God Is an Astronaut: Epitaph

Un titre en forme d’adieu, une musique plus planante et sombre que d’habitude, une couverture ultradépressive signée Fursy “Les Discrets” Tessier: Epitaph, le dernier album de God Is an Astronaut aurait, de prime abord, de quoi inquiéter. Le groupe irlandais songerait-il à remettre leurs harmoniques post-rock au placard – voire pire?

God Is an Astronaut: Helios/Erebus

God Is an Astronaut: Helios/Erebus

En attendant la prochaine navette pour Bételgeuse via Orion et les Perséides, j’ai Helios/Erebus, le dernier album de God Is an Astronaut, dans les oreilles. Via les systèmes haptiques de ma combinaison, je peux sentir les vents solaires d’étoiles inaccessibles, les rayonnements gamma de quasars invisibles; pour un peu, je pourrais presque goûter l’herbe de l’Irlande, terre natale de ces fleurons du post-rock.

God Is an Astronaut à Annecy

God Is An Astronaut à Annecy - 6

Lorsque, il y a quelques semaines, le groupe The Beauty The World Makes Us Hope For m’a contacté pour chroniquer leur album, je leur ai demandé s’ils ne passeraient pas en concert du côté de Genève ces prochains jours. Ils m’ont répondu, en substance, « non, mais on fait la première partie de God Is An Astronaut fin avril ».

Tides from Nebula: Eternal Movement

Amateurs de post-rock stellaire, les étoiles vous sont propices en cette fin d’année, puisqu’un nouvel album de très belle tenue vient d’arriver dans les bacs (numériques ou autres): Eternal Movement du groupe polonais Tides from Nebula.

Il propose ici une nouvelle fournée de sa recette habituelle, fortement inspirée par God Is An Astronaut, avec huit pistes instrumentales et un total de quarante-sept minutes d’une musique planante, lumineuse, faite de galaxies qui s’embrasent et de voiliers solaires qui glissent majestueusement entre les corps célestes. Ou alors c’est moi qui ait bu un truc pas frais.

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Leech: If We Get There One Day, Would You Please Open The Gates?

Le moins qu’on puisse dire avec Leech, c’est qu’ils ne se pressent pas pour faire des albums: If We Get There One Day, Would You Please Open The Gates? est leur quatrième en quatorze ans. Normal, me direz-vous: ce sont des Suisses! Ha, ha, humour. Bon. En même temps, celui-ci et le précédent sont vraiment bien foutus, ce n’est donc pas très gênant.

Leech est donc un groupe de post-rock suisse (rien qu’au titre de l’album, on aurait pu s’en douter), dans la lignée d’un God Is An Astronaut, chose qui éveille tout de suite chez moi un intérêt certain. Leur précédent album, The Stolen View, avait fait plus qu’attirer mon attention à l’époque.

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Sleepmakeswaves

Il y a deux catégories de post-rock: le sombre et le lumineux. La musique des Australiens de sleepmakeswaves fait partie des deux. Bon, c’est très simplifié et donc très faux, mais c’est un peu l’idée quand même: la musique de ce groupe emprunte autant aux ambiances de friche industrielle un peu avant (ou un peu après) la fin du monde qu’aux paysages interstellaires et aux couchers de soleil dans le désert de Mojave.

Dans un style pur post-rock, fait d’une incroyable densité de textures, sleepmakeswaves s’inspire en grande partie de God Is An Astronaut, avec un aspect plus classique – et le même amour des titres kilométriques, qui tiennent lieu de parole à des morceaux autrement instrumentaux, ainsi que la même haine des majuscules, qu’un groupe comme Red Sparrowes.

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Tides From Nebula: Earthshine

Pour ceux qui doutaient encore que la Pologne est en train de devenir une grande nation du prog, du métal et de musiques assimilées (= que j’écoute), je vous présente Earthshine, dernier album en date de Tides From Nebula.

Bon, question originalité, on est loin de Riverside ou d’Indukti et ce joyeux quatuor en -ski nous sert un post-rock instrumental à la forte inspiration God Is An Astronaut: des morceaux plutôt lents et longs, des ambiances stellaires qui accompagneraient parfaitement des images du télescope Hubble ou des voyages en train le long du Transsibérien.

Cela dit, en amateur du genre, je ne me plains pas; OK, pas beaucoup, en tous cas. La musique de Tides From Nebula possède toutes les qualités de son glorieux modèle irlandais et, si on peut légitimement lui reprocher un manque certain d’originalité (ainsi qu’un léger manque de nefs), l’exécution est irréprochable. “The Fall of Leviathan”, écoutable sur le lien MySpace ci-dessus, est un morceau de très haute tenue.

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Maserati: Pyramid of the Sun

J’ai un peu honte: je n’ai appris l’existence de Pyramid of the Sun, dernier album en date des Américains de Maserati, par un des moyens les plus détournés qui soit: un compte-rendu de concert dans Charlie-hebdo, qui plus est d’un concert à Lausanne. Ce qui me met vraiment la honte, c’est que je considère Maserati comme étant un des meilleurs groupes de post-rock, notamment via leur album Inventions for a New Season, sorti en 2007. Avoir pu perdre ce groupe de vue à ce point, c’est pas très flatteur pour ma réputation…

Je pourrais prétendre qu’ayant appris la mort de Jerry Fuchs, batteur et âme du groupe, j’avais présumé le groupe disparu avec lui, mais la vérité est que j’ai simplement zappé. Je me ferais bien hara-kiri avec un MP3 émoussé, mais c’est contre mes principes (en plus du fait que, du temps que je passe à travers la graisse, je suis encore là demain). Ma repentance consistera en vous parler de ce nouvel album, paru donc fin 2010 (ça va, je n’ai donc pas trop de retard) et qui est un autre remarquable exemple du style particulier de post-rock propre à Maserati.

On y retrouve les textures de guitares tissant des ambiances complexes et plombées sur des morceaux parfois très longs (jusqu’à huit minutes et plus), appuyés par une rythmique ultraprésente, une sorte de métronome qui appuie les mélodies et dont le groupe sait jouer pour ménager des pauses dans les compositions. Plus généralement, la musique de Maserati se distingue souvent par une dynamique propre et très communicative: on sent vraiment le côté road-movie, principalement alimenté par la rythmique, mais également par un sens de l’énergie dirigée vers un but commun. Maserati va quelque part et a une assez bonne idée d’où.

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En direct de ma tête au Danemark

Décor: quelque part entre l’aéroport et le centre-vile d’Århus, au Danemark. Une lande vallonnée, à l’herbe jaunie par le froid, constellée de hameaux et de quelques plaques de neiges et étangs gelés ça et là. Au loin, des éoliennes et un soleil d’hiver qui, en cette fin d’après-midi, est déjà bas dans le ciel et peine …

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65daysofstatic: We Were Exploding Anyway

Non, le post-rock n’est pas fait que de longs morceaux déprimants évoquant des friches industrielles au crépuscule : grâce à We Were Exploding Anyway du groupe anglais 65daysofstatic, on sait désormais que le post-rock, ça peut tabasser et même être dansant.

Oscillant entre post-rock, math-rock, rock électronique et techno, à mi-chemin entre Isis, God Is an Astronaut et Aucan, 65daysofstatic produit une musique en grande partie instrumentale qui s’appuye sur pas mal de claviers, des guitares typiquement post-rock et une section rythmique dévastatrice (comme sur « Dance Dance Dance »).

Le moins qu’on puisse dire, c’est que le mélange est détonnant : on retrouve les thèmes musicaux du post, mais retravaillés façon tchic-boum par des gens qui savent ce que rock veut dire. Ce n’est pas de la techno de branleurs de sample, on parle ici de vraie musique de vrais musiciens.

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God Is an Astronaut : Age of the Fifth Sun

Je l’attendais, ce nouvel album de God is an Astronaut !

Après l’époustouflant album éponyme sorti en 2008 et qui m’avait valu de faire péter l’armoire à superlatif, Age of the Fifth Sun est le nouvel opus de ce quatuor, qui prouve que l’Irlande a plus à offrir que de la Guinness (ce qui n’est déjà pas mal) et des paradis fiscaux (ce qui est moins enthousiasmant).

Cela dit, histoire de casser tout de suite le suspens, Age of the Fifth Sun ne parvient à mon avis pas à détrôner God is an Astronaut – mais il s’en faut de peu. En fait, à l’écoute de cet album, j’ai l’impression que le groupe est reparti vers ses premières amours, à savoir un post-rock plus proche du Tangerine Dream de la fin des années 1980, période Melrose.

Je regrette quelque peu le côté plus rock et plus flamboyant d’un « Zodiac », encore que « Worlds in Collision », « In the Distance Fading » ou « Age of the Fifth Sun », par exemple, apportent leur lot de flamboyance – ce dernier avec une sonorité discordante assez surprenante.

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Frames: Mosaik

Dans l’absolu, Mosaik, premier album du groupe de post-rock allemand Frames a tout pour me plaire, à commencer par un style qui tend vers le God Is An Astronaut / Tangerine Dream ou encore Mono. C’est surtout de l’instrumental planant, avec des claviers en doses massives, mais aussi des touches plus particulières, comme le violon sur “The Beginning”. Si les guitares sont également présentes, ce n’est pas l’école “ponceuse sonore” à la Isis ou Pelican.

Et c’est vrai que Mosaik contient des morceaux plutôt agréables, comme “Insomnia” et son violon — depuis que j’ai été exposé à Kansas dans ma prime adolescence, j’ai développé un fétichisme musical pour le rock-avec-violon (bonus si c’est du métal) — ou l’inquiétant “Driving Head”. Du point de vue de l’ambiance post-rock, Frames connait son registre et sait passer outre quand cela est nécessaire.

Le seul souci, c’est qu’au fil de l’album, je ne peux pas m’empêcher de ressentir comme un aspect bon marché à l’ensemble de la production. C’est le genre de sentiment que j’ai déjà rencontré à l’écoute d’albums réalisés par une seule personne; autant, dans ce genre de configuration, je peux comprendre et pardonner, autant dans ce cas précis, c’est beaucoup plus gênant. Je soupçonne que c’est dû au fait que ce que je prends pour des violons est en fait du clavier, ce qui leur donne un son très artificiel.

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Leech: The Stolen View

Un des trucs rigolos avec le rock progressif, c’est que c’est très international. À preuve, il y a même des groupes suisses, comme Leech, dont j’ai acheté le dernier album, The Stolen View. Là où ça devient rigolo, c’est qu’il m’a fallu passer par les critiques d’un prozine belge (Prog-résiste, pour ceux qui ne l’avaient pas reconnu) pour en arriver là, alors que c’est un groupe qui tourne depuis près de quinze ans et qui a seulement trois albums à son actif.

Indukti « Idmen »: Mon album de l’année 2009

Bon, donc 2009, c’est fait! C’est donc le moment des rétrospectives, best-of et autres palmarès de la même eau. Je sacrifie donc à la tradition en commençant par l’habituel Album de l’année 2009 – principalement parce que c’est le plus facile à choisir: Idmen, d’Indukti (chroniqué en août), a écrasé toute compétition cette année.

Relisez donc la chronique et celle de S.U.S.A.R, son prédecesseur: tout y est. Indukti, c’est juste une des plus grosses baffes musicales que j’ai eues, au moins depuis When Dream and Day Unite, de Dream Theater.

Idmen, d’Indukti, donc. Et pas de discussion!

Notez que ça a failli: la fin de cette année m’a amené deux belles perles avec les deux album éponymes de God Is an Astronaut et Aucan et le reste de 2009 a également été riche en albums d’excellente facture. En progressif contemporain, je citerai le Amor Vincit Omnia, de Pure Reason Revolution, ainsi que Anno Domini High Definition, de Riverside, avec mentions spéciales à Lazuli, Gazpacho et à VIII Strada.

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God Is An Astronaut

En ces temps de Noël, où le sacré tente de se refaire une santé sur le profane, je viens de me faire une révélation, une épiphanie, une crise de foi en attendant la crise de foie post-réveillon. J’ai rencontré Dieu. C’est un astronaute. Et on ne m’avait rien dit!

Donc, God Is An Astronaut, groupe irlandais de post-rock instrumental, et son album éponyme, sorti l’année passée. Pour résumer: ma doué c’te baffe!

Je pense avoir trouvé là le chaînon manquant entre post et prog. Je n’avais encore jamais entendu un post-rock si imaginatif et si lumineux. Pas forcément super original non plus, mais créatif, foisonnant. Certes, les grosses textures de guitares sont présentes, mais réhaussées par des nappes de clavier et dominées par une batterie puissante et précise.

En fait, là où le post conventionnel invoque des paysages urbains à l’abandon ou des friches industrielles au crépuscule, ce dieu-astronaute-ci nous emmène chevaucher des galaxies, observer les anneaux de Saturne ou visiter des civilisations extra-terrestres disparues. Ce n’est pas seulement du post-rock, c’est la bande originale d’un documentaire sur les mondes de la Culture, de Iain Banks.

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