Petit traité de surmédiatisation à l’usage des rôlistes

Imaginez un gros barbare qui n’aime pas le flan au caramel. Ça arrive. Or, ce barbare arrive dans une pièce dans lequel il y a un flan au caramel. Il sort sa grosse masse d’arme (+2 contre les flans au caramel) et donne un gros coup dedans. Résultat, il y a du flan au caramel partout dans la pièce – y compris sur le gros barbare qui n’aime pas le flan au caramel.

Maintenant, imaginons que ce gros barbare s’appelle Streisand. Ça arrive aussi. Un des camarades de Streisand, un magicien facétieux, immortalise l’instant précédent à l’aide d’une illusion très réaliste, qu’il envoie par palantir à tous ses copains. Streisand se fâche, menace de casser la gueule du magicien, qui s’empresse de râler auprès de sa guilde. Résultat: l’illusion fait le tour de le palantirosphère en à peine quelques lunes et Streisand est ridicule dans tout le royaume.

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Petit burn-out rôliste?

Bon, ne dramatisons pas: je ne vais pas brûler mes bouquins de règles et me retirer dans un monastère bosno-moldave pour y méditer sur la vacuité de l’existence face au Grand D20 Dans Le Ciel, mais n’empêche que, depuis la partie de Feng Shui de ce samedi, je me pose quelques questions existentielles. Au niveau ludique, tout au moins.

Fête du Jeu 2012

De nouveau sur la route pour un retour à la Fête du Jeu de Saxon! Je vous avais parlé l’année passée de cette convention multi-genre et très grand public, sise dans le magnifique cadre de l’ancien Casino de Saxon; cette nouvelle édition a été quelque peu pénalisée par un temps nettement moins favorable, mais semble avoir bénéficier d’une organisation encore plus resserrée.

En fait, à l’instar d’une ancienne pub pour bagnole, on pourrait dire de la Fête du Jeu qu’elle a tout d’une grande, sauf sa taille. Entendons-nous bien: ce n’est pas exactement les portes ouvertes dans la ludothèque de campagne, mais ce n’est pas non plus le Festival du Jeu de Cannes. Le Casino et son parc offrent certes un espace assez vaste, mais pour quelques centaines de personnes.

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Orc’idée 2012

Il n’y a vraiment qu’Orc’idée pour oser faire une convention de jeu de rôle avec « Trop Meugnon ! » comme thème. Et, surtout, pour aller jusqu’au bout dans le mauvais goût kawaii garanti pur diabète : concours de déguisements sur le thème, murder « chasse aux Bisounours », déco pleine de rose et de petits cœurs – avec, comme slogan qui tue : « Si vous n’aimez pas le thème, rejoignez l’organisation ! ».

Je suis d’ailleurs toujours impressionné par l’enthousiasme avec lequel l’équipe du Space Fridge est prête à se lancer dans les délires les plus inavouables, genre se déguiser en Schtroumpfs et organiser les désormais traditionnels concours de gobage de flan.

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Comment (ne pas) faire un podcast

Dans la série des projets-bricolage du week-end, ce dimanche j’ai fait mes premiers pas dans la création de podcasts. Pour ceux qui se connectent sur ce blog via Minitel ou WebTV, un podcast est, en très résumé, une émission de radio diffusée sur Internet. Et, pour être très précis, mes premiers pas ont surtout consisté dans le téléchargement de l’application GarageBand et de son utilisation pour aider à créer une narration de deux minutes sur fond musical; ce n’est même pas moi qui faisait la narration, d’ailleurs.

Festival international des jeux de Cannes 2012

C’est devenu notre virée bi-annuelle dans le sud de la France : Isa et moi étions au Festival international des jeux de Cannes (FIJ pour les intimes) ce week-end. C’est aussi l’occasion d’aller dans un bled potentiellement plus chaud que Genève en hiver – surtout cet hiver-ci.

Contrairement à beaucoup de salons qui jouent dans la surenchère titrière, voire dans la mégalomanie profonde, le FIJ mérite bien son nom de festival international, et le « des jeux » n’est pas non plus là pour dire « le poker et la belote » (ou « le jeu de rôle et le grandeur nature »), mais bien tous les jeux, ou peu s’en faut.

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Les badges du jeu de rôle

L’idée est à mettre au crédit de Cédric Ferrand, auteur de Wastburg et moitié de Hugin & Munin (je n’ai jamais sur qui était qui, mais ce n’est pas grave). En d’autres termes, si elle vous casse le cerveau, c’est de sa faute.

L’idée, donc: et si on intégrait au jeu de rôle sur table le concept de badges ou de trophées – en anglais, achievements – des jeux vidéos pour récompenser des actions particulières. Je cite le coupable l’auteur:

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Qui prend la première GARDE?

Non, je n’ai pas abandonné le projet de Grande archive rôliste dématérialisée (GARDE), dont j’avais abondamment parlé précédemment, ce qui m’évitera (temporairement) de faire le jeu de mot “la GARDE meurt mais ne se rend pas”; c’est toujours ça de pris.

Ceci posé, je dois avouer que le mois de décembre et, de façon générale, la fin 2011 n’a pas été aussi active sur ce sujet que le démarrage en fanfare de novembre aurait pu le laisser penser. Trop d’autres choses à faire, pas assez de cerveau. Bref, il est temps de s’y remettre et de s’y remettre concrètement.

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Archives rôlistes: à moi la GARDE!

C’est toujours quand on a mille douze projets sur le feu que des idées idiotes et chronophages vous tombent sur le râble. Dans le cas présent, l’idée de créer une archive en ligne pour les vieux jeux de rôle me trotte dans la tête depuis mon coup de gueule contre les sites d’abandonware peu scrupuleux et le premier jet de discussion sur une plateforme d’archivage des jeux.

Dans ce billet, j’aimerais poser des bases plus concrètes pour cette plateforme, que j’ai décidé de baptiser GARDE, pour “Grande archive rôliste dématérialisée”. Dans le jargon de mon boulot, on appelle ça des Terms of Reference.

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Pour une plateforme d’archivage du jeu de rôle

Bon, je crois qu’on a suffisamment glosé cette dernière semaine sur les sites de “partage” de jeu de rôle, abandonware et autres warez plus ou moins assumés, si on essayait maintenant de mettre en place des solutions?

Avant toute chose, un petit mot sur mon point de vue personnel sur la question, pour ceux qui n’auraient pas envie de lire mes trouze mille billets et commentaires précédents: je pense que la survie et la sauvegarde du jeu de rôle passe par une plus grande diffusion et que, loin de représenter un danger pour les ventes, la disponibilité en téléchargement des jeux est plus probablement un bon moyen de les faire connaître et d’augmenter les ventes.

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La frontière grise entre le partage de culture et le foutage de gueule

De façon générale et pour des raisons aussi pragmatiques qu’éthiques, je suis plutôt pour le partage des biens culturels. J’ai tendance à penser que même son pendant jugé illégal par les lois de nos pays a un impact bien moindre sur les ventes que certaines grosses industries semi-obsolètes voudraient bien nous le faire croire – et même une certaine utilité dans la propagation de certaines œuvres mal connues.

Il y a tout de même des fois où la chose m’énerve. Il y a quelques temps, un des habitués des Salons de la Cour d’Obéron, forum rôliste dont je fais partie de façon modérément soutenue et où je compte quelques amis, a posté un lien vers des sites proposant au téléchargement des jeux anciens selon le principe de l’abandonware.

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Jouer science-fiction, c’est facile!

J’avoue – et les plus perspicaces d’entre vous l’avaient noté – que le billet précédent sur la difficulté du jeu de rôle de science-fiction était un peu pure provoc’. Disons que j’ai voulu quelque peu forcer le trait en appuyant sur tous les aspects complexes de la SF.

À mon avis, le vrai problème de la science-fiction en jeu de rôle n’est pas que c’est un genre complexe en soi (je pense que l’époque victorienne ou les années 1930 peuvent l’être bien plus encore), mais bien que son grand concurrent, le médiéval fantastique – et, dans une moindre mesure, l’époque contemporaine – a été abêtit.

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Jouer science-fiction, c’est dur!

Parmi les traditionnelles discussions de convention, une question qui est revenue souvent ce week-end pendant Octogônes, c’est celle de la difficulté de jouer de la science-fiction. Le fait est que, dans leur immense majorité, les joueurs semblent préférer le médiéval-fantastique (D&D, Warhammer) ou le contemporain fantastique (L’Appel de Cthulhu, les jeux White Wolf).

Le fait est aussi que, dans l’absolu, la science-fiction n’est pas forcément le genre le plus abordable en jeu de rôle. Même si, en son temps, Phil Foglio avait son propre point de vue sur le sujet, le fait est que la science-fiction a un certain nombre de paradigmes qui rendent les choses plus complexes – en apparence tout du moins.

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Octogônes 2011

En fin de compte, Lyon, ce n’est pas si loin de Genève : un peu moins de deux heures de train, c’est à peu de choses près la durée d’un trajet à Sierre ou à La Tchaux. Du coup, la question est « pourquoi ne suis-je jamais allé à une convention à Lyon auparavant ? »

Cette édition 2011 d’Octogônes a beau n’être que la deuxième du nom, elle vient après une solide tradition d’autres conventions sise dans la « capitale des Gaules », comme disent les journalistes qui n’aiment pas les répétitions. Et si je n’ai donc aucune expérience des autres, je dois avouer que celle-ci est d’un fort beau gabarit.

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Sortir du ghetto

Retweeté par un des agrégateurs de contenu rôlistique que je suis, l’article Confort de niche, qui sert d’éditorial au numéro 4 de la revue de science-fiction Angle Mort, a attiré mon attention. Je vous invite à le lire car, non seulement c’est une réflexion intéressante sur la place de la science-fiction dans la culture contemporaine, mais également parce que je soupçonne qu’une partie de ses conclusions pourraient également s’appliquer à un autre marché de niche: le jeu de rôle.

Je passe rapidement sur la comparaison entre SF et punk, qui a un petit côté provoc’ qui m’a fait rigoler, mais qui n’amène pas grand-chose au débat. Avec un peu de mauvaise foi, je pourrais aussi dire que ça a un côté rock progressif avec des grandes constructions majestueuses et alambiquées; même motif, même punition. Ce qui est plus intéressant, c’est l’idée que le milieu de la science-fiction a tendance à mal vivre le fait qu’on ne la prenne pas au sérieux et qu’elle se replie sur elle-même.

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L’Auberge du joyeux condamné

Voici un billet qui va réveiller des souvenirs chez ceux de mes lecteurs qui ont beaucoup de peuxeux (en termes non-rôlistes: les vieux). Le plan de salle de la convention Trolls & Légendes a réveillé en moi le souvenir de l’Auberge du joyeux condamné, une forme de donjon pas comme les autres à mi-chemin entre le jeu de rôle et le jeu de plateau, jouée notamment par correspondance du temps de Plié en deux.

Comme il semble ne plus en exister aucune trace sur le réseau, je me suis dit qu’il était temps de rectifier cette injustice et, puisque les zombies sont à la mode, de ressusciter les morts. Ce billet est donc un travail d’historien; il faut bien que je justifie mes longues années d’errance universitaire. Et, comme tout travail d’historien, il n’est définitif que tant qu’il n’est pas contesté par des Gens Qui Savent Mieux; donc si votre Alzheimer est moins précoce que le mien, n’hésitez pas à me corriger.

Donc, l’Auberge du joyeux condamné est née dans l’esprit malade, enfumé, alcoolisé, barrez les mentions inutiles, du ci-devant Rascal, Pascal Cretton pour les intimes et les fichiers occultes de la Confédération. L’idée est la suivante: dans une auberge transformée en arène, des condamnés s’affrontent dans une joute à mort: le dernier survivant est automatiquement gracié. Sauf que tous les personnages commencent avec pour seul équipement que leurs vêtements, et encore.

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“The Atrocity Archives” et “The Jennifer Morgue”, par Charles Stross

Bob Howard est ce que l’on pourrait appeler un espion standard. Entendez par là que ce n’est pas un surhomme en smoking qui dessoude des agents ennemis par palettes tout en buvant des vodka-martini et en draguant tout ce qui passe, mais un geek, fonctionnaire de la Couronne britannique. Bon, à part que son employeur, connu sous le nom de The Laundry, est plus secret que secret, car s’occupant d’incursions dans notre réalité par des entités extra-dimensionnelles dont la seule mention suffirait à rendre la moitié de la planète folle à lier.

J’avais beaucoup entendu parler de The Atrocity Archives et de sa suite, The Jennifer Morgue, série signée Charles Stross (je n’ai pas encore lu The Fuller Memorandum, ni les autres nouvelles) et j’avais jusque là un peu hésité, principalement par anti-lovecraftisme primaire. Car non, je n’aime pas non plus les histoires d’Horreur Indicible; je sais, je suis chiant, vous devriez avoir l’habitude, depuis le temps. Dans le cas présent, c’est un tort, car la série est tout bonnement excellente.

D’abord, c’est une série écrite par un geek, pour des geeks. Les références informatiques obscures, tout droit sorties du Jargon Book, sont nombreuses et souvent hilarantes; bon, ça implique qu’il faut avoir une certaine connaissance du folklore en question, sinon des références comme le “Scary Devil Monastery” – sans même parler du fait que les deuxième et troisième prénoms du protagonistes sont Oliver et Francis – risquent de vous passer loin au-dessus de la tête.

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