Flyingdeadman : the forgotten t(h)ree

Les post-rockers de flyingdeadman, dont je vous avais déjà parlé précédemment (mais en les cataloguant belges alors qu’ils semblent français), reviennent avec the forgotten t(h)ree, un nouvel album – techniquement un EP, mais avec quarante-cinq minutes, ne chipotons pas – qu’ils ont eu la gentillesse de me signaler et qui partage pas mal de points communs avec d’autres groupes du même genre, notamment une haine tenace de la capitalisation.

De façon moins anecdotique, le post-rock instrumental de flyingdeadman est somme toute très classique, fait d’une grosse dose de textures guitaristiques, sur la base d’une rythmique solide, le tout souligné par quelques touches de claviers. Cela donne au final une musique qui oscille entre presque-ténèbres et une lumière diffuse, une ambiance crépusculaire et mélancolique.

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Anima Morte: The Nightmare Becomes Reality

Si je vous parle aujourd’hui d’Anima Morte et de son album The Nightmare Becomes Reality, c’est en partie parce que la Confrèrie secrète du rock progressif m’a adressé un avertissement: à force de parler de jeux de rôle et de bouquins, je risque de perdre ma carte de prog-head et, du coup, n’être plus réduit qu’à chroniquer du Justin Bieber. Franchement, personne n’a mérité ça. Même Justin Bieber.

En partie seulement, parce qu’il s’agit d’un très bon album de rock progressif instrumental, même s’il y a un peu tromperie sur la marchandise. En effet, et comme vous pouvez le juger sur la pochette, tout est fait pour suggérer une ambiance façon musique de film d’horreur italien de la “grande époque” Dario Argento et consors. La musique, cependant et quoi qu’excellente, n’a qu’un rapport assez ténu avec une bande originale. Et en fait d’Italie, le quatuor derrière Anima Morte est suédois.

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Lebowski: Cinematic

Avant tout de chose, je crois que je dois préciser à ceux qui tiltent déjà sur le nom du groupe que la musique de Lebowski n’a à peu près rien à voir avec le film. Même si le groupe définit lui-même cet album comme la bande-son d’un film fictif – un peu (dans un style complètement différent) comme pour le Death’s Design de Diabolical Masquerade.

Style complètement différent, donc: les Polonais de Lebowski proposent un rock progressif instrumental fait d’ambiances planantes, plus à rapprocher du style des musiques du Cirque du Soleil ou du Tangerine Dream du début des années 1990 (ou du Voyager de Jon Anderson et Paul Sutin).

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Lunatic Soul: Impressions

N’ayons pas peur des mots, ni des jugements à l’emporte-pièce: Impressions, troisième album de Lunatic Soul (le projet solo de Mariusz Duda, de Riverside), est un très sérieux candidat au titre d’album de l’année! Décidément, ils sont forts, ces Polonais…

Les huit parties du morceau-titre sont autant d’instrumentaux magnifiques, d’un rock progressif mélancolique qui emprunte tout autant à Riverside, Mike Oldfield ou Peter Gabriel. Deux reprises complètent l’album qui, avec quarante minute au compteur, a de nouveau (après l’EP Memories in my Head de Riverside) le défaut d’être court – mais c’est bien le seul.

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Scale The Summit: The Collective

Changement géographique, mais pas forcément de style avec le groupe texan Scale The Summit et son dernier album en date,  The Collective. Il s’agit ici d’un groupe de métal instrumental très technique, influencé à la fois par le métal progressif et par des musiciens dans un style jazz-métal comme Joe Satriani ou Cynic.

Autant dire que ce n’est pas forcément le genre recommandé aux amateurs de brutalités bas du front: la musique de Scale The Summit est complexe, mélodique et, si elle n’est pas toujours exempte de redites, elle est cependant servie par de jeunes musiciens qui ont tout de virtuoses.

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Mind Portal: 1/1

Vous allez sans doute finir par croire que mon voyage dans les sphères musicales slaves tourne à l’obsession et vous avez sans doute raison. Le groupe est-européen du jour s’appelle Mind Portal; il est russe, fait du métal progressif instrumental et son premier album, sobrement intitulé 1/1, était (il a disparu depuis) intégralement téléchargeable sur leur site (ce qui est plutôt une bonne chose, vu que l’alternative est de passer par des boutiques en ligne russes, ce qui ne m’inspire qu’une confiance modérée).

Qui dit “métal progressif” dit à peu près immanquablement “Dream Theater” et il est clair que ce quatuor russe est sérieusement influencé la bande de LaBrie (sans LaBrie, puisque c’est instrumental) ou des groupes connexes, comme Liquid Tension Experiment. C’est parfois subtil, parfois pas du tout et même des fois à la limite du repompage pur et simple – chose qui reste heureusement rare.

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The Lens: Regeneration

Il y a des albums qui, sans prévenir, vous tape dans l’oreille. Exemple dans le cas présent: Regeneration, de The Lens. J’y retrouve des éléments floydiens, mélangés à du rock électronique à la Tangerine Dream (ou God Is An Astronaut), des éléments plus modernes comme la drum’n’bass de Pendulum et enfin du rock progressif plus classique.

Et c’est là qu’en fouillant un peu, je découvre que The Lens est un projet solo de Michael Holmes, membre fondateur du groupe IQ, et même que The Lens est le nom originel de IQ, fondé à la fin des années 1970. Et là, tout s’éclaire.

En fait, non, pas vraiment: Mike Holmes est le guitariste d’IQ et The Lens est un projet qui contient du clavier, du clavier et encore du clavier. Bon, pas que, mais l’accent n’est pas vraiment mis sur les gros riffs qui tachent. Et la musique de The Lens n’a qu’un rapport très lointain avec ce qu’a fait IQ depuis.

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Sam Smith: Seven

Ma découverte de Seven, album solo du français Sam Smith, est à mettre au crédit du salon POP’up: c’était un des rares stands musicaux du salon et bon, quand on me parle de projets métal un tant soit peu expérimentaux, j’ai tendance à acheter d’abord et à réfléchir après (note aux spammeurs: ça marche mieux en face-à-face).

Le concept de Seven, c’est sept morceaux de métal instrumental de très haut vol, enregistrés en sept jours; je ne me souviens plus, mais il est bien possible que le CD m’ait aussi coûté sept euros; dans tous les cas, il est disponible en téléchargement pour cinq euros et, franchement, ce serait dommage de s’en priver.

Sam Smith revendique comme influence Dream Theater et Steve Vai et ça se sent: son métal est très, très technique, et fricote allègrement avec le métal progressif. Il faut écouter l’énorme “Loss of Balance” ou “One Hope” pour se convaincre que l’animal a un gros potentiel, pas seulement technique mais aussi pour ce qui est des compositions.

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God Is an Astronaut : Age of the Fifth Sun

Je l’attendais, ce nouvel album de God is an Astronaut !

Après l’époustouflant album éponyme sorti en 2008 et qui m’avait valu de faire péter l’armoire à superlatif, Age of the Fifth Sun est le nouvel opus de ce quatuor, qui prouve que l’Irlande a plus à offrir que de la Guinness (ce qui n’est déjà pas mal) et des paradis fiscaux (ce qui est moins enthousiasmant).

Cela dit, histoire de casser tout de suite le suspens, Age of the Fifth Sun ne parvient à mon avis pas à détrôner God is an Astronaut – mais il s’en faut de peu. En fait, à l’écoute de cet album, j’ai l’impression que le groupe est reparti vers ses premières amours, à savoir un post-rock plus proche du Tangerine Dream de la fin des années 1980, période Melrose.

Je regrette quelque peu le côté plus rock et plus flamboyant d’un « Zodiac », encore que « Worlds in Collision », « In the Distance Fading » ou « Age of the Fifth Sun », par exemple, apportent leur lot de flamboyance – ce dernier avec une sonorité discordante assez surprenante.

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Ephemeral Sun: Harvest Aorta

Ça fait donc deux albums du groupe américain Ephemeral Sun en peu de temps et, comme je le supposais, ce Harvest Aorta n’a pas grand-chose à voir avec son prédécesseur, Broken Door. Passons rapidement sur le joli combo nom du groupe/titre de l’album dans le genre prog de chez prog et intéressons-nous plutôt à l’album lui-même.

Quatre morceaux entièrement instrumentaux, donc, dont le style épouse une grande partie des sous-genres du rock progressif, à commencer par le néo-progressif, très présent sur “Springsong”, le premier morceau de l’album, qui rappelle pas mal le Marillion des premières années. C’est un peu la tendance lourde de cet album, avec des passages plus classiques, à la Emerson Lake and Palmer, notamment sur un “Prism” aux sonorités plus axées sur les années 1970.

Après un très discret “Memoirs” de moins de cinq minutes (de 50% plus court que le deuxième plus court morceau de cet album, pour vous donner une idée), on attaque le morceau-titre et ses quarante-deux minutes. D’accord, quarante et une minutes et cinquante-six secondes, si on veut chipoter.

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Frames: Mosaik

Dans l’absolu, Mosaik, premier album du groupe de post-rock allemand Frames a tout pour me plaire, à commencer par un style qui tend vers le God Is An Astronaut / Tangerine Dream ou encore Mono. C’est surtout de l’instrumental planant, avec des claviers en doses massives, mais aussi des touches plus particulières, comme le violon sur “The Beginning”. Si les guitares sont également présentes, ce n’est pas l’école “ponceuse sonore” à la Isis ou Pelican.

Et c’est vrai que Mosaik contient des morceaux plutôt agréables, comme “Insomnia” et son violon — depuis que j’ai été exposé à Kansas dans ma prime adolescence, j’ai développé un fétichisme musical pour le rock-avec-violon (bonus si c’est du métal) — ou l’inquiétant “Driving Head”. Du point de vue de l’ambiance post-rock, Frames connait son registre et sait passer outre quand cela est nécessaire.

Le seul souci, c’est qu’au fil de l’album, je ne peux pas m’empêcher de ressentir comme un aspect bon marché à l’ensemble de la production. C’est le genre de sentiment que j’ai déjà rencontré à l’écoute d’albums réalisés par une seule personne; autant, dans ce genre de configuration, je peux comprendre et pardonner, autant dans ce cas précis, c’est beaucoup plus gênant. Je soupçonne que c’est dû au fait que ce que je prends pour des violons est en fait du clavier, ce qui leur donne un son très artificiel.

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Leech: The Stolen View

Un des trucs rigolos avec le rock progressif, c’est que c’est très international. À preuve, il y a même des groupes suisses, comme Leech, dont j’ai acheté le dernier album, The Stolen View. Là où ça devient rigolo, c’est qu’il m’a fallu passer par les critiques d’un prozine belge (Prog-résiste, pour ceux qui ne l’avaient pas reconnu) pour en arriver là, alors que c’est un groupe qui tourne depuis près de quinze ans et qui a seulement trois albums à son actif.

Gifts From Enola: From Fathoms

Je ne sais pas trop si c’est le post-rock, en tant que genre, qui tend à tourner en rond ou si c’est moi qui en ai fait le tour, mais j’avoue avoir du mal à m’enthousiasmer pour ce From Fathoms, du groupe américain Gifts From Enola — et ce malgré la recommandation du dernier numéro de Prog-résiste.

Catégorisé entre le math-rock et le post-rock, avec une approche plus énergétique et métal que contemplative et atmosphérique, Gifts From Enola est pourtant loin d’être un groupe inintéressant et From Fathoms aligne quelques pépites de créativité, comme les morceaux “Trieste” et ses dix-sept minutes au compteur et l’impressionnant “Thawed Horizon”.

Je n’ai peut-être pas trop la tête à ça, mais j’ai néanmoins l’impression que, même avec une écoute au casque, cet album m’entre par une oreille pour me sortir par l’autre (ce qui vaut certes mieux que de me sortir par les trous de nez) — voire, pire, me donne envie d’écouter autre chose. Pas qu’il soit mauvais — je me répète, mais je n’ai pas envie de casser From Fathoms avec mes sautes d’humeur, mais il me rappelle trop de choses que j’ai déjà entendues.

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Progression by Failure

Il fallait être français pour oser un titre comme Progression by Failure, dans la grande tradition de la logique shadock: “plus ça rate, plus ça a des chances de réussir”. Sans aller jusqu’à dire que cet album est un franc succès, je dois dire qu’il a dû avoir déjà beaucoup d’échecs derrière lui pour être arrivé à ce niveau.

Aucan

Décidément, cette fin d’année est à marquer du signe des groupes aux albums éponymes qui dépotent: après God Is An Astronaut, c’est au tour d’Aucan d’atterrir sur ma platine avec force et conviction.

Ce trio instrumental italien (à ne pas confondre avec un groupe de prog-folk argentin des années 1970) livre un mélange particulièrement surprenant de post-rock, de métal ultra-technique et d’influences diverses, allant du jazz à l’électro. L’étiquette la plus souvent utilisée pour les caractériser est “math rock”, ce qui résume d’une certaine façon le style.

Ce que je trouve particulièrement impressionnant avec cet album, c’est à quel point ils arrivent à juxtaposer des touches minimalistes pour faire au final des compositions redoutablement complexes et riches, comme par exemple sur le morceau “Fauna” et ses petites touches de clavier façon jeu vidéo. Par certains côtés, ça me rappelle presque Tangerine Dream.

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God Is An Astronaut

En ces temps de Noël, où le sacré tente de se refaire une santé sur le profane, je viens de me faire une révélation, une épiphanie, une crise de foi en attendant la crise de foie post-réveillon. J’ai rencontré Dieu. C’est un astronaute. Et on ne m’avait rien dit!

Donc, God Is An Astronaut, groupe irlandais de post-rock instrumental, et son album éponyme, sorti l’année passée. Pour résumer: ma doué c’te baffe!

Je pense avoir trouvé là le chaînon manquant entre post et prog. Je n’avais encore jamais entendu un post-rock si imaginatif et si lumineux. Pas forcément super original non plus, mais créatif, foisonnant. Certes, les grosses textures de guitares sont présentes, mais réhaussées par des nappes de clavier et dominées par une batterie puissante et précise.

En fait, là où le post conventionnel invoque des paysages urbains à l’abandon ou des friches industrielles au crépuscule, ce dieu-astronaute-ci nous emmène chevaucher des galaxies, observer les anneaux de Saturne ou visiter des civilisations extra-terrestres disparues. Ce n’est pas seulement du post-rock, c’est la bande originale d’un documentaire sur les mondes de la Culture, de Iain Banks.

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Russian Circles: Geneva

Les mauvaises langues prétendront que la seule raison qui m’a poussé à acheter Geneva, le dernier album du trio post-rock Russian Circles, c’est un sentiment localo-nationaliste mal placé. Menteries pas vraies et erronées! J’ai également acheté le précédent, Station, mais il se trouve que celui-ci est le dernier en date.