Le Grand Jeu, tome 6: Antinéa

Avant toute chose, une mise au point: l’étiquette “La conclusion de l’aventure” apposée sur la couverture de ce sixième tome de la série uchronique Le Grand Jeu, intitulé “Antinéa”, est un gros mensonge! Ce volume termine un cycle (et encore: sur un cliffhanger), mais ne conclut rien du tout.

Ceci étant posé, ce sixième épisode est plus qu’intéressant, car, tout en continuant sur sa lancée conspirationniste et fantastique (avec la Terre Creuse et l’Atlantide en toile de fond), elle touche à des événements historiques qui, malgré l’influence de l’uchronie, sont présents dans l’histoire française: les émeutes de Sétif et leur répression, en mai 1945 (ironiquement, le jour même de la victoire en Europe).

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Wunderwaffen, tome 3: Les Damnés du Reich

Le troisième tome de la série uchronique Wunderwaffen, qui part sur le postulat que la Deuxième Guerre mondiale s’enlise après l’échec de l’encerclement de Stalingrad et du débarquement en Normandie s’intitule Les Damnés du Reich, ce qui illustre fort bien le thème.

En effet, cet épisode révèle l’horreur qui se cache derrière la nouvelle “zone spéciale d’Auschwitz”, tout en montrant la mainmise grandissante de Himmler et de la SS sur l’Allemagne, tandis que Walter Murnau, le “pilote du diable”, se retrouve à défendre l’indéfendable et à aller plus loin dans l’exploration de son incroyable talent à braver la mort.

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Wunderwaffen, tome 2: Aux Portes de l’Enfer

Aux Portes de l’Enfer est donc la suite du premier Wunderwaffen, la série de bande dessinée uchronique à base d’air-porn quelque peu honteux (pour cause de croix gammée). J’en parle ainsi parce que, malgré une idée de départ assez intéressante (l’Allemagne nazie parvient à tenir tête aux Alliés grâce à ses armes secrètes), j’ai un peu l’impression que ça s’essouffle.

On retrouve Walter Murnau, “le pilote du Diable”, qui survit “miraculeusement” à un accident majuscule et se retrouve ballotté d’escadrille en groupe spécial et, par derrière, de groupuscules aux intérêts pas toujours convergents: en vrac, la Luftwaffe, les SS, le projet Wunderwaffen et l’Ahnenerbe; il manque juste l’Ordre de Thulé et les Werwolfs pour que la carte de bingo nazi mystique soit complète…

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Planetary: Spacetime Archaeology

L’attente pour ce quatrième et dernier volume de la série Planetary, intitulé “Spacetime Archaeology”, a été doublement longue. D’abord parce qu’il a fallu cinq ans au duo Warren Ellis (scénario) et John Cassaday (dessins) pour le finaliser et parce que j’ai dû ensuite attendre presque un an pour avoir la version en couverture souple qui correspond au reste de ma collection.

Je ne regrette rien. À mes yeux, Planetary est une des meilleures séries qui soit, principalement parce que son histoire de chasseurs de mystères et de héros pulp appuye sur à peu près tous mes boutons: histoire secrète, histoire cachée, multivers, ainsi que parce que Warren Ellis, biatches! Et puis John Cassaday, aussi, parce que son style est vraiment très, mais alors très chouette.

Bon, ce n’est pas tout à fait vrai: j’ai quand même un peu l’impression qu’il est temps que cette histoire se termine, pas tant parce que ça fait longtemps, mais surtout parce que je la soupçonne de commencer à montrer des signes du problème principal des histoires avec des super-pouvoirs: la course aux armements.

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“Le Matin des Magiciens”, de Jacques Bergier et Louis Pauwels

J’ai déjà lu des trucs bizarres, mais je crois que Le Matin des Magiciens, de Louis Pauwels et Jacques Bergier, remporte le pompon.

D’une part, ce n’est pas exactement un roman, même s’il contient des éléments romanesques. Ce n’est pas non plus un ouvrage documentaire, même s’il parle d’événements et de personnages historiques. Ça pourrait être une sorte de manifeste, mais sous une forme particulièrement bâtarde.

Objectivement, c’est un mélange d’apparence assez bordélique de témoignages discutables, d’extraits d’ouvrages obscurs, de théories plus ou moins fumeuses et d’expériences personnelles forcément subjectives. Dans les faits, l’ouvrage se veut une introduction à la « réalité fantastique », un principe qui propose d’injecter du fantastique dans le rationnel pour tenter de le faire avancer.

Autant le dire tout de suite : ce n’est pas jeune (il a été écrit vers 1959-1960, soit il y a un peu moins de cinquante ans) et ça se sent dans le style d’écriture. Quelque part, c’est à peu près aussi daté que les bouquins d’érudition de la fin du XIXe siècle – que ce présent livre fustige, d’ailleurs. À la lecture, ce style s’ajoute au côté bordélique de la structure. En d’autres termes, j’ai connu plus lisible.

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