Et si je faisais un jeu de rôle métal?

Je suis en train de ruminer une idée à la con, inspirée par le jeu vidéo Brütal Legend, dont j’avais parlé ici même il y a quelques temps: un jeu de rôle avec des groupes de heavy-metal.

La vie secrète des groupes de métal, quand ils ne font pas de concerts et ne saccagent pas des chambres d’hôtels, c’est qu’ils peuvent se transposer dans un univers mediéval-fantastique über-bateau, avec des chevaliers, des barbares, des morts-vivants et des dragons. Là, ils combattent les Forces du Mal. Ou avec les Forces du Mal, suivant les cas.

Je vous avais prévenu: c’est une idée à la con. Et ça ne va pas s’améliorer.

Les caractéristiques vont de 1 à 666 (qui équivaut à 7) et sont Batterie (force), Basse (constitution), Guitare (dextérité), Claviers (intelligence) et Voix (charisme), et Métal, qui correspond à la plus petite des cinq autres et donne le “niveau” général du perso. Je sais, ça fait un peu L5R, mais bon. Les caractéristiques reflètent également l’aptitude du musicien et de son alter-ego dans l’univers fantastique. La caractéristique Claviers est un peu spéciale, vu qu’il n’y a pas de claviers dans les Vrais Groupes de Métal, mais ça peut aussi coller avec les ingénieurs du son ou même les imprésarios.

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Eluveitie: Evocation I – The Arcane Dominion

Puisqu’on parle des rapprochements musicaux, évoquons le cas particulier du métal et de la musique celtique. Pour une raison que je ne m’explique pas autrement que par des collisions d’imageries med-fan, nombreux sont les métaleux qui sont aussi fans de musique celtique. Il était donc logique que des rapprochements artistiques se fassent. Témoin Eluveitie, groupe suisse mélangeant gros métal qui tache et musique traditionnelle d’inspiration celtique, et leur nouvel album Evocation I – The Arcane Dominion.

Cet album a la particularité d’être quasiment entièrement composé avec des instruments traditionels; c’est donc bien plus un album de folk celtique qu’un album de métal. Curieusement, autant le précédent effort du groupe, Slania, ne m’avait pas convaincu (au point que j’ai longuement hésité à acheter celui-ci), autant Evocation I est enthousiasmant. Paradoxal, même si je me demande s’il n’y a pas là un “effet Omnia“…

Cet album est en effet truffé de mélodies accrocheuses, que ce soit des morceaux entraînants ou plus atmosphériques et même un hit potentiel comme “Omnos” (que l’on peut écouter sur leur site MySpace, pour une fois pas trop hideux; attention, il y a aussi des morceaux des anciens albums, nettement plus métal et nettement plus growl).

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Epica: The Classical Conspiracy

La musique classique et le métal ont beaucoup plus de points communs qu’on pourrait le croire: un goût certain pour les démonstrations de virtuosité, un intérêt pour les compositions longues et à la construction complexe et aussi une capacité hors du commun à générer un volume sonore plus que respectable (peu de choses font autant de bruit qu’un orchestre symphonique, sinon un groupe de heavy-metal avec l’amplification ad hoc). Si besoin est, Epica vient le prouver avec The Classical Conspiracy, le dernier album en date.

Epica est un énième avatar du genre “métal à chanteuse” avec une prédilection pour le métal symphonique; en d’autres termes, un Nightwish-like. Cela se ressent également dans la dualité entre voix féminine et éructations viriles, même si Mark Jansen n’est hélas pas Marko Hietala. Cela dit, Epica produit quand même un métal solide, bien carré et avec suffisamment de touches d’originalité pour qu’on leur pardonne une si proche parentèle.

Revenons à cette Classical Conspiracy: il s’agit d’un album en concert, avec orchestre symphonique, dont l’originalité est de comprendre une première partie avec des morceaux classiques de Verdi, Vivaldi, Haendel, ainsi que des extraits de bande originale de films (dont la Marche impériale, de Star Wars, et Pirates des Caraïbes). C’est amusant, mais somme toute anecdotique, de mon point de vue.

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Flashback of Anger: Splinters of Life

Les publicitaires, ça ose tout; c’est d’ailleurs à ça qu’on les reconnaît. Comme, par exemple, de coller une étiquette “prog-métal, pour fans de Dream Theater” sur l’album Splinters of Life de Flashback of Anger. Disons-le clairement: ce n’est pas avec cet espèce de flan à l’avanie que le fan de la bande à James Labrie va changer de crèmerie.

 

Mastodon: Crack the Skye

C’est sur la foi de signaux contradictoires que j’ai acheté le dernier album de Mastodon, Crack the Skye. D’une part, les descriptions des précédents albums citent des termes tels que “chant guttural” ou “sludge”, termes qui ont tendance à me faire fuir au plus vite; d’autre part, les critiques sur Progarchives.com sont plus que dithyrambiques.

 

Legenda Aurea: Ellipsis

J’en ai marre: il y a plein de groupes suisses qui n’arrêtent pas de me faire mentir, ces temps! Le dernier en date à me pourrir mes idées arrêtées est Legenda Aurea, qui sort, avec Ellipsis, son deuxième album. Ces jeunes d’aujourd’hui, aucun respect! Legenda Aurea essaye de se faire une place dans un genre, …

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Brütal Legend: le jeu vidéo (vraiment) métal

Je suis tombé un peu par hasard sur un article d’Ars Technica qui parle de Brütal Legend, un jeu vidéo qui va bientôt sortir. Les vieux de la vieille se rappelleront peut-être de Full Throttle, un jeu d’aventure bien décalé où on incarnait un motard; visiblement, Brütal Legend semble être de la même eau – ce qui est un peu normal, vu que c’est du même auteur, Tim Schafer.

Nightwish: Made in Hong Kong (and in various other places)

Tiens, avec cet album en concert de Nightwish, Made in Hong Kong (and in various other places), ma collections d’albums-live-où-j’étais-présent s’agrandit: ça doit être mon troisième. Car le titre est quelque peu trompeur: la particularité de cet album est de compiler des morceaux joués un peu partout sur la planète à l’occasion de la dernière tournée, dont l’étape zurichoise.

Ce qui pourrait être une mauvaise idée (on attend en général d’un album live qu’il retranscrive l’ambiance d’un seul concert) s’avère en fait être une plutôt bonne surprise.

On a droit à huit morceaux en concert, tous tirés de Dark Passion Play, qui dégagent une belle énergie et coupent court aux transitions parfois désastreuses des musiciens sur scène. Les fans de la première heure vont sans doute couiner qu’il n’y a aucun morceau de l’ère d’avant, mais 1) s’il y en avait, ils couineraient sur le thème “c’est pas Tarja!” et 2) ils ont déjà l’excellent End of an Era à se mettre sous le tympan.

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Lunatica: New Shores

Les enfants, plus ça va, plus je me dis qu’il va falloir réviser un certain nombre d’idées reçues, parmi lesquelles l’affirmation qu’il n’y a pas de bons groupes de métal en Suisse. Lunatica, avec son nouvel album New Shores, est le dernier exemple en date à prouver le contraire.

Lunatica nous sert une variante de métal symphonique, lorgnant à la fois vers le power-metal à la Kamelot et ce style très prisé des disquaires et des narquois (ainsi que des disquaires narquois) dit “métal à chanteuse”; l’étiquette annonce d’ailleurs un “pour les fans de Nightwish et Kamelot” et, pour une fois, ne tombe pas très loin.

On reste quand même nettement plus près du style tout en nuance de Kamelot que de l’épique rentre-dedans de Nightwish; c’est un style qui plaira plus à l’esthète qui écoute ses galettes sur une chaîne stéréo pour audiophile en dégustant un grand cru qu’au métaleux qui rote sa bière en moshant devant la scène.

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Bokor: Vermin Soul

C’est un fait: les étiquettes de genre, tant au niveau littéraire ou cinématographique que musical, ce n’est pas une science exacte. Mais parfois, je trouve quand même qu’il y a parfois de l’abus: par exemple, qualifier de “prog” Vermin Soul, le nouvel album des Suédois de Bokor, c’est un peu pousser! À la décharge de la Citadelle …

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Punto Omega: Noche Oscura del Alma

En général, quand je déboule à la Citadelle, le bar métal dont j’avais parlé précédemment (on suit, dans le fond!), j’ai une assez bonne idée de ce que je cherche. Il arrive cependant que j’en ressorte avec des trucs pas du tout prévus au programme, comme ce Noche Oscura del Alma du groupe argentin Punto Omega, qui passait alors dans le bar. Ça m’avait déjà fait le coup, en son temps, avec le Klagenfurt de Crematory (qui est d’ailleurs à peu près dans le même style).

Savoir exactement le genre musical représenté par Punto Omega est une gageure: le grand jeu des étiquettes, qui au mieux a tendance à être flou dans le monde du métal en général, devient carrément vaporeux quand on s’aventure aux frontières de l’indus, du gothique et de l’électro.

Résumons en disant que c’est une couche rythmiques et claviers façon électro ou indus, une couche de bonne grosse gratte de métaleux, une couche de voix grommeleuses à la mode goth (qui chante en espagnol, ce qui surprendrait plus si on y comprenait quelque chose) et une dernière couche de clavier atmosphérique pour faire glacis. Ou ambiance, si on en a marre de la métaphore pâtissière.

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Iron Maiden: Killers

Je triche un peu avec cette deuxième édition du Cabinet des Curiosités. D’une part, parce que Killers, d’Iron Maiden, n’est pas exactement un album inconnu; d’autre part parce que je viens d’acheter le CD (mais je l’avais en cassette quasiment depuis sa sortie).

En fait, cet album m’est revenu en tête lors du concert à l’Undertown, l’autre mois, vu que ça faisait partie des albums diffusés dans la salle entre les groupes. Il est intéressant à plus d’un titre.

D’abord parce qu’on y trouve les éléments qui vont faire le succès d’Iron Maiden, à commencer par la sympathique tête d’Eddie, le zombie-mascotte du groupe, qui apparaît ici dans une forme plus proche de sa version définitive que sur le premier et éponyme album du groupe. C’est anecdotique, mais je soupçonne qu’Eddie et tout le folklore scénique en carton-pâte ont beaucoup fait pour la réputation d’Iron Maiden.

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Comment nommer son groupe de métal

Imaginez que vous voulez fonder un groupe de métal. Le style pseudo-musical, donc; pas la version metallurgique. À part trouver une bande de sociopathes vaguement musiciens et un local pour y défoncer vos amplis sans provoquer une émeute de voisins, trouver un nom pour votre groupe n’est pas toujours chose aisée. Heureusement, grâce au site Comic vs. Audience voici un petit tableau qui vous permettra vous aussi d’avoir l’air ridicule avec une permanente, des jeans en stretch et des lanières de cuir sur le torse.

Antonov/JC Jess/Crysalid à Meyrin

Il y a des fois où j’ai envie de me laisser pousser les cheveux. Comme j’en arrive à un point de l’âge et des ravages de la testostérone où ce n’est plus vraiment possible, j’utilise des substituts: les concerts, surtout ceux de métal. Ça tombe bien: hier soir, trois groupes locaux (Antonov, JC Jess et Crysalid) se produisaient à l’Undertown, petite salle de Meyrin, dans la banlieue de Genève. Il y a presque dix ans, j’étais déjà venu y applaudir Rage et Nightwish, c’est dire si c’est jeune.

Petite affluence: il faut dire que c’est le soir de l’Escalade, une fête très populaire dans le canton, et qu’il y avait beaucoup d’autres événements. On devait être une cinquantaine, en comptant les groupies des groupes susmentionnés (et un Philippin un peu perdu, mais qui s’est bien amusé quand même).

On commence avec Antonov, du hard-rock tendance Silmarils/No One Is Innoncent avec un chanteur/narrateur en français. Musicalement, ce n’est pas très original, mais bonne patate, parfait pour chauffer l’ambiance.

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La Citadelle, bar métal

Je crois que je vais déménager à La Citadelle.

Je m’explique. Le samedi, j’aime bien me coller dans un bar, siroter un café et bosser sur des textes – ou, le plus souvent, perdre du temps sur Internet, pour peu qu’il y ait un réseau sans fil ouvert à proximité.

En général, pour ce genre d’exercice, il m’est recommandé de me munir d’une quelconque boîte à musique et d’écouteurs munis de solides réducteurs de bruit ambiant, vu que ce genre d’endroit est souvent pourri par une ambiance musicale fournie par Radio Nostalgie et d’autres abominations du genre.

J’aimais bien aussi aller chez mon fourgue habituel en bruits sauvages, le magasin Burn-Out, qui avait en plus l’avantage de ne pas être loin de mes autres terrains de chasse habituels. J’utilise l’imparfait, car il a récemment fermé, pour se réincarner, précisément, dans la Citadelle.

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Crematory: Pray

Quand on parle de “sidérurgie de la Ruhr”, ce n’est pas seulement une question d’industrie. Enfin, si, aussi, mais, dans le cas présent, je veux parler de ce genre musical (ou peu s’en faut) qu’est le métal, surtout dans sa variante dite “gothique” (tirant sur l’indus’, précisément), que l’on trouve en quantité impressionnante outre-Rhin. Normal, pour des gothiques. On notera au passage qu’on peut aussi dire “outre-Rhin” en Suisse pour parler de l’Allemagne, ce qui est fort pratique.

 

Eluveitie: Slania

Et stök! Les Helvètes d’Eluveitie sont de retour, avec un nouvel album, intitulé Slania. C’est une bonne nouvelle, même si cet album est, fondamentalement, une resucée des concepts musicaux déjà explorés dans le précédent, dont j’avais également parlé ici.

Pour ceux qui débarquent, Eluveitie est un groupe de folk-métal, en ce sens qu’il intègre des éléments de musique celtique avec du gros métal qui bourrine. Visiblement, c’est une originalité qui atteint vite ses propres limites.

Même si l’album reste agréable, j’ai aussi beaucoup de mal avec les vocaux style borborygmes mal soignés. Quelque part, j’ai même l’impression que le précédent album avait plus de variété.

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Electrocution 250: Electric Cartoon Music From Hell

De temps en temps, j’aime bien m’écouter des trucs complètement barrés de la tête. Le genre de trucs que je qualifiais tantôt d’asymptote musicale: des groupes (souvent de métal) tellement extrêmes et techniques qu’ils représentent une sorte de limite de ce que je peux écouter. Electrocution 250 fait partie de cette catégorie. Le moins que l’on …

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Apocalyptica: Worlds Collide

Que voici un album qui porte bien son nom: au menu du dernier album de nos métallovioloncellistes préférés, de la collision frontale d’univers plein pot! Bon, quelque part, Apocalyptica est un groupe coutumier du fait: ça fait déjà quelques temps qu’ils jouent le mélange des genres, à interpréter Metallica ou Faith No More au violoncelle.

Ce nouvel album, c’est du more of the same, à un point qui me rend perplexe. Les morceaux apocalyptiquiens typiques alternent avec du gros métal qui tache et dont on se demande un peu ce qu’il peut bien foutre là. Un peu comme si le groupe avait invité des potes à eux à faire les zazous sur leur album pendant qu’ils vont boire des bières.

Cela dit, des guest stars, il y en a par paquets — à commencer par le chanteur de Rammstein, qui vient faire une reprise du “We Can Be Heroes” de David Bowie, en allemand. J’en connais une qui va exploser en entendant ça… Il y aussi la chanteuse de Lacuna Coil et quelques autres.

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