Anne Frank, la lumière et l’ombre

Anne Frank Diary

C’est via le blog S.I.Lex de Lionel “Calimaq” Maurel que j’ai découvert le magnifique texte d’Olivier Ertzscheid, paru sur son blog affordance.info et intitulé Chère Anne Frank. Plus qu’un simple texte, c’est une initiative qui met en lumière un des aspects les plus foireux des actuelles lois sur le droit d’auteur.

 

“Information Doesn’t Want to Be Free”, de Cory Doctorow

"Information Doesn't Want to Be Free", de Cory Doctorow

Il fallait bien quelqu’un comme Cory Doctorow pour détourner une des phrases les plus mythiques d’Internet et, avec son essai Information Doesn’t Want to Be Free, sérieusement débroussailler la question des droits d’auteur, de la copie, des verrous numériques et, plus généralement, de la liberté d’expression et de création au XXIe siècle.

Culture industrielle

Sextuple stereotype perfecting press and folders with color printing attachment

J’ai l’impression confuse que “industriel” est le nouveau “militaire”: un adjectif qui transforme immédiatement le terme auquel il est apposé en oxymore. La nourriture industrielle n’est pas de la nourriture, la culture industrielle n’est pas la culture, la musique industrielle… ah non, ça, ça joue encore. Enfin bref. Tout ceci pour vous dire que, depuis pas mal de temps, on parle beaucoup de l’industrie de la culture.

L’industrie qui cache la forêt créatrice

Si la question de la création artistique et de sa place dans notre société vous intéresse, je ne peux que vous conseiller de lire Chère Aurélie, la lettre ouverte de la dessinatrice Tanxxx. Cette lettre s’adresse à Aurélie Filipetti, ministre française de la culture, mais à mon avis, elle peut s’appliquer à beaucoup de pays et pas seulement à propos de la bande dessinée.

La culture ne s’use que si l’on ne s’en sert pas

En tant que grand consommateur de culture, principalement sous forme numérique, l’article Obsolescence culturelle et autres considérations paru hier sur Tengu’s Blog m’a fortement parlé – ce d’autant plus que je suis arrivé plus ou moins aux mêmes conclusions que lui il y a quelques temps.

 

Pour un nouveau droit d’auteur (un vrai, cette fois)!

À force de faire des billets sur les articles de Calimaq, je vais peut-être finir par suivre son blog S.I.Lex… Toujours est-il que le dernier en date, intitulé Réforme du droit d’auteur et financement de la création : il est temps de passer à l’offensive !, est encore une lecture incontournable pour qui s’intéresse aux droits d’auteur.

Je le cite plutôt que Eléments pour la réforme du droit d’auteur et des politiques culturelles liées, l’article originel de la Quadrature du Net, non parce que ce dernier est moins bon, mais parce que celui-ci apporte un éclairage supplémentaire à un texte plutôt technique (et long). Mais rien ne vous empêche de lire les deux – au contraire!

Lire plus

La culture numérique est encore en friche

Il y a des jours où je me dis que faire figure de digital native quand on a 45 ans, face à des gens plus jeunes, c’est vraiment bizarre. Vendredi, j’ai eu la surprise de voir Didier Pègues, un des musiciens du groupe Eye 2 Eye, commenter le billet que j’avais écrit quelques jours auparavant sur leur album After All…

Ce n’est pas tous les jours que j’ai ce genre de retour, dans le cas présent justifié par le fait que j’avais un peu cassé l’album en question. Nous avons eu un échange que j’espère franc sur le contenu et les raisons de ma critique, ce qui est plutôt une bonne chose. Mais ce n’est pas le propos de ce billet.

Lire plus

La culture, ce n’est pas comme la confiture

Je vais sans doute enfoncer des portes ouvertes avec ce billet, mais, entre mes propres élucubrations sur les archives rôlistes et la récente actualité autour de SOPA et MegaUpload, j’ai l’impression que les acteurs traditionnels n’ont pas compris le problème majeur de leur approche industrielle de la culture. À savoir que ça se copie tellement facilement qu’essayer de la contrôler par ce canal est, au mieux, voué à l’échec.

Bon, par “culture”, il faut comprendre les livres, l’audiovisuel; pour le moment, certaines expressions artistiques (peinture, sculpture, architecture, théâtre) sont encore épargnées par les grands bouleversements du numérique. Pour le moment, parce qu’entre les imprimantes 3D et l’augmentation spectaculaire des résolutions d’écran (et du relief), combien de temps faudra-t-il avant que l’on puisse reproduire la Victoire de Samothrace chez soi (bon, mieux vaut prévoir un grand salon…) avec un fichier numérique et quelques projecteurs?

Lire plus

Quelques épitaphes pour MegaUpload

Donc voilà. Si ça se trouve, l’affaire SOPA a tellement vexé les services gouvernementaux américains qu’ils viennent de lâcher le FBI sur le site de téléchargement MegaUpload. Fermeture, énervement des Anonymous, hurlements des pro-copie, mouvements de mentons politiques, délire médiatique; la routine, bienvenue en 2012.

Pour ma part, je ferais bien mon Desproges en disant que je prendrai deux fois des pâtes, mais ce n’est pas tout à fait exact. Soyons clair, je ne regrette aucunement la fermeture de ce site aux pratiques commerciales douteuses, mais je me permettrai des remarques sur trois points.

Lire plus

Qui veut la peau de l’ordinateur universel?

Si la question des droits numériques vous intéresse, c’est la lecture de la semaine: l’article de Cory Doctorow sur BoingBoing, intitulé Lockdown: The coming war on general-purpose computing. J’entends par là qu’il vous faudra peut-être une semaine pour le lire et que ça en vaut la peine, parce que c’est sans doute le truc le plus intéressant que vous allez lire de la semaine. Cet article reprend une présentation qu’il a faite au 28e Chaos Communication Congress de Berlin.

Son idée centrale, c’est que la question des copyrights, de la copie privée, Hadopi, SOPA et toutes ces autres saletés ne sont en fait que la partie visible d’un combat plus important et potentiellement beaucoup plus dangereux, où les “ayant-droits” se lancent dans des efforts de plus en plus brutaux pour limiter l’universalité des ordinateurs que nous utilisons tous les jours.

Lire plus

ACTA, le nouvel accord-vampire

Si j’aime bien les théories conspirationnistes, c’est de façon purement distrayante: je les aime dans ma fiction, pas dans ma vraie vie. C’est pourquoi je commence à être sérieusement agacé par l’Accord commercial anti-contrefaçon – Anti-Counterfeiting Trade Agreement ou ACTA pour les intimes.

Déjà, il y a le sujet: il s’agit d’un énième accord sur les questions de droits d’auteur. En soi, ce n’est pas un mal, sauf que je vois mal les différents acteurs impliqués ne pas aller dans le sens des grands intérêts commerciaux qui tentent de contrôler la propriété intellectuelle. Un certain nombre des propositions qui ont filtré laissent entrevoir des mesures réellement liberticides.

Mais le plus gros problème n’est pas là. Ce qui me fâche réellement dans cette histoire, c’est que les négociations qui ont actuellement lieu entre un petit nombre de pays – mais parmi les plus puissants et les plus riches du monde – sont secrètes. Oui, secrètes, comme dans “on n’a pas le droit d’en parler”!

Dans l’absolu, même si cet accord visait à instaurer un infosocialisme global et un accès Internet haut débit universel et non filtré, ce secret resterait quand même absolument inadmissible. Que des organismes privés papotent dans leur coin, à la limite, je veux bien l’admettre, mais la plupart des nations négociatrices sont 1) des nations, donc des collectivités publiques, et 2) des démocraties.

Lire plus