“La Suisse romande”, par Georges Andrey

Je ressors de la lecture de La Suisse romande, de Georges Andrey, avec une impression quelque peu mitigée: d’une part, j’ai appris énormément de choses en lisant cet ouvrage, qui se veut une histoire de cette “Romandie” où j’habite, mais, d’autre part, j’ai souvent été agacé par le style de l’auteur.

Si j’étais médisant, je dirais que j’aurais dû me méfier du sous-titre “Une histoire à nulle autre pareille”, qui sonne un peu trop façon “Y’en a point comme nous.” Disons simplement que l’auteur semble un peu trop enthousiaste par moments et se lance parfois dans des tirades qui semblent tirées de certaines des sources pro-romandes du début du XXe siècle qu’il cite.

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SmartBeer

La semaine passée, j’ai reçu le premier colis d’un chouette cadeau de Noël: un abonnement à SmartBeer. Derrière ce nom qui tient un peu de l’oxymore (si la bière rendait intelligent, ça se saurait) se cache une idée sympathique: la découverte de bières artisanales locales par abonnement.

Chaque mois, les abonnés reçoivent six bouteilles, deux de trois sortes, provenant d’une brasserie artisanale suisse, avec une description de la brasserie et des bières proposées. Ma première livraison provenait de la Brasserie du Chauve, à Fribourg, et contenait des bières originales et très agréables (notamment la Farouche et la Rebelle).

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Lilium Sova: Epic Morning

Je vous ai déjà parlé du groupe genevois Lilium Sova – mais si, lors du concert de Tides from Nebula, dont ils assuraient la première partie – et de leur rock ultra-énergique aux confins du post-métal bruitiste et du jazz progressif déjanté. Il se trouve que le concert en question était en quelque sorte le prélude à la sortie de leur deuxième album, Epic Morning.

Autant dire que la musique de Lilium Sova n’est pas exactement du easy listening: sur une base de batterie, basse et saxophone (mais avec une palanquée de musiciens invités pour élargir la palette sonore), on a donc droit à une sorte de post-métal expérimental et dense, en grande partie instrumental, une musique aussi hallucinante qu’hallucinée, avec changements de rythmes multiples et mélodies discordantes.

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Sybreed: God Is An Automaton

Bon, allez, je trouve que ces temps-ci, j’ai un peu trop parlé de groupes qui donnent dans le planant-mou pour baba sur le retour, il est temps de causer un peu métal. Ça tombe bien, Sybreed vient de sortir son nouvel album, God Is An Automaton. Et comme c’est un groupe genevois, ça permet de consommer local (on y retrouve d’ailleurs Ales Campanelli, le bassiste de Djizoes).

Sybreed s’auto-définit comme un groupe de “cyber-métal”, ce qui est une autre façon de dire que c’est du métal death teinté indus d’inspiration cyberpunk, ce qui rappelle un peu des groupes comme Samaël ou Punto Omega. Il mélange gros métal qui tabasse, voix death et sonorités électroniques en pagaille. Enfin, quand je dis “en pagaille”, c’est quand même bien organisé; le côté suisse, sans doute (attention, cette phrase va faire rire les vrais Suisses).

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Prisma: You Name It

Visiblement, Tool est à la mode. Prisma, un groupe suisse de métal progressif (que je n’ai découvert que via un site français, c’est dire si je suis à la ramasse question actualités musicales), vient de sortir You Name It, son deuxième album, avec des gros morceaux d’influences tooliennes dedans.

Mais attention: Prisma ne privilégie pas vraiment le côté sombre, torturé et quelque peu intimiste de son modèle, mais plutôt le côté sombre, torturé, brutal et extraverti. Dans You Name It, ça ne fait pas semblant: ça balance du watt par camions!

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Leech: If We Get There One Day, Would You Please Open The Gates?

Le moins qu’on puisse dire avec Leech, c’est qu’ils ne se pressent pas pour faire des albums: If We Get There One Day, Would You Please Open The Gates? est leur quatrième en quatorze ans. Normal, me direz-vous: ce sont des Suisses! Ha, ha, humour. Bon. En même temps, celui-ci et le précédent sont vraiment bien foutus, ce n’est donc pas très gênant.

Leech est donc un groupe de post-rock suisse (rien qu’au titre de l’album, on aurait pu s’en douter), dans la lignée d’un God Is An Astronaut, chose qui éveille tout de suite chez moi un intérêt certain. Leur précédent album, The Stolen View, avait fait plus qu’attirer mon attention à l’époque.

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Revenu universel ou “permis de glander”?

C’est par cet article de la Tribune de Genève, intitulé Une initiative veut un revenu de 2500 francs pour tous, que j’ai appris l’existence d’un tel projet en Suisse. Pour une fois que le quotidien sort un article qui ne me donne pas envie de lancer des objets lourds par la fenêtre, je ne vais pas me plaindre.

Au reste, j’avais déjà relayé une idée similaire il y a quelques temps, en rapport – et, surtout, en opposition – avec l’idée de licence globale. Plus j’y réfléchis, plus je me dis que c’est une bonne idée. Pas forcément parfaite ni même potentiellement fonctionnelle, mais une idée qui vaut à peu près largement l’actuelle situation. Je ne vais pas développer plus avant, jetez un œil à mon précédent article (ou celui sur le mécénat et la licence globale).

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Eluveitie: Helvetios

Samedi prochain, je n’irai pas voir Eluveitie en concert à Genève, parce que le même soir, Epica passe à Lausanne. C’est dommage, parce qu’ayant récemment acquis les derniers albums de ces deux groupes, je sais lequel je préfère et c’est clairement cet Helvetios. Au passage, accompagnons le chœur des râleuses sur le thème de l’originalité du titre (justifié par le fait qu’il s’agisse d’un concept album sur la Guerre des Gaules) – puis passons à autre chose, à savoir ce qu’il y a dedans.

Je ne surprendrai personne en affirmant que le croisement folk/death métal d’Eluveitie lui non plus ne surprend plus grand-monde. Bon, ce n’est pas tout à fait exact et il faut reconnaître qu’Eluveitie a pas mal arpentés les extrêmes de ces deux genres et, dans Helvetios, il y apporte quelques touches symphoniques qui apportent un côté épique à certains des morceaux. Mais bon, un côté seulement, parce qu’avec dix-sept morceaux en soixante minutes, on ne peut pas dire qu’ils s’attardent.

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“Oasis interdites”, d’Ella Maillart

En 1935, Ella Maillart, accompagnée du journaliste anglais Peter Fleming, part de Beijing (qu’on appelait encore à l’époque Pékin) en direction du Sinkiang, alors interdit aux étrangers pour cause de guerre civile (et d’autres grenouillages géopolitiques). Oasis interdites est le récit de ce voyage de plus de six mois, fait de ruses et de faux-semblants pour tromper autorités chinoises et despotes locaux et approcher une région déjà rebelle, entre zones d’influences et cultures russes, chinoises, turques, perses et indiennes.

L’ouvrage est en grande partie dans la lignée du précédent, Des Monts célestes aux sables rouges: récit de voyage autobiographique d’une Suissesse dans l’Extrême-Orient, loin des sentiers battus, c’est une plongée assez impressionnante dans le quotidien des caravanes qui sillonnent les contreforts de l’Himalaya et une Chine encore tiraillé entre Kuomintang, Communistes et Seigneurs de guerre – plus quelques puissances étrangères, pour faire bonne mesure.

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“Des Monts célestes aux sables rouges”, d’Ella Maillart

En 1932, Ella Maillart, jeune Suissesse assoiffée de grands espaces, parcourt l’Orient soviétique: Kazakhstan, Ouzbékistan, Kirghizistan; elle écrit plus tard son récit de voyage, Des Monts célestes aux sables rouges. Un voyage dans les “marches” d’un empire d’un nouveau genre, tourné vers le progrès et la raison (officiellement, tout au moins), mais aussi dans les marches du XXe siècle, vers des modes de vie nomades qui remontent à des temps immémoriaux

Autant vous prévenir une fois de plus: comme annoncé dans mon billet sur L’échappée belle, du Ella Maillart, je vais en bouffer – et vous aussi, du coup! Si celui-ci est chronologiquement le deuxième, j’ai commencé par lui parce que le premier, Parmi la jeunesse russe, est épuisé. Mais à mon avis, pour se faire un idée de la vie d’exploratrice de la narratrice, il est probablement plus pertinent que ses activités sportives avec les jeunesses moscovites.

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Les Valaisans dans l’espace / La Guerre des Romands

J’ai un aveu à vous faire: je suis Valaisan. Ah, vous le saviez déjà? Bon, en fait de Valaisan, j’ai toujours vécu à Genève, j’aime les loups et je suis écolo. Donc d’après John Bonvin, capitaine du VSS Couchepin et héros de la websérie Les Valaisans dans l’espace et de La Guerre des Romands, le petit film qui la conclut dans un zouli DVD, je suis un putain de dégénéré.

Ce qui ne m’empêche pas d’avoir été maintes fois plié de rire devant la petite heure de délire science-fictionnesque à très forte connotation helvétique. Parce si vous pensez que certaines de mes références locales sont un peu pointues, là vous allez être méchamment largués! La série raconte donc l’odyssée du VSS Couchepin, vaisseau spatial voyageant dans l’infini en quête d’AOC et d’une terre pour les Valaisans. D’ailleurs, c’est bien simple: il contient tout le Valais.

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“Mon dictionnaire de Genève”, d’André Klopmann

Je rassure tout de suite les autres: il n’est pas nécessaire d’être genevois pour apprécier ce sympathique petit bouquin qu’est Mon dictionnaire de Genève, signé André Klopmann. Certes, ça aide quand même un peu de connaître la ville et son histoire, mais ce dictionnaire contient son lot de perles accessible à tout un chacun. Ce qui est plutôt une bonne nouvelle, parce que des “vrais” Genevois, il y en a somme toute assez peu à Genève (et pas beaucoup plus ailleurs non plus, en fait).

Éclectique, forcément biaisé et impertinent, son sous-titre le résume fort bien: “De A comme Ador à Z comme Zep.” On y trouve donc autant des notices biographiques sur des grands personnages historiques, certains mondialement connus (sauf, parfois, à Genève même), que des notes sur la culture populaire contemporaine, comme Le Beau Lac de Bâle ou Zep (ce dernier réussissant à être à la fois mondialement connu – même à Genève – et représentant de la culture populaire).

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“L’échappée belle”, de Nicolas Bouvier

Il y a donc des ouvrages de Nicolas Bouvier que je n’ai pas encore lu, notamment ce L’échappée belle, sous-titré “éloge de quelques pérégrins”. Ce n’est pas ici un livre de voyages – encore que – mais plutôt un livre sur les voyages et les voyageurs. Plus précisément, les écrivains voyageurs suisses (ou assimilés), historiques ou contemporains.

L’ouvrage est court et moins autobiographique que ses habituels ouvrages, mais il permet de découvrir certaines facettes peu connues de l’écrivain – et pour cause – à commencer par ses séjours sur sa terre natale suisse et ses inspirations de lecture. Ce sont là des sujets qui avaient déjà été effleurés dans Routes et déroutes, mais ici, Bouvier se laisse aller à parler des auteurs qui l’ont précédé et influencé.

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L’UDC en 7 leçons

.. “et huit sièges perdus”, pourrait-on ajouter après les résultats des élections de ce week-end. Sauf que les Verts ont fait un résultat à peu près aussi mauvais et qu’il n’y a du coup pas trop de quoi pavoiser.

Mais bref, ce premier “Guide Vigousse” a donc pour titre L’UDC en 7 leçons et propose en 80 pages grand format une palanquée d’articles destinés à donner un éclairage sur le premier parti de Suisse, plus célèbres pour ses affiches au graphisme rappelant douloureusement la propagande fasciste et ses slogans simplistes que pour son financement ou même ses idées.

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Cargo

Un cargo stellaire, une cargaison étrange, un équipage inquiétant, une destination incertaine et une doctoresse perdue au milieu: c’est le décor de Cargo, film de science-fiction qui a la particularité première – et, diront les mauvaises langues, unique – d’être suisse.

C’est très méchant. Certes, Cargo n’apporte pas beaucoup d’originalité au genre, empruntant à de multiples sources (dont Alien) et souffre d’un rythme lent et d’effets spéciaux bas de gamme, mais il a une ambiance très particulière, qui rappelle par certains côtés les films japonais avec ses longs plans contemplatifs.

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The Ocean: Heliocentric / Anthropocentric

Voilà ce que c’est de trop fréquenter les bars à métaleux comme La Citadelle: on se fait refiler des bizarreries comme le double concept Heliocentric / Anthropocentric du groupe berlino-chauxdefonnier de post-métal expérimental The Ocean. Oui, je sais: vous allez finir par croire que j’invente.

Mais The Ocean est bien réel et ces deux albums, sortis en 2010, sont non seulement de bien beaux objets, avec chacun une pochette-astrolabe, mais également un concentré d’influences diverses alimentant un post-métal rappelant Isis au service d’une critique en règle du dogme catholique, qui s’inspire d’éléments aussi épars que la Bible, Richard Dawkins, Rimbaud et Dostoievski.

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Smartvote

La Suisse se prépare – mollement, mais c’est la Suisse – à renouveler, le 23 octobre, les deux chambres de son Parlement. Personnellement, j’ai une assez bonne idée de pour qui je vais voter, mais un des gros problèmes, pour le commun des mortels, est de trouver pour quel candidat voter – voire même une motivation pour voter tout court, la participation étant ces dernières années entre 42 et 48%.

Il existe un outil qui permet de se donner une idée plus précise: Smartvote. À travers une série de questions – 32 pour la version courte, 75 pour la plus longue, avec chaque fois cinq choix: oui, plutôt oui, plutôt non, non, pas de réponse, plus une pondération facultative pour indiquer les questions jugées plus importantes –, le site vous propose les candidats qui correspondent le mieux à vos idées.

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