Cathedral: The Guessing Game

Je dois avoir une sorte de don pour attirer les bizarreries du genre de ce Guessing Game de Cathedral. Déjà, ce groupe britannique est une sorte de légende qui, depuis plus de vingt ans, traîne ses guêtres aux limites du métal extrême, du rock progressif et du heavy psychédélique à la Hawkwind. Déjé, on ne peut pas exactement parler de sentiers battus, même si ce ne sont pas les seuls à s’y aventurer.

L’originalité de Cathedral est de mélanger ces différentes influences en une sorte de muesli hétérogène, pas toujours très digeste, mais très surprenant: une plage de pur prog avec du mellotron en pagaille, des violons, suivis d’un gros riff méchant qui mort – écoutez par exemple le particulièrement barré “Funeral of Dreams”, deuxième morceau de l’album.

Je n’ai rien contre les mélanges les plus biscornus, mais dans le cas de The Guessing Game, c’est un peu trop pour être digeste – tant en quantité qu’en variété. Je soupçonne qu’un seul album, au lieu de ce double CD treize titres, aurait été largement suffisant. Il y a là plein de bonnes idées et un réel talent dans l’exécution, mais l’organisation pêche sérieusement: “bordélique” est un assez bon début pour décrire cet album.

Lire plus

Coheed and Cambria : The Year of the Black Rainbow

Groupe américain de métal progressif à grand spectacle, Coheed and Cambria débarque avec son quatrième album, The Year of the Black Rainbow. Après quelques hésitations, je l’ai acheté et, au final, je ne le regrette vraiment pas.

À part « métal progressif à grand spectacle », qui est bien gentil mais qui n’explique pas grand-chose, il est assez difficile de qualifier la musique de Coheed and Cambria. Il faut dire que les influences s’y télescopent avec une force et une vitesse qui donnerait le tournis au LHC du Cern ; s’il existe l’équivalent musical du boson de Higgs, il y a des chances qu’il soit observable dans cet album.

À la base, j’ai un peu l’impression d’entendre le résultat d’une folle orgie qui, dans les années 1980, aurait rassemblé les membres de Midnight Oil (pour la voix) et AC/DC (pour le côté hard rock), quelque part dans le bush australien, et dont l’enfant maudit aurait fui aux USA.

Lire plus

Ozric Tentacles: The Yumyum Tree

C’est toujours avec un plaisir certain que j’accueille dans ma liste d’écoute un nouvel album d’Ozric Tentacles, en l’occurrence The Yumyum Tree.

Avec son space-rock inspiré, doux mélange entre du prog dinosaurien, un Hawkwind qui aurait pris de l’herbe-qui-fait-rire et le rock électronique à la Kraftwerk, moitié planant moitié dansant et parsemé de “virgules” qui rappellent les bruitages de jeux vidéos des Temps Héroïques (consoles en silex, manettes en os de mammouth), Ozric Tentacles trace depuis plus de vingt-cinq ans son chemin sur des terres musicales rarement explorées.

Plaisir, certes, mais depuis quelques albums, un léger agacement: à l’instar de beaucoup d’autres groupes de leur âge, Ozric Tentacles semble ne plus être capable de faire autre chose que du Ozric Tentacles. Un peu comme les Dupond-Dupont qui suivent les traces de leur propre jeep dans le désert, Ozric donne l’impression de tourner en rond sans même s’en apercevoir.

Lire plus