“Ya Basta”, de Thierry Crouzet

"Ya Basta!", de Thierry Crouzet

Il y a quelques années, Thierry Crouzet a décidé de faire un break, de “débrancher”. Il en a profité pour écrire un livre sur le sujet, mais ce n’est pas de celui-ci dont je vais vous parler. En effet, il a aussi écrit “Ya Basta”, un essai quelque peu pamphlétaire, manifeste pour l’autogestion en réponse à notre société actuelle.

“Premières mesures révolutionnaires”, de Éric Hazan et Kamo

C’est un bref article de “Oncle” Bernard Maris, dans Charlie-hebdo, qui m’a venu ce petit opuscule signé Éric Hazan et Kamo: Premières mesures révolutionnaires. Je suppose que ce n’est pas un hasard s’il a été publié par le même éditeur – La Fabrique – que L’insurrection qui vient: on sent comme une affinité de points de vue…

“Les jours heureux”

L’ouvrage, chroniqué par mes hebdomadaires subversifs habituels, m’avait déjà titillé la fibre gauchiste, mais c’est le billet d’un lecteur qui m’a convaincu de commander et de lire Les jours heureux, ouvrage collectif signé par le collectif « Citoyens résistants d’hier et d’aujourd’hui ». Que cache donc ce titre au parfum vieillot? Le sous-titre est plus explicite: “Le programme du Conseil national de la Résistance de mars 1944: comment il a été écrit et mis en œuvre, et comme Sarkozy en accélère la démolition.”

Les plus attentifs d’entre vous auront noté la date. Les jours heureux est un texte qui a été écrit alors que la France métropolitaine était encore entièrement occupée, de longs mois avant le Débarquement en Normandie. Ce n’est pas le côté le plus étonnant de cet texte, qui figure dans son intégralité dans l’ouvrage; au reste, ce n’est pas un long texte: une douzaine de pages. Le premier point, c’est qu’il a bel et bien été appliqué après guerre, sinon dans son intégralité, du moins dans les grandes lignes. Et que la France lui doit la plupart des avancées sociales du XXe siècle: retraites, services publics, Sécurité sociale, etc.

La premier tiers de l’ouvrage est consacrée à ce texte, à sa genèse et à sa mise en application. Rien que ça, c’est un film d’aventure. Quelqu’un qui écrirait un tel scénario – un groupe de partisans qui rédige, en pleine occupation ennemie, un texte qui devient une quasi-constitution après-guerre – se ferait renvoyer à ses chères études.

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“Reviens, Voltaire, ils sont devenus fous”, de Philippe Val

En ces jours où, dans certains lieux, le terme “social-démocrate” est devenu un gros mot, je viens de finir le dernier livre de Philippe Val. Rien que le titre “Reviens, Voltaire, ils sont devenus fous” est garanti pour faire grincer des dents ceux qui n’aiment pas le personnage (ou qui n’aiment pas Michel Sardou).

J’y ai trouvé du bon et du moins bon. Je pars déjà avec un avis favorable: j’aime bien ce qu’écrit Val. Je ne suis pas toujours d’accord avec lui, mais, passé quelques tics de langage et une tendance à faire dans le verbeux, je trouve la plupart de ses arguments intelligents ou, à tout le moins, réfléchis.

Le bon, c’est toute la partie autour du procès des caricatures. Val nous emmène dans les coulisses de cet évènement. Bien sûr, on y verra une nette tendance à l’autopromotion ou à l’autocongratulation; d’un autre côté, il n’y a pas non plus tromperie sur la marchandise. Il y a même des parties franchement hilarantes, comme les interventions de Claude Lanzmann.

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“La Guerre des Classes”, de François Ruffin

À force de fréquenter des forums hantés par des chancres de l’ultra-gauche (tendance rôliste), ça devait arriver: j’ai fait le plein de littérature subversive à Paris, il y a trois semaines. J’ai donc lu, entre autres, La guerre des classes de François Ruffin.

C’est la faute de Loris. Il se reconnaîtra. Les services de police aussi.

C’est un livre qui revient sur le fait que la notion de “guerre des classes” a complètement été évacuée du discours politique mondial en général et français en particulier, alors qu’il est plus que jamais d’actualité. Il y a là beaucoup de témoignages directs (Ruffin est entre autres animateur de l’émission de radio “Là-bas si j’y suis” sur France-Inter et a rencontré pas mal de monde au cours de ses pérégrinations), de la recherche et énormément d’énergie et d’implication personnelle. Trop, peut-être.

À sa lecture, j’ai ressenti un double sentiment de malaise; triple, si on compte le fait que je l’ai lu dans le bus et que ça me rend malade. Le premier est évident pour quelqu’un qui prétend, comme moi, avoir une susceptibilité de gauche: une grande partie de la classe politique française qui s’affirme de gauche a complètement perdu pied avec la réalité et navigue à vue dans une bouillie idéologique faite de termes creux ressassés jusqu’à la nausée (des auditeurs) et d’une doctrine socio-économique de centre-droit quasiment assumée.

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