« Rule 34 », de Charles Stross

Règle numéro 34: quel que soit le sujet, il en existe une version porno. Aucune exception. C’est une des multiples règles mémétiques à laquelle Liz Kavanaugh, inspectrice de la police écossaise dans les années 2020, est confrontée quotidiennement dans Rule 34, le dernier roman de Charles Stross.

À la suite des événements décrits dans Halting State, auquel Rule 34 fait suite quelques années plus tard, elle se retrouve sur une voie de garage, à la tête d’une brigade en sous-effectif qui est en charge de faire face aux mèmes dangereux et autres pratiques virales qui pourraient déborder dans le monde réel.

Autrefois promis à un brillant avenir, aujourd’hui forcée à regarder des peta-octets de vidéos de chats, de cascades jackassiennes et de perversions sexuelles rendues uniquement possible par la popularisation d’images de synthèse photoréalistes, elle se retrouve impliquée dans une enquête sur une série de “malheureux accidents” fatals à un nombre considérable de spammeurs. Et doit refaire équipe avec l’ex-superflic européen qui avait été partiellement responsable de sa disgrâce passée.

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Qui veut la peau de l’ordinateur universel?

Si la question des droits numériques vous intéresse, c’est la lecture de la semaine: l’article de Cory Doctorow sur BoingBoing, intitulé Lockdown: The coming war on general-purpose computing. J’entends par là qu’il vous faudra peut-être une semaine pour le lire et que ça en vaut la peine, parce que c’est sans doute le truc le plus intéressant que vous allez lire de la semaine. Cet article reprend une présentation qu’il a faite au 28e Chaos Communication Congress de Berlin.

Son idée centrale, c’est que la question des copyrights, de la copie privée, Hadopi, SOPA et toutes ces autres saletés ne sont en fait que la partie visible d’un combat plus important et potentiellement beaucoup plus dangereux, où les “ayant-droits” se lancent dans des efforts de plus en plus brutaux pour limiter l’universalité des ordinateurs que nous utilisons tous les jours.

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“Makers”, de Cory Doctorow

Bon, j’ai enfin terminé Makers, dernier bouquin en date de Cory Doctorow et également dernier de la série d’ouvrages du même auteur que j’ai dévorés depuis la nouvelle année. C’était touffu — les bouquins de Doctorow en général, mais ce dernier en particulier. Suffisamment touffu pour que je réfléchisse un long moment par quel bout je devrais l’appréhender.

Le roman suit deux inventeurs, Perry et Lester: ce sont des bidouilleurs de génie qui utilisent les copieux fonds de poubelle d’une Amérique en pleine récession dans un futur très proche. Suivis par une journaliste/blogueuse et soutenus par une grosse corpo un peu idéaliste, ils lancent un mouvement qui rapidement les dépasse, avant de s’effondrer, puis de rebondir de façon surprenante.

Là, en gros, je vous résume le premier tiers du bouquin — et encore, pas tout.

Il m’a fallu un bon moment avant de comprendre ce qui clochait dans ce bouquin: il n’y a pas de trame. Contrairement aux autres bouquins de Doctorow, Makers n’est pas un roman dans le sens traditionnel: c’est une chronique d’un futur proche plausible dans une Amérique post-industrielle.

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