Kauan: Aava Tuulen Maa

Allez hop! Une nouvelle fournée d’obscure ambiante atmosphérique bizarre borderline métal venue d’ailleurs avec le groupe russe Kauan et son album Aava Tuulen Maa. Originaire de Chelyabinsk, voici un groupe qui ne dépareillera pas entre Agnost Dei et Fromuz, sinon que sa musique est quand même radicalement différente des deux précédents.

La musique de Kauan est à rapprocher des premiers efforts d’Alcest ou même des parties les plus calmes de groupes comme Agalloch en ce sens que c’est un style à mi-chemin entre le folk et le post-rock. Cela donne concrètement une musique atmosphérique, mélancolique, avec des morceaux plutôt long (un peu moins de dix minutes de moyenne) à la construction complexe, accompagnés de chants éthérés en russe.

De façon générale, l’orchestration des morceaux de Aava Tuulen Maa est en grande partie acoustique, mais avec quelques passages plus électriques, comme dans “Fohn” ou certains passages de “Sokea Sisar”. Avant de se lancer dans cette aventure plutôt folk, Kauan avait un passé métal qui ressort assez nettement par moments, mais ce sont quand même les passages atmosphériques qui dominent, hantés notamment par le violon de Lubov Mushnikova (une des deux membres permanents du groupe, avec Anton Belov aux chants, guitares et claviers).

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Kingfisher Sky: Skin of the Earth

Encore une découverte due au pur hasard que ce Skin of the Earth de Kingfisher Sky: l’album passait chez Gibert Musique pendant que j’étais en train de piller le rayon rock progressif. Difficile d’ailleurs de dire si ce groupe hollandais, à l’origine créé par un dissident de Within Temptation, fait du rock progressif qui tire sur le métal ou du métal progressif pour enfants sages. Toujours est-il que, quoi que ce soit, c’est du “à chanteuse”.

 

Atrocity: After the Storm

À la base, l’album After the Storm du groupe allemand Atrocity part d’une bonne idée: faire une sorte de version métal de Dead Can Dance, quelque chose qui surferait sur la vague des groupes de death metal récents qui incluent des éléments de folk celto-amérindien et des ambiances ethniques.

Le problème des bonnes idées, c’est que si la réalisation ne suit pas, ça ne reste que des bonnes idées et, de ce point de vue, After the Storm déçoit quelque peu. Ce n’est pas que l’album soit mauvais, que les musiciens sont des manchots ou que les chanteurs Yasmin et Alexander Krull font tomber les oiseaux à la moindre vibration de leurs cordes vocales, c’est juste que l’ensemble est très inégal et parfois carrément maladroit.

Venant d’un groupe de p’tits jeunes qui débutent, j’aurais compris et peut-être même pardonné, car je suis comme ça: sévère, parfois brutal, mais miséricordieux; c’est mon côté Ancien Testament. Mais, si j’en crois la page MySpace du groupe (qui est raisonnablement bien faite, surtout si on la compare à d’autres du genre), Atrocity existe depuis vingt-cinq ans et a quand même quelques albums sous le harnais. Du coup, j’ai un peu un doute.

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Lugburz: Songs from Forgotten Lands

Parfois, les classifications du métal, c’est bizarre. Prenez par exemple Lugburz (attention! site MySpace qui pique les yeux; je ne plaisante pas) et son album Songs from Forgotten Lands: vendu comme un groupe de death-metal, avec l’imagerie nazgûl qui va bien, le groupe espagnol propose plutôt une musique sombre et folk/ambiente. La seule touche réellement death est les vocaux growlés sur certains morceaux (“Morgul’s Night” ou “Towards the Fields of Pelennor”).

Pour le reste, l’album propose une grande majorité de morceaux instrumentaux et plutôt calmes, plus portés sur l’atmosphère que sur l’énergie pure. S’il y a quelques pistes plus rythmées, comme “Riders of Rohan” ou “Towards the Fields of Pelennor”, on est pas vraiment dans le domaine de la grosse guitare et de la double batterie en folie.

Lugburz, c’est un peu Dead Can Dance dans les Terres du Milieu, avec bruits d’épées et grognements en prime. C’est bien fait, ça met tout de suite dans l’ambiance pour n’importe quelle partie de jeu de rôle med-fan, mais ce n’est hélas pas très original. À un point tel que ça parvient même à me rappeler le Middle-Earth de Bob Catley (voix du groupe Magnum), alors qu’à part le thème, il n’y a pas vraiment de points communs (sinon que c’est également un album très bien fait mais pas très original).

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Eluveitie: Everything Remains (As It Never Was)

Après plusieurs écoutes de Everything Remains (As It Never Was), dernier album en date des folk-métaleux suisses d’Eluveitie, j’ai l’impression que c’est un titre très approprié. Détenteur d’une alchimie particulière de folk celtique et de métal avec alternance de vocaux masculins, féminins (et franchement pas humains), Eluveitie continue à dérouler sa formule au gré des …

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Eluveitie: Evocation I – The Arcane Dominion

Puisqu’on parle des rapprochements musicaux, évoquons le cas particulier du métal et de la musique celtique. Pour une raison que je ne m’explique pas autrement que par des collisions d’imageries med-fan, nombreux sont les métaleux qui sont aussi fans de musique celtique. Il était donc logique que des rapprochements artistiques se fassent. Témoin Eluveitie, groupe suisse mélangeant gros métal qui tache et musique traditionnelle d’inspiration celtique, et leur nouvel album Evocation I – The Arcane Dominion.

Cet album a la particularité d’être quasiment entièrement composé avec des instruments traditionels; c’est donc bien plus un album de folk celtique qu’un album de métal. Curieusement, autant le précédent effort du groupe, Slania, ne m’avait pas convaincu (au point que j’ai longuement hésité à acheter celui-ci), autant Evocation I est enthousiasmant. Paradoxal, même si je me demande s’il n’y a pas là un “effet Omnia“…

Cet album est en effet truffé de mélodies accrocheuses, que ce soit des morceaux entraînants ou plus atmosphériques et même un hit potentiel comme “Omnos” (que l’on peut écouter sur leur site MySpace, pour une fois pas trop hideux; attention, il y a aussi des morceaux des anciens albums, nettement plus métal et nettement plus growl).

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Omnia à Trolls & Légendes

Une des particularités du festival Trolls & Légendes, c’est qu’à part le côté grand marché pour tri-classés rôliste / fan de bédé et bouquins / amateur de babioles plus ou moins médiévales, il propose aussi une foultitude de concerts sur trois soirs. Pour raisons de santé, je n’ai pas pu en profiter pleinement, mais, outre Qntal samedi, j’ai quand même pu voir Omnia dimanche.

Si j’ai encore les joues un peu rouges, c’est parce que je me suis pris une grosse baffe.

J’avais été prévenu. Le consensus local était « Omnia, ça déchire ! ». Un pote, qui poste ici sous le nom de Ghislain mais que je ne nommerai pas pour respecter son anonymat, m’avait parlé de « speed-folk » ; l’image est hardie, mais pas complètement erronée.

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Qntal: Translucida

C’est totalement par hasard que je suis tombé sur Qntal et leur dernier album en date, Translucida. D’une part, parce qu’il passait chez Burn-Out, le magasin qui me fournit ma dope musicale hebdomadaire et, d’autre part, parce que ce n’est pas exactement le genre de musique qu’on peut s’attendre à entendre dans une boutique dont le fond …

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Eluveitie: Slania

Et stök! Les Helvètes d’Eluveitie sont de retour, avec un nouvel album, intitulé Slania. C’est une bonne nouvelle, même si cet album est, fondamentalement, une resucée des concepts musicaux déjà explorés dans le précédent, dont j’avais également parlé ici.

Pour ceux qui débarquent, Eluveitie est un groupe de folk-métal, en ce sens qu’il intègre des éléments de musique celtique avec du gros métal qui bourrine. Visiblement, c’est une originalité qui atteint vite ses propres limites.

Même si l’album reste agréable, j’ai aussi beaucoup de mal avec les vocaux style borborygmes mal soignés. Quelque part, j’ai même l’impression que le précédent album avait plus de variété.

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Alcest: Souvenirs d’un autre monde

J’avais cette théorie que, quand un groupe de heavy metal veut évoluer, il devient un groupe de métal progressif et, quand un groupe de death ou de trash veut évoluer, il se met à faire du post-rock. Alcest, projet du multi-instrumentiste français Neige, plutôt connu pour ses compositions brutaloïdes, est une preuve supplémentaire. Souvenirs d’un …

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Tanzwut: la cornemuse comme arme de destruction massive

Grâce à Janus, je viens de découvrir un nouveau groupe de Teutons secoués, du genre à mélanger métal industriel et musique celtique — un peu comme Eluveitie, mais version sidérurgie de la Ruhr. Ce groupe s’appelle Tanzwut et, pour ceux qui veulent voir ce que peut donner Rammstein avec des cornemuses, je recommande chaudement le …

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Eluveitie: Spirit

Quelque part, dire qu’on est un fan de prog-rock de l’extrême, c’est un peu comme dire qu’on est un centriste extrémiste; l’oxymore a son charme, mais ça ne va pas très loin. Cela dit, ça permet quand même de tomber de temps en temps sur des trucs-bidules bizarre, qui vous mettent la tête à l’envers sans l’aide de substance psychotropes pénalement répréhensibles.

En plus, dans le cas présent, c’est de l’autochtone: Eluveitie (comme son nom l’indique), est un groupe suisse. Suisse-allemand, certes, mais on ne va pas pinailler non plus. Ils donnent dans le folk-metal ou dans le pagan-metal, c’est selon. Ce que ça veut dire, dans le cas présent, c’est qu’on a droit à un impressionnant mélange entre du bon gros métal qui tache, beuglements rauques inclus dans le prix, et des instruments traditionnels celtiques.

Ce qui est impressionnant, c’est que ce n’est pas du pâté d’alouette (une alouette folk, un percheron métal), mais bien d’un mélange à parts égales: les accordéons, cornemuses irlandaises et violons se retrouvent sur le même pied que les grattes et la double grosse caisse des familles et aux vagissements de catarrheux répondent des voix plus mélodieuses (en plus, ça chante parfois en un machin qui doit être du crypto-celte).

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