Deathmøle: Permanence

_Permanence_ est le nouvel album de *Deathmøle*, le groupe de post-métal qui n’existait pas, sauf que si quand même un peu. Explications: c’est un groupe fictif, inventé par Jeph Jacques dans son webcomic _Questionable Content_, mais pour lequel l’auteur écrit quand même des morceaux. D’après mes calculs, c’est quand même son huitième album.

Questionable Content: un webcomic qui mord!

Je me plais à penser que, dans quelques décennies, les historiens et les anthropologues qui essayeront de décrypter l’esprit de notre début de 21e siècle auront une masse de sources émanant de la culture populaire. Parmi eux — en admettant qu’Internet ne se volatilise pas d’ici là, suite à un bradage mercantile ou à la dernière version de Windows (ce qui, pratiquement, revient un peu au même) — des webcomics tels que Questionable Content.

QC est un webcomic dans la veine de Something Positive: explorant la vie et les amours (enfin, principalement les histoires de cul) de post-adolescents américains. On y trouve la goth décomplexée, l’ex-goth à la culture générale d’huître morte, la fille qui se trouve un peu trop grosse et qui boxe tout le monde, la blonde maniaque (à vrai dire, à peu près tout le monde a des problèmes psychologiques majeurs, dans cette histoire). Ajoutez au mélange un pauvre type, qui se retrouve au milieu d’une figure amoureuse non-euclidienne (il déclarera même, à un moment, avoir l’impression de se retrouver dans un épisode de Tenchi Muyo), ainsi qu’un ordinateur anthropomorphe irresponsable et quelque peu psychotique.

La grande force de QC n’est pas forcément son dessin — qui, soyons honnête, est au début franchement hideux. Elle tient plus dans la caractérisation des personnages et, surtout, dans des dialogues percutants, avec des vrais morceaux de sarcasme de rock indépendant dedans (ces derniers faisant quand même figure de private jokes pour initiés). J’apprécie particulièrement les lois de la mécanique fétichiste quantique, qui affirment que, si vous avez l’idée d’une perversion sexuelle, aussi absurde soit-elle, quelqu’un y a déjà pensé avant vous et il y a de bonnes chances qu’il existe déjà un site Internet sur le sujet.

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