Perhaps: Volume One

C’est l’histoire d’un petit groupe qui sort un petit album et qui déclenche un petit ouragan dans le microcosme du rock progressif. Ce groupe, un trio originaire de Boston, c’est Perhaps et l’album en question, c’est Volume One, trente-sept minutes d’un rock progressif psychédélique instrumental barré de la tête.

En fait, c’est un peu comme si le fruit adolescent des amours bâtardes de Yes et de King Crimson se mettait à faire du post-rock ou du math-rock avec des potes dans un garage. On y trouve des sonorités typiquement yessiennes – notamment un jeu de guitare à la Steve Howe – avec le goût de la dissonance et des compositions alambiquées (et du saxophone en pagaille), le tout virant à la jam-session enregistrée sur une cassette audio analogique.

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Disconnect: Enough Blame To Go Around

Avis à ceux qui n’aiment pas le rock progressif en général et King Crimson en particulier: non seulement Enough Blame To Go Around, cinquième album du duo américain Disconnect, n’est pas pour vous, mais ce ne sera pas le seul du genre que je compte chroniquer ces prochains jours. Rassurez-vous: ça finira par me passer.

Donc, Disconnect est un duo: Erich O’Dell aux guitares, basses, claviers et chants et Brian Eschrich en charge de la batterie, des percussions et d’un peu de programmation. L’inspiration première de ce rock progressif aux sonorités résolument modernes est donc King Crimson (au point qu’on peut parler de rétro-progressif), mais pas que.

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In The Silence: A Fair Dream Gone Mad

Ce qu’il y a de bien, avec des groupes comme In The Silence, c’est qu’entre leur nom et celui de leur premier album, A Fair Dream Gone Mad, on a déjà une bonne idée de là où on va aller: du rock progressif atmosphérique teinté de métal. Ou peut-être que c’est juste moi qui y lit ce genre de choses.

Ce groupe, que l’on pourrait croire sorti des brumes glacées de Suède, de Pologne ou de Grande-Bretagne, est en fait originaire de Sacramento, en Californie. Il propose une musique qui rappelle un peu Riverside, Fates Warning ou Porcupine Tree, avec le juste mélange de prog déprimant et de métal.

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“Dreadnought”, de Cherie Priest

Une infirmière, veuve de frais, se lance dans la traversée du continent nord-américain, toujours secoué par une guerre civile qui dure depuis dix ans; c’est ainsi que l’on pourrait résumer Dreadnought, de Cherie Priest. Ce roman, qui peut tout aussi bien se lire de façon indépendante, est en quelque sorte la suite – techniquement, le troisième de la série “Clockwork Century” – de Boneshaker, même si ce n’est pas immédiatement apparent.

Là où j’avais trouvé ce dernier juste plaisant, j’ai été plus enthousiasmé par Dreadnought, même s’il n’est pas parfait. D’abord, le bouquin ne suit non plus deux personnages, mais un seul: Mercy Lynch, infirmière sudiste, forcée de traverser le continent dans sa (presque) plus grande diagonale, de Richmond à Tacoma – et donc de traverser le territoire de l’Union.

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Une question de contrôle

Attention, le lien d’aujourd’hui pique méchamment! A Fan Letter to Certain Conservative Politicians, signée par l’auteur américain John Scalzi sur son blog Whatever, parle de viol et de politique. Plus précisément, des déclarations de plusieurs politiciens conservateurs américains, pour qui le viol est une sorte de punition divine et que les grossesses y conséquentes ne justifient pas un avortement.

Le texte pique particulièrement car Scalzi lui donne la forme d’une lettre d’un admirateur, violeur, qui remercie le politicien d’affirmer qu’un homme qui viole une femme a plus le droit de contrôler son corps qu’elle-même. Cela va sans dire, mais cela va mieux en le disant: c’est de la satire. Et, comme toute satire, si ça pique, c’est que ça agit.

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Maserati: VII

Septième album, donc, pour les post-rockers américains de Maserati qui, en toute logique, l’ont intitulé VII. Je vous rassure tout de suite: leur musique est quand même un poil plus originale que cela. Le groupe poursuit ici son évolution logique, du post-rock instrumental vers des contrées qui rappellent le rock électronique de Tangerine Dream et, par la même, viennent quelque peu piétiner les plate-bandes d’un God Is An Astronaut.

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Neal Morse: Momentum

Momentum, le titre du nouvel album de Neal Morse, est plutôt bien choisi: l’animal est lancé et on ne l’arrête plus. Il doit y avoir quelque chose avec les compositeurs/claviéristes de prog: il y a quelques années, c’était Clive Nolan (Pendragon) qui enchaînait projets et albums.

Dans le cas de Neal Morse, entre sa carrière solo, ses tournées-marathon avec Transatlantic et ses participations à divers projets (dont, récemment, Flying Colors), on en vient à se demander quand il dort. On s’abstiendra de parler de possession: Chrétien born-again convaincu, il faut plutôt dire qu’il est habité par un désir de raconter ce qui semble être sa vie et sa rédemption par la religion.

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Jour J: Le Gang Kennedy

Un des reproches principaux que j’ai pu lire (et avec lequel je suis assez d’accord) sur la série de bande dessinées uchronique Jour J, c’est qu’elle s’éloigne assez peu de la France ou des États-Unis. Avec Le Gang Kennedy, dixième tome de la série, on a le droit à la double peine, puisque les USA (ou “Nouvelle-Angleterre”) y cohabite avec une “Nouvelle-France”.

Comme le titre l’indique, on y suit la famille Kennedy – plus précisément Joe junior (aussi connu sous le nom de John Fitzgerald) et son frère Jack, ainsi que Joe senior – en gang de bootleggers, se lançant dans la contrebande d’alcool en pleine Prohibition. Évidemment, dans cet univers, la contrebande se fait entre la Nouvelle-France, qui va du Québec à la Louisiane, car la France a gagné la Guerre de Sept Ans au milieu du XVIIIe siècle.

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Villes privées américaines

Villes privées américaines

Izz: Crush of Night

La sortie du nouvel album de Izz, intitulé Crush of Night, n’a pas déchaîné chez moi des passions inextinguibles. Ceux qui se souviennent de la critique dythirambique que j’avais adressé au précédent, The Darkened Room, en seront peut-être étonnés, mais j’avoue que, depuis, l’enthousiasme est un peu retombé.

Ce qui ne veut pas dire que c’est un mauvais groupe, ni que ce nouveau Crush of Night et son néo-prog à deux voix (masculine et féminine) fortement influencée par la musique de Yes, soit un mauvais album, notez-le bien – au contraire. Je soupçonne juste qu’avec la profusion de groupes récents qui s’inspirent de (voire pompent carrément) Yes, je commence à saturer.

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TCP: Fantastic Dreamer

Il semblerait que, dans le pseudo-courant que je nomme “rétro-progressif”, la tendance actuelle semble osciller entre Genesis Van Der Graaf Generator – ce qui, en terme de rock progressif “dinosaurien”, est un peu le grand écart. Témoin ce Fantastic Dreamer, du trio américain Temporal Chaos Project – ou TCP pour les intimes.

Pour ceux qui nous rejoignent à l’instant, entre la remise des médailles du tweet le plus haineux et le départ de la course de lévriers en sac, je rappelle que ce que j’appelle rétro-progressif est une tendance à reprendre les sonorités des grands noms du rock progressif de l’Âge d’Or, plus ou moins modernisées, pour des albums “à la manière de”. Dans le cas présent, donc, on a une musique qui rappelle donc le Genesis de Peter Gabriel et des accents plus acrobatiques à la Van Der Graaf Generator.

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Cynthesis: DeEvolution

Découvert dans le bac à trucs pas cher de Gibert Musique (magasin pourtant assez spécialisé dans les imports improbables à trente euros le CD), ce premier album de CynthesisDeEvolution, a cependant un petit air de déjà-entendu. Ce pour une bonne raison: le cœur du groupe est composé des jumeaux Jasun et Troy Tipton et d’Erik Rosvold, de Zero Hour.

Du coup, le métal progressif de Cynthesis ressemble fortement aux constructions alambiquées et hyper-techniques de l’autre groupe américain (qui rappelle un des Grands Anciens du métal progressif, j’ai nommé Watchtower), mais avec cependant un effort marqué vers l’écoutabilité de l’ensemble, ce qui n’est pas un mal.

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Animals As Leaders: Weightless

Les suites sont souvent moins bonnes que les originaux, c’est entendu. Pourtant, Weightless, deuxième album de Animals As Leaders mérite qu’on s’y intéresse, car le moins qu’on puisse dire du métal progressif instrumental de ce trio de Washington, c’est qu’il est plutôt original.

Je vous avais déjà parlé de ce groupe pour son premier album éponyme, avec son côté ultra-technique. Weightless reprend un peu les mêmes principes, mais en se rapprochant de tendances post-rock et électro. Même si ça a pas mal de points communs avec le djent, c’est cependant bien plus mélodique et accessible que leurs collègues de Periphery, par exemple.

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Periphery

Vous vous êtes sans doute aperçu que, dans ma quête insatiable pour des sonorités nouvelles et originales, tel un Indiana Jones du rock progressif (j’ai parfois d’ailleurs l’impression d’avoir le même âge qu’Harrison Ford dans le dernier; si je me cache un jour dans un frigo, vous saurez pourquoi), je m’aventure près de frontières dangereuses.

Periphery, groupe américain de métal progressif, fait partie des arpenteurs de ces marches mal explorées, aux confins du métal le plus extrême, entre djent, death métal progressif et métal progressif.

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Jour J: Apocalypse sur le Texas

Visiblement, Fred Duval et Jean-Pierre Pécau ont mis le turbo sur leur série Jour J: moins d’un mois après la sortie de Paris brûle encore, le duo uchroniste sort Apocalypse sur le Texas, qui porte bien son nom: le 28 octobre 1962, la Crise des missiles de Cuba dégénère en échange nucléaire USA-URSS et, cinq ans plus tard, les Français et les Britanniques montent une expédition sous mandat de l’ONU pour tenter d’empêcher une annexion du Texas par le Mexique.

Si vous pensiez que la France en pleine guerre civile de Paris brûle encore était peu sympathique, attendez de voir le monde de Apocalypse sur le Texas: une URSS rayée de la carte par plus de quatre cents impacts nucléaires (et, en 1962, on parlait encore en mégatonnes), le Japon, la Chine et l’Inde touchés par des retombées radioactives massives! Le reste du monde vit sous l’effet de restes d’hiver nucléaire et les États-Unis sont au bord de l’implosion, entre ce qui reste de l’Union, des sécessionnistes au Sud et la Californie qui fait bande à part. À côté, les Années d’ombre de Tigres Volants, ça fait optimiste!

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Astra: The Black Chord

Il y a des albums qu’on attend avec impatience et qui déçoivent et, à l’opposé, des que l’on achète par habitude ou inertie et qui vous sautent à la gueule. The Black Chord, du groupe américain Astra, fait partie de la seconde catégorie.

À l’époque de la sortie de leur premier album, The Weirding, j’avais eu une réaction contrastée: beaucoup d’énergie, peu d’originalité, pour un clone de Yes sympathique, mais sans plus. Je n’irai pas jusqu’à dire qu’Astra a, depuis, fait des prodigieux efforts d’imagination, mais ce nouvel album, qui pioche plus du côté du rock psychédélique à la Pink Floyd ou Hawkwind (voire King Crimson ou ELP), est bien plus convaincant.

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Junius: Reports from the Threshold of Death

La réflexion de vieukon du jour est: on n’invente plus, on recycle et les gens oublient. Bon, c’est un peu méchant, mais à l’écoute de Reports from the Threshold of Death, dernier album en date du groupe américain Junius, je ne peux que me gausser de ceux qui y voient un digne représentant du post-rock, là où moi j’entends une influence massive du Killing Joke des années 1980.

Soyons clair: en soi, ce n’est pas un mal, ce d’autant plus que le son est très moderne; quelque part, je comprends ceux qui le comparent à des groupes de post-rock (même si la comparaison avec Alcest que j’ai lue chez un chroniqueur me paraît un peu osée). On a le côté “mur de son” des guitares massivement saturées et les mélodies de claviers atmosphériques.

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JT Bruce: Ruined Subjects

Tiens, puisque j’en parlais tout récemment, parmi les albums récupérés sur Jamendo, il y a Ruined Subjects, le dernier en date de JT Bruce, compositeur américain de métal instrumental et également réalisateurs de films. Cet album, modestement baptisé “EP” alors qu’il tutoie les 50 minutes, inclut une vingtaine de morceaux composés ces six dernières années: versions alternatives, musiques de film et autres démos.

Disons-le: il y a à boire et à manger dans cet album et s’il est en général plutôt agréable, il y a un ou deux morceaux que j’ai trouvés carrément imbitables (le fort bien – mais fort peu délicatement – nommé “Retarded Retard” et, dans une moindre mesure, “Umlaut Ampersand”). Fort heureusement, ce sont un peu les seuls.

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