Palms

Bon, voyons si je me rappelle pourquoi j’ai acheté Palms, premier album du groupe américain éponyme. Ah oui! Je soupçonne qu’une étiquette y mentionnait une parentée avec Isis, via trois de ses membres (Jeff Caxide, Bryant Clifford Meyer et Aaron Harris).

Naïve: The End

Appeler son premier album The End, il faut le faire et les Toulousains de Naïve l’ont fait. Ils ont fait bien plus que ça et cet album est un des plus enthousiasmants et originaux que j’ai pu écouter depuis un bon moment – grâce aux bons offices de Progressive Area, qui a visiblement le chic pour dénicher des bidules improbables comme je les aime.

Imaginez un mélange entre du métal progressif à la Tool, du post-métal à la Isis, avec des influences trip-hop, électro et orientales. Oui, il faut avoir une bonne dose d’imagination et le trio qui compose Naïve n’en manque pas, ni d’ailleurs de talent. On passez assez facilement des ambiances contemplatives et atmosphériques à des parties beaucoup plus sombres et plus brutales. Témoin “Underwater”, qui aligne les extrêmes en un seul morceau – certes, de huit minutes, mais c’est un peu la moyenne pour cet album.

De l’intro très métal de “To Lose And To Die For” à l’atmosphérique et planant “The End”, en passant par “The Crying Community”, métal prog hanté par des claviers aériens, les ambiances orientales et la voix féminine de “The Shroud”, ou le décapsulant “Your Own Princess”, il n’y a rien à jeter sur The End et très peu qui mérite un demi-fronçage de sourcil. Les musiciens sont à peu près irréprochables et la production solide.

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Enslaved: Axioma Ethica Odini

Si ça continue, vous allez croire que je développe un fétichisme musical hautement suspect pour les groupes de black métal norvégiens, puisque j’ai acheté cet Axioma Ethica Odini de Enslaved en même temps que le Dimmu Borgir. Bon, dans ce cas, Enslaved n’est pas un groupe qui m’était inconnu, puisque j’avais déjà chroniqué leur précédent album Vertebrae.

Car, voyez-vous, Enslaved n’est pas n’importe quel groupe de black métal, du genre à beugler cent cinquante-sept fois “Satan!” en quatre minutes sur fond de guitares sursaturées: c’est du black métal progressif. Ce n’est même pas moi qui le dit, c’est Wikipédia (enfin, la version anglaise; la française parle de “black métal viking”, ce qui signifie sans doute hurler “Odin!” à la place de “Satan!”). Ce qui signifie que s’ils vous atomisent les tympans, c’est avec finesse et recherche (qui ne sont pas les noms des deux guitaristes; je précise, on ne sait jamais).

Autant dire que la comparaison avec l’autre groupe norvégien sus-mentionné ne tient pas très longtemps. Ici, foin de grand orchestre symphonique et de dimension épico-grand-guignolesque: Enslaved, c’est serious metal is serious! D’aileurs, dès les premiers morceaux – “Ethica Odini”, “Raidho” – le groupe donne tout de suite le ton: gros riffs et vocaux mi-growlés, mi-hurlés, en alternance avec une voix plus claire.

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Oceansize: Self Preserved While the Bodies Float Up

Avec un peu d’expérience, le mélomane averti peut assez facilement deviner, d’après le titre de l’album, à quel genre il a à faire. Ainsi, le titre du dernier album d’Oceansize, Self Preserved While the Bodies Float Up, a un sérieux côté post-rock/post-métal de par sa longueur et son thème morbide. On peut avoir des surprises, mais, dans le cas présent, ça tombe assez bien; la pochette aide également pas mal.

Si le groupe anglais a reçu de par le passé de multiples étiquettes, allant du rock progressif au post-rock en passant par le space-rock, cet album est à classer aux côtés de groupes comme Isis, avec cependant une musique beaucoup plus recherchée, plus expérimentale, parfois volontairement déconstruite. En clair, faut s’accrocher, mais Self Preserved While the Bodies Float Up en vaut la peine.

L’influence Isis s’entend assez nettement dans le premier morceau, “Part Cardiac” et, dans une moindre mesure, le suivant “SuperImposer”; par la suite, le groupe explore de multiples approches musicales, souvent en même temps dans un seul morceau. “Build Us a Rocket Then…” est un assez bon exemple: il déboule à grande vitesse et part un peu dans tous les sens; si quelqu’un a bel et bien construit une fusée, c’est avec des bouts de machine à coudre soviétique trouvés dans une décharge.

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65daysofstatic: We Were Exploding Anyway

Non, le post-rock n’est pas fait que de longs morceaux déprimants évoquant des friches industrielles au crépuscule : grâce à We Were Exploding Anyway du groupe anglais 65daysofstatic, on sait désormais que le post-rock, ça peut tabasser et même être dansant.

Oscillant entre post-rock, math-rock, rock électronique et techno, à mi-chemin entre Isis, God Is an Astronaut et Aucan, 65daysofstatic produit une musique en grande partie instrumentale qui s’appuye sur pas mal de claviers, des guitares typiquement post-rock et une section rythmique dévastatrice (comme sur « Dance Dance Dance »).

Le moins qu’on puisse dire, c’est que le mélange est détonnant : on retrouve les thèmes musicaux du post, mais retravaillés façon tchic-boum par des gens qui savent ce que rock veut dire. Ce n’est pas de la techno de branleurs de sample, on parle ici de vraie musique de vrais musiciens.

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Alcest: Écailles de lune

Alors là, normalement, pour commencer ce billet sur Écailles de lune, deuxième album du groupe français Alcest, j’aurais dû vous diriger vers ma chronique du premier (Souvenirs d’un autre monde), sauf que je viens de m’apercevoir qu’il était sur l’ancien blog. Putain, deux ans! Je vais donc vous la faire courte: Souvenirs d’un autre monde était un excellent album et Écailles de lune est son digne successeur.

Il faut dire qu’Alcest est un de ces groupes qui puise ses racines dans le black métal et assimilés et qui, contre toute attente, distille un post-rock mélancolique de toute beauté. Beaucoup de parties instrumentales à la limite de l’acoustique, des chants éthérés et une atmosphère à mi-chemin entre le plombé et l’atmosphérique.

Ce qui change dans cet album, c’est que les racines métal ressortent bien plus que précédemment, notamment avec l’intro de “Écailles de lune pt. 2”, où le chant prend une tournure plus éthérée du tout, ou avec “Percées de lumière”, qui évoque nettement les compositions récentes d’Isis.

Franchement, cet album m’impressionne. Neige, le multi-instrumentiste à l’origine du projet, est une sorte de génie; je ne vois pas comment quelqu’un de normalement constitué peut arriver à se promener avec une telle aisance sur la frontière entre deux genres cousins et pourtant si dissemblables.

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Isis à Genève

Isis Genève 08

J’en ai tellement pris plein les oreilles hier au concert d’Isis au Kab de l’Usine de Genève que je dois résister à la tentation d’écrire en gras et en majuscule. Ça, plus le fait que c’était un putain de bordel de nom de bleu de concert qui dépote!

Je dois avouer que je ne m’y attendais pas: je voyais Isis comme un groupe de post-rock presque comme les autres, avec quelques guitares râpeuses, un chanteur qui alterne growl et vocaux “propres” et c’est un peu tout.

Monumentale erreur! Isis, c’est un rouleau compresseur conduit par un colibri, un astéroïde façonné comme un œuf de Fabergé, un bombardement stratégique composé par Vivaldi. C’est un mur de son qu’on se prend en pleine face et, juste avant l’impact, on s’aperçoit que chacune des briques est une mosaïque représentant une fresque avec la finesse d’un grand maître flamand.

Je pourrais continuer longtemps avec les images foireuses, mais, pour résumer, c’est un putain de groupe de métal avec trois guitares en façade qui alterne des plages de pure brutalité et des moments de grâce musicale – un peu comme le chanteur et son style growl et propre. Mention spéciale au batteur, absolument prodigieux tout au long du set.

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Pelican: What We All Come To Need

Ce n’est pas sans une certaine appréhension que j’ai acheté le nouvel album des post-rockeux de Pelican, intitulé What We All Come To Need. Pelican est le groupe qui m’a réellement intéressé au genre post-rock; je connaissais déjà Isis, mais je ne crochais pas aux vocaux gutturaux, le style instrumental me convenait nettement mieux. L’appréhension venait du fait que, malgré une prestation impressionnante en concert, l’album précédent, City of Echoes, ne m’avait pas du tout convaincu.

 

Isis: Wavering Radiant

Isis est un groupe bizarre. Enfin, pour être plus précis, mon intérêt pour ce groupe est bizarre: certes, c’est du post-rock comme j’aime, mais du genre à se complaire dans les vocaux gutturaux que je déteste. Le dernier album, Wavering Radiant est typique de cette tendance, ce qui n’est pas exactement fait pour me réjouir.

Mastodon: Crack the Skye

C’est sur la foi de signaux contradictoires que j’ai acheté le dernier album de Mastodon, Crack the Skye. D’une part, les descriptions des précédents albums citent des termes tels que “chant guttural” ou “sludge”, termes qui ont tendance à me faire fuir au plus vite; d’autre part, les critiques sur Progarchives.com sont plus que dithyrambiques.

 

¡M.G.R. y Destructo Swarmbots!: Amigos de la Guitarra

Il y a des gens qui poussent un peu loin le concept: l’album Amigos de la Guitarra, signé ¡M.G.R. y Destructo Swarmbots!, est une collaboration entre le guitariste d’Isis et un duo new-yorkais de rock psychédélique. Autant dire qu’on n’y fait pas dans le simple, ni dans l’optimiste. Le seul morceau de l’album est un …

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Isis: In the Absence of Truth

Je ne sais pas pour vous, mais j’ai l’impression que, toutes les décennies (à l’instar des clowns du métal dont je parlais précédemment), on nous annonce la mort du rock. En général, ce genre d’annonce passe par l’arrivée d’un nouveau courant musical, plus ou moins éphémère, mais massivement médiatisé.

Dans le cas d’Isis, le courant en question s’appelle “post-rock”. Je soupçonne que ça veut dire qu’ils sont allés tellement loin qu’ils sont ressortis de l’autre côté. Ne cherchez pas, c’est un concept!