Shining+Enslaved: Armageddon Concerto

Je crois qu’il n’y a qu’en Norvège qu’un festival de jazz invite deux groupes de métal extrême, Shining et Enslaved, pour créer une composition originale d’une heure et demie qui s’appelle Armageddon Concerto. Certes, je sais bien qu’en là par chez nous, on a un festival dit “de jazz” qui invite Yes ou Alice Cooper, mais ce n’est pas le même calibre.

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Shining: One One One

Je plaide l’erreur de casting. J’entends par là que je ne sais pas très bien ce qui m’a poussé à acheter One One One, album du groupe norvégien Shining (oui, c’est bien ce que dit le logotype sur la pochette; moi aussi ça m’a surpris: j’hésitais entre shogun et shinobi).

En fait, je soupçonne que c’est sur l’achat s’est fait sur la base d’une chronique parue sur Progarchives, le genre à me promettre une expérience musicale à nulle autre pareille. Pour le coup, je ne peux qu’être d’accord, parce que mélanger jazz, rock progressif et métal extrême, c’est en effet assez unique.

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Sirenia: Perils of the Deep Blue

Dans la série des groupes “comme son nom (et sa pochette) l’indique”, aujourd’hui les Norvégiens de Sirenia, dont le nouvel album, Perils of the Deep Blue, est une illustration quasi-parfaite du métal symphonique à voix féminine.

On a droit à tous les arguments du genre: un groupe au taquet derrière une chanteuse à la voix claire et un chanteur alternant voix claire et growls, des thèmes inspirés par les légendes nordiques et la fantasy, et une production à grand spectacle. Le tout donne un album de treize pistes et septante-huit minutes, rien que.

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Audrey Horne: Youngblood

Imaginez qu’en 1980, Iron Maiden, AC/DC et quelques autres décident de faire un supergroupe; transposez le résultat en 2010 et, le temps que la joyeuse bande s’imprègne des trente dernières années musicales, ils composent un album. Cet album, c’est Youngblood, le petit dernier des Norvégiens de Audrey Horne, et autant dire que, même si ce n’est pas vraiment du prog, il me remue grave la petite cuillère!

Comme j’ai déjà dû vous l’expliquer, Audrey Horne est un projet connexe de plusieurs musiciens qui opèrent plutôt dans les sphères black (Enslaved et Gorgoroth), le style est ici beaucoup plus basique. Mais, comme tout chimiste vous le dira, les bases, ça attaque pas mal quand c’est bien concentré; et ici, on n’est pas loin de l’accident nucléaire. À défaut d’originalité (encore que), Audrey Horne fait montre d’une patate assez exceptionnelle.

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Enslaved: RIITIIR

Si, comme moi, vous avez tendance à être musicalement bipolaire, du genre à aussi bien apprécier le rock progressif le plus mélodique et le métal le plus brutal, alors RIITIIR, nouvel album des Norvégiens de Enslaved, est non seulement fait pour vous: il est à votre image. C’est fort, hein?

Or donc, comme vous le savez sans doute si vous suivez l’actualité du groupe depuis un moment – ou si vous avez lu mes précédentes chroniques sur Vertebrae ou Axioma Ethica Odini – Enslaved est un groupe qui a commencé sa carrière dans le black-métal viking délicat comme une ponceuse à béton, avant de se lancer dans le métal progressif. Mais sans abandonner le côté black-métal. Ça surprend.

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Circus Maximus: Nine

Le dernier album de Circus MaximusNine, aurait été sans doute meilleur s’il avait porté un autre nom. Pour être précis, ce quintett norvégien de métal sonne beaucoup trop comme un autre quintett de métal progressif, beaucoup plus connu, du nom de Dream Theater. C’est ennuyeux.

Bon, soyons positif: d’une part, il y a pire comme modèle à émuler et, honnêtement, ils le font plutôt bien; d’autre part, c’est une nette amélioration par rapport au précédent album, Isolate, qui donnait dans l’inutilement complexe. On va dire que c’est une sorte de retour aux fondamentaux.

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Ihsahn: Eremita

Ihsahn est un projet que j’ai découvert il y a peu, via leur précédent album, AfterEremita va encore plus loin; cet avis tient lieu de faire-part. Je vous explique: à l’origine de Ihsahn, il y a donc un petit prodige du black métal, le norvégien Vegard Tveitan. Comme beaucoup de ses coreligionnaires, il est sorti du black métal pour s’aventurer dans des contrées encore moins accueillantes, aux confins du black métal, du rock progressif et du jazz expérimental.

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Gazpacho: March of Ghosts

C’est François qui va être content: son groupe préféré, Gazpacho, est de retour, avec March of Ghosts! Bon, blague à part, c’est en effet un nouvel album pour les Norvégiens néo-proggers et, sans trop de surprise, une sorte de concept album, cette fois sur une thématique spectrale, puisqu’on y parle esprits, fantômes et revenants.

Disons-le tout net: c’est un album somptueux, avec une cohérence impressionnante et des musiciens parmi les meilleurs du genre – à commencer par le toujours fascinant chanteur Jan-Henrik Ohme. C’est également un exemple assez spectaculaire que l’abus en tout est un défaut et qu’à force de trop jouer sur ses points forts, même le meilleur des groupes peut lasser.

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White Willow: Terminal Twilight

Comme je l’avais mentionné précédemment, le rock progressif à chanteuse est un sous-genre qui me convainc que rarement. De ce point de vue, Terminal Twilight, des Norvégiens de White Willow, partait sur un mauvais a priori, malgré la forte dose de critiques positives lues ça et là.

S’auto-définissant comme du art-rock, c’est-à-dire (et je cite leur site) “des chansons pop étendues sur une durée improbable et bourrées d’instruments bizarres”, White Willow fait ce que d’autres personnes moins imaginatives appelleraient du rock progressif. Effectivement, leurs morceaux tendent à flirter avec les 7-8 minutes en moyenne et contiennent une bonne dose de claviers aux sonorités étranges et venues d’ailleurs. OK, par “ailleurs”, il faut surtout comprendre « les années 1970 ».

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Airbag: All Rights Removed

Même si ce n’est plus trop de saison en ce début d’automne, il semble que la soupe froide à la tomate soit toujours à la mode si j’en juge par All Rights Removed, dernier album du groupe norvégien de néo-prog Airbag.

J’entends bien sûr par là que leur musique ressemble beaucoup à celle de leurs compatriotes de Gazpacho: six morceaux mid-tempo, plutôt longs (cinquante minutes au total), plus mélancoliques qu’énergétiques et aux sonorités floydiennes prononcées. 

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Nordagust: In the Mist of Morning

Autre recommandation de Prog-résiste (et d’une demi-douzaine d’autres sites), le nouvel album de Nordagust, In The Mist of Morning, porte bien son nom. Contrairement à ce que laisse penser la pochette, on n’est pas dans le post-black métal, mais il y a un côté brume matinale sur les forêts nordiques à la musique de ces six Norvégiens, au rock progressif lent, mais riche. Le nordagust, l’esprit du vent du nord, souffle indubitablement sur cet album.

La musique de Nordagust rappelle beaucoup celle d’autres Norvégiens, j’ai nommé Gazpacho; on y retrouve des vocaux extrêmement lyriques et des guitares qui font tantôt penser à celle d’un Steve Rothery (Marillion) par ses longues notes soutenues, tantôt au Mike Oldfield période Hergest Ridge par certaines sonorités un peu rugueuses, comme celles que l’on retrouve dans “Mysterious Ways” ou l’instrumental “Forcing”.

Le rock progressif très dense, voire lourd (dans le bon sens du terme) de Nordagust s’apparente un peu, dans sa démarche, au post-rock, avec des morceaux longs et atmosphériques. Je ne suis pas fan de tout, loin de là, mais “In the Mist of Morning”, les “Mysterious Ways” ou “Forcing” précédemment cités sont à mon goût trois des meilleurs morceaux de l’album. Et même dans ceux qui me plaisent moins dans leur ensemble, comme “Elegy”, je trouve largement matière à me réjouir.

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Finn Arild Aasheim: Testament

Finn Arild Aasheim est un musicien norvégien de rock progressif dont le moins qu’on puisse dire est qu’il fait une fixation sur Genesis. Attention, pas le Genesis du Top-50: le vrai, le pur, celui qui perçait à peine dans les années 1970! D’ailleurs, c’est simple: le premier morceau de son nouvel album, Testament, s’appelle “Genesis”.

Du coup, voilà un Alias bien embêté. Pas que je voue une haine inextinguible aux premiers albums de ce groupe mythique, mais parce que les musiciens qui calquent à ce point la démarche artistique de leurs glorieux aînés me dérange toujours un tantinet. Il y a des fois où ça donne des trucs géniaux et d’autres où ça frôle le pathétique.

Cet album est un peu entre les deux. Le susnommé “Genesis”, avec plus de seize minutes au compteur (une exception dans un album où la durée moyenne tourne autour des quatre minutes), est plutôt bien foutu et constitue un bel hommage à l’esprit de l’époque, de même que “Water” qui lui fait suite. Je suis par contre beaucoup plus réservé sur des morceaux comme “All Right”,  “Carnival” ou “Robin” (principalement parce que je suis imperméable à la musique de Biteulse).

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Wobbler: Rites at Dawn

Si je croyais en la réincarnation, j’aurais une explication toute trouvée pour la ressemblance frappante entre Rites at Dawn, le dernier album des prog-heads norvégiens de Wobbler, et le Yes des années 1970 – malgré ses faux-airs de pochette post-rock naïf. Bon, il y a aussi le léger détail que les membres de Yes de l’époque ne sont pas morts (pas dans le sens biologique du terme, en tous cas).

D’un certain point de vue, il m’est toujours ennuyeux de commencer une chronique par “le groupe X sonne exactement comme Y” (comme Yes, d’ailleurs, mais ça peut aussi être comme G comme Genesis ou P comme Pink Floyd). D’une part parce que ça signifie que je retombe dans mes travers de vieukon, sur l’air de “l’originalité est belle et bien morte, ma bonne dame!” D’autre part, il y a pire à imiter que le prog de cette époque, surtout celui d’un Yes période Tales of the Topographic Oceans ou Relayer et surtout si c’est bien fait.

Il faut dire qu’en cherchant à retrouver les sonorités de ce groupe en particulier et de cette époque précise, Wobbler ne cherche pas la facilité et, il faut le dire, s’en tire avec les honneurs. Le rock progressif “rétrosymphonique” (comme disent les chroniqueurs et, je suppose, le dossier de presse du groupe) ne fait pas semblant et emprunte plus massivement qu’une banque grecque au style et au son de l’époque. Rites at Dawn aurait pu être enregistré en 1975 sans que personne ne s’aperçoive de rien.

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Ulver: War of the Roses

Dans notre série “le [genre musical obscur] mène à tout, à condition d’en sortir”, aujourd’hui le black métal avec, en étude de cas, War of the Roses d’Ulver. Pour faire original, ce sont des Norvégiens et si, il y a quinze ans, ils faisaient bien du black métal archétypique, avec paroles en vieux nordique, cet album n’entretient que de très lointains rapports avec ce style musical.

Aujourd’hui catalogué “métal expérimental”, principalement par des gens qui ont renoncé à y comprendre quoi que ce soit, le groupe propose avec War of the Roses une musique qui se rapproche beaucoup du rock progressif atmosphérique, quelque part entre le Peter Gabriel de Passion et Porcupine Tree (ce n’est pas un hasard si l’album est publié par K-Scope), avec des éléments pop, électroniques et des ambiances minimalistes. Autant dire que si vous cherchez à vous lancer dans le headbanging fanatique, mieux vaut passer votre chemin!

Je ne suis pas encore 100% que j’aime bien cet album; je soupçonne même que ne le serai jamais; une chose est sûre: dans la catégorie “ambiance bizarre”, on atteint des niveaux vertigineux! Que ce soit dans le très atmosphérique “Providence ” ou l’halluciné “September IV” qui lui fait suite, ou dans un “England” qui me rappelle l’également étrange album A Room Made of This de The Flight Commander (il faudra que je vous en cause un jour, de cet OVNI), la musique d’Ulver contient plus que son lot de surprises.

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Enslaved: The Sleeping Gods

Ce disque pourrait s’intituler “tout ce que vous avez jamais voulu savoir sur le black-métal mélodique sans avoir oser le demander”: The Sleeping Gods est un EP d’Enslaved, groupe phare d’un genre qui flirte à la fois avec le métal le plus brutal et le rock progressif et qui a l’intérêt supplémentaire d’être téléchargeable gratuitement sur le site de Scion A/V (méfiez-vous de la saleté de web-radio qui s’enclenche automatiquement).

En un peu moins de trente minutes et cinq morceaux, les Norvégiens proposent un échantillonnage de leur savoir-faire à base d’ambiances plombées, de guitares en folie flirtant parfois avec Pink Floyd et de vocaux clairs et growlés. “Heimvegen”, plutôt classique, et le speedé et brutal “Alu Misyrki” ouvrent le bal, mais avec les très atmosphériques “Synthesis” (à la limite de l’électro minimaliste) et “Nordlys”, on découvre une facette plus calme (enfin, pas totalement surexcitée) du groupe. Le final “The Sleeping Gods” est un pur morceau d’ambiance, lent et plombé comme une messe noire.

Au final, cet EP est un bon échantillonnage des différentes variations de style du groupe, reflétant sa direction musicale sur les deux derniers albums (Vertebrae et Axioma Ethica Odini); personnellement, je le trouve un ton en-dessous de ces deux-là, ce qui me fait soupçonner que ce sont des morceaux enregistrés par le groupe au cours d’une des sessions d’enregistrement mais qui n’ont pas été sélectionnés au final.

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Leaves’ Eyes: Meredead

J’avais découvert Leaves’ Eyes il y a un an avec Njord et son métal symphonique à chanteuse (Liv Kristine, excellente) et, si j’avais été agréablement surpris par sa qualité, je le suis également par ce remarquable Meredead. Ce qui en soi constitue également une surprise; en d’autres termes, je suis surpris d’être surpris.

Dans ce nouvel album, le sextet norvégien met l’accent sur les instruments et les compositions traditionnels pour arriver à un métal qui emprunte à la fois au Nightwish période Tarja et au folk-métal de groupes comme Eluveitie. Le mélange ne surprendra que ceux qui n’ont pas suivi l’évolution des deux genres: on le trouvait déjà sous forme de traces dans plusieurs morceaux de Nightwish, l’originalité de Leaves’ Eyes est de baser la quasi intégralité de Meredead sur ce concept musical.

La plupart des morceaux de l’album intègrent, sous une forme ou une autre, des éléments traditionnels, que ce soit dans leur instrumentation ou carrément dans le fait que ce soit des morceaux traditionnels en eux-mêmes. Ainsi, “Spirits’ Masquerade”, “Étain” ou “Meredead” intègrent métal symphonique et violons folk ou cornemuse, alors que “Kråkevisa” ou “Nystev” sont des arrangements de chansons traditionnelles scandinaves.

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Tristania: Rubicon

Je suis perplexifié. La raison de ma perplexifitude a pour nom Tristania et, plus précisément, le dernier album de ce groupe norvégien, intitulé Rubicon. Le motif de cette perplexifimacation est qu’entre le nom du groupe, le fait que ce soit un groupe de métal scandinave avec une chanteuse et l’illustration de la pochette, je m’attendais à un énième avatar plus ou moins réussi de Nightwish, du métal à chanteuse nordique lambda.

À la place, j’ai droit à… je ne sais pas trop quoi, au juste. Du métal, certes; avec un chanteuse, j’en conviens. Mais pas que. Et, surtout, une musique qui navigue assez loin des standards du genre. En fait, on est plus proche d’un métal beaucoup plus gothique, genre Paradise Lost ou The Gathering (période Mandylion). Mais pas que.

Pourtant, avec “Year of the Rat”, on a droit à un morceau d’introduction dans le presque plus pur style “Walt Disney-métal” à base de métal mélodique et de chanteuse (la remarquable Mariangela Demurtas, originaire de Sardaigne). La chanson suivante, “Protection”, plus folk, peut également passer pour sortie du moule classique. “Patriot Games” marque déjà un tournant dans l’album avec un morceau dominé par les vocaux forts goths du petit nouveau Kjetil Nordhus, qui s’était déjà illustré dans Green Carnation.

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Audrey Horne

Je profite de la sortie du troisième et éponyme album d’Audrey Horne pour vous causer de ce groupe norvégien qui, s’il compte parmi ses membres un certain nombre de pointures du black métal (Enslaved, notamment), propose une musique qui s’apparente plus au hard-rock, au métal mélodique et même à des éléments de rock progressif.