“Comme un automate dément reprogrammé à la mi-temps”, de Laurent Queyssi

C’est François qui, le premier, avait évoqué sur son blog cet étrange recueil de nouvelles au titre non moins étrange: Comme un automate dément reprogrammé à la mi-temps, de Laurent Queyssi.

Huit histoires bizarres, où les protagonistes jouent – souvent contre leur gré – avec la notion de réel. C’est le deuxième recueil de nouvelles en peu de temps où je mentionne les mânes de Satoshi Kon, mais il faut quand même avouer que, dans ce cas, ça tient quasiment du fil rouge. Ça et la musique.

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“On a marché sur…”

On a marché sur… est la nouvelle anthologie du concours Plumes en Herbe parue aux éditions Voy'[el] et, cette fois-ci, il n’a pas été nécessaire de lâcher une Nathalouchka enragée pour me faire l’acheter. Je n’exclus pas un réflexe pavlovien, mais je ne regrette pas l’achat ni la lecture.

Comme dans le précédent volume, De la chair à l’acier, on a ici les dix nouvelles finalistes du concours, sur le thème “On a marché sur…” et dans un genre science-fiction. Globalement, je dois dire que la qualité me paraît meilleure que pour l’édition précédente, tant au niveau forme que contenu. Paradoxalement, je trouve par contre qu’il y a moins de textes qui se démarquent nettement.

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Satoshi Kon, 1963-2010

La semaine passée, le réalisateur japonais Satoshi Kon est décédé à l’âge de 46 ans,  des suites d’un méchant crabe. Sans trop de surprise, les grands médias francophones n’en ont, à ma connaissance, absolument pas parlé, malgré le fait que Satoshi Kon ait réalisé quelques chef-d’œuvres, comme Perfect Blue, Millennium Actress ou Paprika (pour ne parler que de ceux que j’ai vus).

La raison pour laquelle je reviens sur le sujet après autant de temps, à part le fait que je suis un grand fan de ses films et qu’il mérite qu’on lui rende hommage, c’est à la suite d’un message – le dernier message de Satoshi Kon.

Adieu, monsieur Satoshi Kon et excusez-moi, je crois que j’ai une poussière dans l’œil.

(Photo: Satoshi Kon à Washington, le 14 avril 2007. © Aaron Webb – sous licence Creative Commons NC-SA)

Paprika

Par un de ces manques de flair flagrants dont les réseaux de distribution de cinéma suisses ont le secret, je n’avais pas pu voir Paprika, le dernier film de Satoshi Kon au cinéma (même à Paris, il est resté en salles une semaine). J’ai enfin pu me rattraper hier avec la version DVD. Pas de surprise: ce film est une tuerie!

Tuerie visuelle, d’abord. L’animation est exceptionnelle, fluide et énergique; il fait vraiment avoir l’habitude pour deviner les images de synthèses dans certains plans (ceux qui impliquent des véhicules, notamment). En plus, avec une histoire qui — comme souvent chez Satoshi Kon — prend pour thème le réel et l’imaginaire et joue sur les confusions entre les deux, on a droit à des effets oniriques et des transitions qui touchent au pur génie (à cet égard, le générique du début est une merveille). Le tout est appuyé par un thème musical parfaitement adapté, mélangeant musique électronique et sonorités japonaises.

Le scénario est également solide: un inventeur de génie crée une machine qui permet d’entrer dans les rêves, dans le but de l’utiliser comme outil de psychothérapie. Paprika est l’alter-ego d’une des scientifiques, qui sert de guide onirique aux patients. Les problèmes commencent quand trois de ces appareils sont volés et que les utilisateurs se mettent à rêver éveillés.

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Millennium Actress

Vu hier le DVD de Millennium Actress, de Satoshi Kon. C’est de l’animation japonaise haut de gamme, un film d’une petite heure et demie. Et c’est très, très chouette.

Deux reporters retrouvent une actrice mythique du cinéma japonais, trente ans après son dernier film, et lui font raconter sa vie. Un de deux reporters est un fan de base, qui connaît tout ses films, l’autre est un caméraman jeune et désabusé. Derrière la carrière de l’actrice, un secret, une quête et soixante ans d’histoire du Japon.

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