, une des révolutions promises par le Web 2.0 et les réseaux sociaux, c’est d’amener la “sagesse des foules” aux médias. Un média traditionnel, c’est bien souvent un axe de communication à sens unique: des élites vers la plèbe (oui, je caricature, mais c’est juste pour donner l’idée); les réseaux sociaux avaient pour idéal de donner la parole au plus grand nombre et de créer des conversation transversales qui, sans exclure complètement les élites, les dépossédaient de leur rôle directeur pour en faire juste une voix parmi d’autres.

Charlie Jade

Ces dernières semaines, pour ne pas faire comme tout le monde, nous avons regardé à la télé un truc qui se passait en Afrique du Sud. Je vous rassure tout de suite (ou pas): il s’agit d’une sérié télévisée, coproduite par des Sud-Africains et des Canadiens, Charlie Jade. Vous n’en avez jamais entendu parler, malgré le fait qu’elle date maintenant de cinq ans? C’est normal: dans le genre bidule bizarre, c’est du lourd!

Charlie Jade, détective privé dans la ville futuriste de Cape City, se retrouve impliqué dans un accident/sabotage sur le site d’un réacteur expérimental construit par Vexcor la corporation dominante de la région. Quand il se réveille, il est dans un univers qui lui paraît différent: le nôtre. Il n’est pas le seul: Rina, qui vient d’un troisième univers et qui avait contribué à la destruction du site dans son monde, s’y retrouve également catapultée.

Mélangeant cyberpunk, univers parallèles et certains des codes du roman noir, Charlie Jade est une série qui mélange également des moments de pur génie et une trame générale assez brillante avec un rythme de narration abominablement lent et décousu. La plupart des gens que j’ai interrogé sur le sujet n’ont pas tenu au-delà du quatrième épisode.

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Ghost in the Shell: Stand Alone Complex, saison 2

C’est marrant l’aura que peut avoir une série japonaise comme Ghost in the Shell: Stand Alone Complex auprès de certains fans, qui en ont visiblement retiré qu’une minuscule scène saphique dans le manga et qui fantasment à fond les hormones sur le major Motoko Kusanagi, personnage emblématique de la série. Je ne nomme personne, mais elle se reconnaîtra (et, avec un peu de chance, elle se dénoncera toute seule dans les commentaires; elle est très douée pour cela).

Marrant, parce que malgré son héroïne maxi-pulmonée et un armement lourd ultra-technologique à faire reculer un cuirassé de classe Yamato, la série est à peu près aux antipodes du divertissement écervelé, à base de petites culottes et d’actions exothermes à grand spectacle. Pour saisir les subtilités de ces deux séries à l’ambiance cyperpunk, mieux vaut ne pas débrancher son cerveau; à vrai dire, si, à l’instar des personnages de la série, vous avez la possibilité d’en brancher un de secours, ce n’est pas plus mal.

Les histoires suivent la Section 9, une unité d’élite de la police japonaise, dans un univers uchronique de 2035 qui a survécu à deux guerres mondiales majeures depuis la chute du Mur de Berlin. À peu près toute la planète est connectée à des réseaux électroniques, la plupart des gens ont un cybercerveau et certains sont même plus ou moins cyborgs. Ce qui a un impact certain sur la société et qui amène son lot de problèmes inédits.

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Devin Townsend: Addicted!

Devin Townsend (ou, pour être plus précis dans ce cas, “The Devin Townsend Project”, mais on ne va pas chipoter) est un de mes grands malades préférés. C’est pourquoi j’attendais avec un intérêt certain Addicted!, son nouvel album – et ce d’autant plus que le précédent, Ki, sorti également cette année, ne m’avait convaincu que d’une chose: que je n’aurais pas dû l’acheter.

Dans le titre, le point d’exclamation est très important (il y en a partout, on se croirait sur un forum), parce que Devin Townsend s’exclame beaucoup. OK, techniquement, on est plus près des hurlements de fauve que des exclamations de gentleman. C’est le style Townsend: un gros métal qui tache, avec une ambiance cyberpunk (boucles de synthé, vocoder) remise au goût du jour, et le Devin qui hurle façon hystérique qui se serait coincé le patrimoine dans la braguette.

C’est clair qu’il faut aimer ce genre de sonorité, qui rappelle un peu Faith No More, beaucoup Ministry (dans les mauvais jours), avec un côté cartoon que je trouve personnellement hautement réjouissant. Dans le cas présent, Devin Townsend s’est également adjoint les services d’Anneke van Giersbergen, précédemment chanteuse de The Gathering; les deux s’étaient d’ailleurs déjà croisés, musicalement du moins, sur les projets d’Ayreon.

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“Halting State”, de Charles Stross

Si je vous dis que Halting State, roman de Charles Stross, parle d’une équipe d’audit envoyée pour enquêter sur un braquage de banque, vous devriez vous demander ce qui justifie ce billet.

Il faudrait peut-être que je précise que le braquage a été réalisé par une bande d’Orques et un Dragon dans la banque d’un jeu vidéo en ligne, gérée par une compagnie de gestion de biens virtuels qui vient juste de lancer son introduction en bourse, le tout se passant dans une Écosse indépendante en 2017.

Dans le genre plutôt encombré du thriller technologique post-cyberpunk, Halting State a plus d’un atout: d’une part, il est écrit par quelqu’un qui a été informaticien à l’époque des premières dot-coms et qui sait de quoi il parle.

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Réalité augmentée

Le concept de réalité augmentée n’a pas grand-chose à voir avec l’inflation. En très résumé, l’idée est de superposer, via l’informatique, une couche d’information supplémentaire sur notre vision “naturelle”. C’est un concept que l’on retrouve dans la littérature cyberpunk. Jusqu’à présent, c’était un truc un peu théorique, le genre de joujou qui fait fantasmer les …

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Punto Omega: Noche Oscura del Alma

En général, quand je déboule à la Citadelle, le bar métal dont j’avais parlé précédemment (on suit, dans le fond!), j’ai une assez bonne idée de ce que je cherche. Il arrive cependant que j’en ressorte avec des trucs pas du tout prévus au programme, comme ce Noche Oscura del Alma du groupe argentin Punto Omega, qui passait alors dans le bar. Ça m’avait déjà fait le coup, en son temps, avec le Klagenfurt de Crematory (qui est d’ailleurs à peu près dans le même style).

Savoir exactement le genre musical représenté par Punto Omega est une gageure: le grand jeu des étiquettes, qui au mieux a tendance à être flou dans le monde du métal en général, devient carrément vaporeux quand on s’aventure aux frontières de l’indus, du gothique et de l’électro.

Résumons en disant que c’est une couche rythmiques et claviers façon électro ou indus, une couche de bonne grosse gratte de métaleux, une couche de voix grommeleuses à la mode goth (qui chante en espagnol, ce qui surprendrait plus si on y comprenait quelque chose) et une dernière couche de clavier atmosphérique pour faire glacis. Ou ambiance, si on en a marre de la métaphore pâtissière.

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