Planetary: jouer avec l’archéologie légendaire

Y’a pas: j’adore Planetary. Le concept de base de la série, à savoir l’exploration d’un passé légendaire et l’incorporation de ces mystères dans une trame contemporaine, appuie sur un peu tous mes boutons favoris, du Matin des Magiciens à Suppressed Transmission en passant par Le Grand Jeu ou La Brigade chimérique. C’est pourquoi, à la suite de mon billet précédent, je reviens sur l’univers et, surtout, sur l’approche de cette série dans le cadre d’un jeu de rôle.

Mais quel jeu de rôle en particulier? En fait, un peu tous: il suffit pour cela que l’univers de jeu ait une histoire assez riche et, si possible, pourvue en figures légendaires. On pourrait, par exemple, tout à fait imaginer de jouer des archéologues dans le monde de Nightprowler – un med-fan urbain qui évolue vers un XVIIe siècle – ou dans l’univers “pirates et mousquetaires” de 7th Seas, qui s’apercevraient que leur passé correspond plus ou moins à ce que décrit Tolkien dans Le Seigneur des Anneaux.

C’est d’ailleurs ce que j’ai fait avec la campagne “Devoir de mémoire” de Tigres Volants: les personnages y découvrent les clés d’un passé semi-légendaire. Et dangereux. Car c’est aussi un des thèmes de ce genre d’exercice: ces légendes sont souvent la source de grands pouvoirs – technologie ancienne, magie oubliée, artefacts divins, etc. – mais également de grands dangers. De tels secrets ont des gardiens, quand ils ne sont pas dangereux par eux-mêmes.

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Planetary: Spacetime Archaeology

L’attente pour ce quatrième et dernier volume de la série Planetary, intitulé “Spacetime Archaeology”, a été doublement longue. D’abord parce qu’il a fallu cinq ans au duo Warren Ellis (scénario) et John Cassaday (dessins) pour le finaliser et parce que j’ai dû ensuite attendre presque un an pour avoir la version en couverture souple qui correspond au reste de ma collection.

Je ne regrette rien. À mes yeux, Planetary est une des meilleures séries qui soit, principalement parce que son histoire de chasseurs de mystères et de héros pulp appuye sur à peu près tous mes boutons: histoire secrète, histoire cachée, multivers, ainsi que parce que Warren Ellis, biatches! Et puis John Cassaday, aussi, parce que son style est vraiment très, mais alors très chouette.

Bon, ce n’est pas tout à fait vrai: j’ai quand même un peu l’impression qu’il est temps que cette histoire se termine, pas tant parce que ça fait longtemps, mais surtout parce que je la soupçonne de commencer à montrer des signes du problème principal des histoires avec des super-pouvoirs: la course aux armements.

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La Brigade Chimérique

1939: vingt-cinq ans après le premier conflit mondial, le Docteur Mabuse emmène le monde vers un nouvel affrontement. La guerre menace et tous les héros et super-héros européens sont sur le qui-vive. Tels sont les prémisses de la Brigade Chimérique, une bande dessinée française en six volumes dont les deux premiers sont déjà sortis aux éditions de l’Atalante.

L’idée de cette série est, de l’aveu de ses auteurs (Fabrice Colin et Serge Lehman), de faire une comics de super-héros à la française et, pour une fois, ce “à la française” ne résonne pas comme un baiser de la mort. Pour le moment, l’histoire tape sur à peu près toutes mes cordes sensibles: une période que je connais particulièrement bien, des héros que j’aime beaucoup (Harry Dickson et Thomas Carnacki sont de la partie) et un côté “Ligue des Gentlemen Extraordinaires”, moitié uchronie, moitié réécriture des thèmes pulp façon Planetary. Tout ce que j’aime.

Le style de Gess, le dessinateur, s’inspire de celui des comics de “l’Âge d’or”, ainsi que de la ligne claire, avec une bonne dose d’inspiration Mike Mignola (Hellboy). Ce n’est pas exactement le domaine des expérimentations, mais plutôt une relecture moderne des anciens codes de la bande dessinée – qui a peut-être le défaut de faire style-genre (ou, pour être plus clair, s’autoparodier), mais c’est le thème qui veut ça.

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