Steven Wilson: The Raven that Refused to Sing (and Other Stories)

Ces temps-ci, les deux tendances lourdes que l’on distingue dans le rock progressif, c’est d’une part une école moderne qui lorgne vers Porcupine Tree et, d’autre part, les tenants de ce que j’appelle le rétro-progressif, qui reprennent des sonorités de “l’Âge d’or”. Steven Wilson, avec The Raven that Refused to Sing (and Other Stories), semble avoir voulu faire les deux, en alternance.

Storm Corrosion

Alors, en achetant ce Storm Corrosion, album éponyme fruit de la collaboration entre Steven Wilson (Porcupine Tree et un million d’autres projets) et Mikael Åkerfeldt (Opeth), vous vous attendiez à du gros métal qui râpe et qui pète, hein? Naïfs que vous êtes! Pour reprendre une tournure de phrase que j’avais déjà utilisé précédemment, il y a dans cet album considérablement plus de corrosion que de storm.

Bon, moi je me méfiais. Parce que le père Wilson, il a beau faire des choses sympas quand il veut, c’est aussi un spécialiste des albums nombrilo-contemplatifs – parfaits pour la méditation transcendantale, mais un peu léger pour le remuage de cheveux. Pour vous dire, cet album est tellement calme que le dernier album solo dudit Wilson ressemble à du Sonata Arctica sous amphétamines, à côté.

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Steven Wilson: Grace for Drowning

Bon, c’est pas tout ça d’écrire des sujets qui font exploser mes stats, il est temps de retourner à mon anonymat habituel en reprenant les chroniques de rock progressif avec Grace for Drowning, le dernier album de Steven Wilson. Je dois avouer ne pas être un fan absolu de l’animal et être un chouïa agacé par sa tendance à participer dans mille douze projets à l’intérêt modéré, c’est pourquoi j’appréhendais un peu ce disque.

Contre toute attente, j’aime bien. Oh, le rock progressif sombre et mélancolique, en grande partie instrumental de Steven Wilson n’est pas exactement original – plus depuis quinze ans, lorsque Porcupine Tree, son groupe, a commencé à percer – mais il faut reconnaître qu’il fait bien les choses et que les deux CD de cet album contiennent un lot plus qu’honorable de mélodies de haut vol.

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Memories of Machines : Warm Winter

Il faudra un jour que quelqu’un m’explique la différence fondamentale qui existe entre tous les groupes de la galaxie Steven Wilson. Parce que franchement, entre Porcupine Tree, No-Man, Insurgentes – voire même Blackfield – et le présent album Warm Winter de Memories of Machines, j’ai du mal à voir la différence. Ce n’est probablement pas un hasard si un des morceaux se nomme « Schoolyard Ghosts », titre d’un album de No-Man: Memories of Machines est avant tout le projet de Tim Bowness, de No-Man, et de Giancarlo Erra (Nosound).

C’est un reproche somme toute mineur, même si l’animal donne l’impression de monopoliser à lui tout seul toute la scène du rock progressif mélancolique et atmosphérique, que ce soit comme compositeur, interprète ou producteur. Du coup, de deux choses l’une : ou vous êtes fan du style et ce fort bien nommé Warm Winter va vous transporter une fois de plus, ou vous ne l’êtes pas et vous allez passer la journée à lancer hargneusement des fléchettes sur l’effigie du coupable.

Bien nommé, car ces mélodies douces-amères donnent l’impression de paysages hivernaux vu depuis la fenêtre d’un douillet cottage : ambiances glacées et harmonies dans les tons plus chaud, le tout dans un style qui rappelle un peu les morceaux acoustiques du Marillion de Steve Hogarth ou Sigur Rós – et bien sûr Porcupine Tree, mais cela va presque sans dire. La guest-list des musiciens est impressionnante, avec entre autres Robert Fripp, Peter Hammill, Jim Matheos, mais leur patte est à peine perceptible.

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Blackfield : Welcome to My DNA

Welcome to My DNA est le troisième album de Blackfield, groupe composé de l’artiste israélien Aviv Geffen et Steven Wilson. Un jour, je vais finir par croire que Damien Wilson n’a que des side-projects et que même Porcupine Tree est un side-project de Steven Wilson, vu le nombre d’équivalents musicaux de pots de confiture dans lequel il trempe ses doigts.

Sans surprise, la musique de Blackfield ressemble beaucoup au rock progressif mélancolique que fait Porcupine Tree, peut-être avec un côté plus pop (notamment avec des morceaux dépassant rarement les cinq minutes) et un chouïa plus mordant dans les textes. Je dois avouer que les deux premiers albums du groupe ne m’avaient pas laissé de souvenir inoubliable (ni même de souvenir tout court), mais ce troisième album me paraît moins anecdotique.

Le ton est donné avec l’intro « Glass House », lente et mélancolique et, surtout, son enchaînement avec « Go to Hell » qui enjoint, sur un ton acidulé, l’auditeur d’aller se faire considérer chez ses sodomites préférés. Hormis ces facéties lyriques, la musique me rappelle un peu ce que faisait Alan Parson’s Project il y a quelques années – d’accord : quelques décennies – de cela.

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Steven Wilson, No-Man et Nosound sont dans un bateau…

Parmi la tonne métrique d’albums de rock prog achetés à Paris, j’avais raflé Insurgentes, de Steven Wilson, Lightdark, de Nosound et Schoolyard Ghosts, de No-Man. Presque deux mois plus tard, je suis encore quelque peu perplexe.

Ces trois albums ont ceci de commun qu’ils représentent une tendance plutôt récente du rock progressif, parfois étiquetée “post-prog” pour sa similitude avec le mouvement post-rock (même si cette étiquette s’applique également à d’autres groupes, comme The Mars Volta ou Pure Reason Revolution; enfin bon, vous savez ce que je pense des étiquettes, depuis le temps).

Le groupe emblématique de cette tendance est sans conteste Porcupine Tree. Enfin, je devrais plutôt dire que le personnage emblématique de cette tendance est Steven Wilson, que l’on retrouve dans Porcupine Tree et… No-Man.

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