Magnum: The Visitation

Ah, Magnum! Toute ma jeunesse que ce nouvel album The Visitation, à l’imaginaire forgé par les Tolkien et Moorcock, sans oublier les pochettes psychédélico-fantastiques signées Rodney Matthews, imaginaire qui chez moi cotoyait les premiers bouquins de jeu de rôle. Oui, enfin, sauf que non. D’une part, j’ai toujours un peu dix-sept ans dans ma tête (ou alors je n’ai jamais été jeune, c’est selon) et, d’autre part, en vingt-cinq ans, les albums de Magnum n’ont jamais été très loin dans ma musicothèque, même pendant les cinq ans de split du groupe à la fin du XXe siècle.

N’empêche qu’à l’écoute de ce tout nouvel album, je ne peux pas m’empêcher de penser qu’il pourrait tout aussi bien pu dater du milieu des années 1980, contemporain de Vigilante, premier album du groupe que j’aie eu. Si l’on excepte les tous premiers albums, emprunts d’une influence Jethro Tull, Magnum a de tous temps déroulé sa recette d’un rock progressif mâtiné de hard-FM au service de compositions qui sont autant d’histoires épiques à base de dragons, de licornes, de mages et de fées (et de tranchées de la Première Guerre mondiale, aussi). En y repensant, typiquement le creuset auquel de nombreux groupes comme Nightwish sont venus s’abreuver quelques années plus tard, bien qu’avec un traitement différent.

Avec Magnum, la musique claque au vent, non pas comme un étendard funèbre, mais au contraire comme une bannière d’espoir; c’est la musique des héros qui montent au combat au ralenti (explosions à l’arrière-plan optionnelles). Lancez “Black Skies” et regardez les dragons voler! Partez à l’assaut des tyrans avec “Freedom Day”! Chassez les troupe du Seigneur Noir au son de “Midnight Kings”! Alors bien sûr, entre deux morceaux qui poutrent, histoire de faire souffler les bêtes, on a droit à des bluettes moins enthousiasmantes, du genre “Wild Angels” ou “Tonight’s the Night”, mais bon, ce n’est pas très grave.

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Allen-Lande: The Showdown

Retour aux bases. S’il fallait trois mots pour résumer ce The Showdown du duo Jørn Allen – Russell Lande, ce seraient bien ceux-là. Ici, point de symphonique à grand spectacle avec orchestre de 200 musiciens ou de progressif alambiqué avec douze changements de rythme à la seconde: on donne dans le heavy-métal mélodique, façon hard-FM de nos folles jeunesses. Au reste, la pochette de Rodney Matthews (Magmum, Asia) annonce la couleur, si je puis dire – pas forcément très heureuse, stylistiquement parlant, mais très dans l’ambiance.

Les duettistes de cet album ont du reste un casier plutôt chargé: Jørn Allen joue avec Masterplan et Yngwie Malmsteem et Russell Allen est membre de Symphony X. Associés au guitariste Magnus Karlsson et au batteur Jaime Salazar, leur troisième album compense une absence quasi-totale d’originalité par une énergie débordante et un savoir-faire évident en matière de mélodies imparables et fignolées aux petits oignons.

Ce qui est vraiment impressionnant, c’est la facilité avec laquelle le duo enchaîne les tubes potentiels: que ce soient “The Showdown”, “Judgement Day”, “Turn All Into Gold”, “We Will Rise Again” et autres “The Guardian”, ça déboule comme à la parade. Même des morceaux moins pêchus, comme “Bloodlines” ou “Copernicus” ont toujours un ou deux petits trucs qui tapent juste là où il faut (probablement au niveau de la glande qui contrôle la nostalgie des années 1980).

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