Clans stellaires et sociétés post-monétaires

C’est une idée qui m’est venue au cours des parties jouées ce week-end: j’ai commencé par improviser un truc sur les réputations et l’influence des clans stellaires eyldarin, embrayant sur l’idée que certains endroits (comme l’équivalent d’un hôtel de luxe) n’était accessible qu’à des personnes pouvant se prévaloir de l’accréditation de certains clans. Pour aboutir enfin à la question suivante: pourquoi les échanges des sociétés stellaires seraient-ils uniquement basés sur la monnaie?

Ce n’est certes pas très original: la littérature de science-fiction post-cyberpunk y a déjà pensé extensivement, par exemple avec la Société Bitchun décrite dans Down and Out in the Magic Kingdom. Pour un monde de science-fiction “à l’ancienne” comme l’est Tigres Volants, c’est moins courant; dans ce cas, je vois ce genre d’économie comme une “couche” supplémentaire, qui est surtout utilisée entre clans. L’économie monétaire est toujours importante dans les relations avec le reste de la Sphère.

Je ne vous apprendrai rien en vous disant que les Eyldar de Tigres Volants sont sans doute beaucoup plus proches des Elfes des mondes med-fan que moi-même je n’oserai jamais l’avouer. À vrai dire, je vois leur culture comme ayant gardé un grand nombre de comportements issus d’un système féodal, notamment avec de forts liens entre les personnes et les clans. D’où l’idée d’avoir un système plus ou moins formel gérant les services rendus, l’influence et, de façon plus générale, les relations entre clans.

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La cuisine eyldarin

Tiens, encore un petit bout de contexte en droite ligne de mes fichiers de la “campagne lupanar”. Vu que l’action se déroule en grande partie dans une auberge eyldarin (avec eau courante à tous les étages), je suis allé replonger dans mes archives moisies de l’époque Fils des Étoiles pour remettre au goût du jour un petit texte sur les habitudes culinaires des Eyldar. Ça ne mange pas de pain. Ha! Ha!

S’il y a bien quelque chose de frustrant dans les coutumes culinaires eyldarin et, dans une moindre mesure, atalen, c’est bien leur inexistence apparente. Certes, parler de « cuisine eyldarin » est à peu près aussi absurde que de parler de « cuisine terrienne » : chaque peuple, chaque planète, voire chaque clan a des pratiques qui lui sont propres. En plus de cela on peut presque dire que chaque Eylda et chaque Atalen a ses propres habitudes.

Il y a d’une part l’habitude de manger quand on a faim ; Eyldar et Atlani ont en général une connaissance suffisamment fine de leur métabolisme pour savoir quand ils doivent manger. D’autre part, les membres d’une même famille se réveillent souvent à des heures différentes, fort éloignées les unes des autres, soit pour des raisons professionnelles, soit le plus souvent par préférence personnelle. Difficile dans ce cas de faire un repas pour chacun.

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Sexe, Eyldar et étiquette

Il y a très longtemps, Thias et moi avions écrit un texte “Sexe in Tigres Volants” (allusion aux What’s New? de Phil Foglio et leur “Sex in D&D”) qui était, disons, très Tigres Volants 2.0. J’ai récupéré certaines idées pour le chapitre “sexe” du livre de base, mais ce qui suit est une section que j’ai écrite ces derniers jours pour la partie contexte de la campagne lupanar. Ceux d’entre vous qui s’attendaient à du croustillant risque d’être un peu déçus, je le crains…

Au risque de me répéter, la civilisation atlano-eyldarin et le sexe, c’est une longue histoire, euh… de cul. De façon générale, il n’existe chez eux que très peu de tabous sexuels : la violence et la contrainte sont seuls bannies des relations intimes. La question du sexe ou du genre est secondaire, ainsi que celle du nombre de partenaires, des liens familiaux ou même de l’âge; la culture atlano-eyldarin ne considère de toute façon pas les enfants prépubères comme de vraies personnes, ce qui les exclut de fait de toute considération sexuelle.

Ce que l’on sait moins, c’est qu’il y a une relation directe entre le sexe, le protocole et les relations sociales. De façon générale, on ne couche qu’avec quelqu’un en qui on a une relative confiance ; les mots « confiance » et « intimité » sont d’ailleurs très similaires et, dans certaines sous-cultures, synonymes. Donc, une partie de jambe en l’air au milieu d’une séance de négociations est juste une façon de dire « je vous fais confiance » – ou plutôt « je te fais confiance » ; à ce stade, on laisse tomber le protocole.

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Lupanar: premier jet

Attention, ce titre comporte une blague eyldarin!

Mis à part ça, ce que cela signifie, c’est que j’estime avoir bouclé une première esquisse de la “Campagne Lupanar” (dont le titre de travail plus officiel est “Le secret du Domaine des trois sources”). C’est plutôt une bonne nouvelle: je sais où je veux aller et à peu près comment y arriver.

Comme on est dans Tigres Volants et qu’il n’y a jamais de bonne nouvelle sans mauvaise nouvelle, ce n’est pas encore terminé, loin de là.

Une des choses dont je me suis aperçu récemment, en rajoutant aux différents épisodes de la campagne un résumé des scènes et des enjeux (selon la méthode du bon docteur Grümph), c’est qu’autant sur certains épisodes, cela s’écrit tout seul, autant d’autres sont plus difficiles à expliquer, principalement parce qu’ils ne sont pas orientés “action” et dépendent énormément des interactions sociales entre les personnages et les PNJ.

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Tigres Volants: nom de domaine pour une campagne

Ces derniers temps, je me suis relancé dans l’écriture de la “campagne lupanar” pour Tigres Volants. J’ai maintenant une idée plus précise du format (trois saisons de trois épisodes chacune), de la trame et du genre. Ce dernier concept, je le dois assez directement à la lecture de Jouer avec l’Histoire: c’est en quelque sorte le style de l’histoire en général. Cette campagne aura en fait un genre nettement plus proche du style canonique de Tigres Volants, un mélange entre comédie de situation et d’action/aventures.

Ce faisant, j’en viens à m’interroger sur un point secondaire, mais qui commence à se faire pressant: le nom du domaine dont vont hériter les personnages et où se trouve le fameux lupanar. Pressant, parce que je pense également en faire le titre de cette campagne et que je commence à en avoir marre de l’appeler “campagne lupanar”…

Pour bien faire, le nom devrait recouvrir les thèmes suivants:

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Tigres Volants: d’une campagne à l’autre

Dans la série “ça, c’est fait”, je viens de terminer la rédaction du premier jet de Devoir de mémoire, la campagne pulp pour Tigres Volants. Bon, quand je dis “premier jet”, c’est vraiment poser les éléments de base de la trame, surtout pour les deux-trois derniers chapitres.

C’est le moment de se réintéresser à la “campagne lupanar”. À commencer par la palanquée de critiques que j’ai reçu un petit texte de présentation que j’avais pris le temps de rédiger dans le train en rentrant de Paris. Par “palanquée” (oui, c’est mon mot préféré de la semaine), j’entends qu’il y avait largement plus de critiques que de texte originel…

La bonne nouvelle, c’est que le postulat de départ (les personnages héritent d’un lupanar eyldarin, donc) plaît; c’est heureux, parce que je n’en ai pas d’autre. La mauvaise est que, comme d’habitude, j’ai beaucoup plus d’idées que de méthode. Il manque, sinon à la campagne, du moins à son texte explicatif, une structure qui tienne la route. En fait, j’en ai une assez bonne idée et ça va s’organiser autour de deux choses: l’intrigue centrale de la campagne, que je ne dévoilerai pas ici, et les emmerdes qui vont tomber d’autre part sur les personnages.

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De l’usage de la pisciculture printanière dans la production rôlistique contemporaine

Un bon poisson d’avril se doit d’être drôle; un poisson d’avril mémorable sera également crédible. Par exemple, cette année, j’attribue une mention spéciale à Smashing Magazine et sa preview d’Internet Explorer 8.1: un classique! Le quotidien anglais The Guardian qui annonce passer à Twitter était pas mal non plus.

Tigres Volants: une campagne peut en casser une autre

Bon.

Plus je suis les discussions diverses, sur les forums et ailleurs, plus je me dis que ça craint, le plan de la campagne Indiana Jones. Les gens n’accrochent pas, ça ne fait pas rêver; bref, c’est la dèche!

Du coup, je suis en train de me demander si je ne vais pas m’orienter vers un concept différent, avec des persos venus d’un peu tous les horizons, qui ne se connaissent pas, mais qui, par un “hasard” curieux, héritent tous d’une part dans une propriété. Oui, un peu comme dans les scénarios Cthulhu, la demeure du vieil oncle avec la Terreur Indicible planquée dans la cave.

Sauf que là, il s’agit d’un lupanar eyldarin, un truc avec un nom bien débile genre “La carpe de printemps”, sis dans un coin paumé de la Sphère.

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Troubleshooters, le webcomic Tigres Volants que vous n'avez jamais vu

En discutant hier soir avec Janus de sujets tels que la vulnérabilité comparée des princesses atlani dans l’univers de Tigres Volants, je me suis rappelé d’un vieux projet de bande dessinée, au format webcomic: Troubleshooters.

Le titre vient d’une sortie de mes joueurs, il y a fort longtemps:

Ayers: “Vous faites quoi comme métier, dans la vie?”
Sylvano: “Troubleshooters.
Déhemme: “Lui c’est trouble et elle c’est shooter…”

Le principe de base est donc d’avoir un duo bien dynamique, membre de la Dame de fer, tendance mercenaire, qui se tape des boulots de sécurité, d’escorte ou d’enquête plus ou moins foireux. 

Les deux personnages sont:

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Tigres Volants: quoi de (200)9?

N’étant moi-même pas (encore) mort (qui a dit “zut”?), Tigres Volants n’est pas mort non plus et, du coup, il va bien falloir se résigner à voir paraître de nouveaux suppléments en 2009.

Enfin, quand je dis “nouveaux”, au pluriel, je m’avance peut-être un peu.

Toujours est-il qu’un est déjà bien avancé: l’Ergartis, écrit par Acritarche, qui décrit par le menu un paquebot / courier / croiseur rapide qui hante la Frontière et son équipage de cas sociaux. Ce sera un supplément court dans la série de la Bibliothèque tachyonique: 32 pages, donc. Il devrait être disponible en impression à la demande avant Pâques — plus probablement pour Orc’Idée (21-22 mars).

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Cités eyldarin

Tiens, en lisant Engine City, le troisième tome de la trilogie Engines of Light de Ken MacLeod, je suis tombé sur une idée intéressante que je pense reprendre pour Tigres Volants (Fils des Étoiles, si j’arrive un jour à en faire quelque chose).

Dans les premiers chapitres, un des personnages principaux arrivent dans une cité qui est entièrement basée sur le développement durable, en quelque sorte. La plupart des déplacements se font avec des animaux de bât, dont les excréments (de même que ceux des habitants) sont récupérés et recyclés en engrais, eux-mêmes utilisés pour les parcs et plate-bandes, qui servent à produire de la nourriture, etc.

En développant un peu, on pourrait imaginer que les plus grandes cités sont conçues par des urbatectes qui sont aussi des spécialistes en écologie et qui conçoivent la cité comme un organisme vivant – en quelque sorte, un peu comme le clan Maygran terraforme des planètes, eux “urbaforment” des bouts de planètes.

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Tigres Volants: Cap sur les étoiles

… et surtout les fils d’iceux. En d’autres termes, le prochain supplément Tigres Volants (hormis la Bibliothèque tachyonique) sera Fils des Étoiles et parlera des Eyldar.

On peut dire que l’on passe du “sea, sex and sun” de Copacabana au “space, sex and stars”. Pas que ça me dérange beaucoup, d’ailleurs…

Certains d’entre vous se souviendront peut-être que Fils des Étoiles a déjà connu une quasi-incarnation, il y a près de dix, avortée pour plusieurs raisons, parmi lesquelles “trop gros” et “pas drôle”. Le fait est que l’univers a aussi pas mal évolué — ou, à tout le moins, la vision que j’en ai. Du coup, cette version reprendra pas mal d’éléments de la précédente, mais sous une autre forme.

Je vais également essayer de mettre un accent important sur l’espace, notamment avec les clans stellaires. Le “point focal” du supplément sera l’université d’Ardanya, encore un lieu massivement multiculturel (et, je l’espère, multijoueurs) où tous les jeunes zazous de la Sphère pourront se faire les dents (et le reste de l’anatomie).

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Eyldarin: la convention “ha”

L’eyldarin n’est pas une langue facile: peu structurée, c’est une sorte de gigantesque Lego linguistique, composé de mots qui peuvent s’assembler selon l’humeur du moment. Les choses seraient déjà assez difficiles comme cela si, en plus, les Eyldar n’avaient pas un amour immodéré des jeux de mots et des doubles sens – ainsi qu’un sens de l’humour grivois nettement prononcé. En d’autres termes, tout ce que vous pouvez dire en eyldarin pourra être utilisé contre vous ou, tout au moins, pourra être (et sera) interprété de la façon la plus tendancieuse possible.

C’est pourquoi une des premières choses que l’on apprend aux étudiants en eyldarin, c’est la “convention ha” (hanatur). Elle consiste simplement à finir ses phrases par le vocable “ha”, qui, dans ce contexte, signifie “je suis sérieux” ou “no pun intended“.

On reconnaît du coup très facilement les débutants en eyldarin, non seulement au fait qu’ils ont un accent épouvantable et un vocabulaire peu imaginatif, mais aussi au fait qu’ils finissent systématiquement leurs phrases par le “ha” conventionnel. Peu de gens dont l’eyldarin n’est pas la langue maternelle se risquent à abandonner la “convention ha”.

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