Génocide 2.0 – un riant avenir signé Charles Stross

Charles Stross m’inquiète un peu: soit il est sujet à des fantasmes morbides, ce qui n’est pas très rassurant, soit il est au contraire très lucide, ce qui l’est encore moins. Quoiqu’il en soit, son dernier billet de blog, intitulé Happy 21st Century!, est un nouvel exemple de sa tendance à nous dépeindre des lendemains qui chantent des requiems.

Untappd

Untappd

J’aime la bière. Ceux qui lisent ces pages le savent sans doute depuis un moment, mais c’est somme toute une habitude assez récente. Et, surtout, j’ai mes têtes – enfin, mes mousses. C’est en partie pour pouvoir suivre un peu cela que je me suis inscrit à Untappd.

Faites-le mal vous-même!

Avant de parler de l’article ‘Host your own’ is cynical, de tante.blog, je dois dire que j’ai beaucoup de respect pour les gens qui font tout eux-mêmes, y compris – et, sans doute, surtout – dans le domaine de l’informatique. Principalement parce que moi, j’ai du mal, pour rester poli.

Par contre, j’ai beaucoup de mal avec le snobisme do-it-yourself, qui consiste à dire que ceux qui n’y arrivent sont des branlos ou des moutons. Principalement pour les mêmes raisons, d’ailleurs; personne n’aime se faire traiter de branlo ou de mouton.

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Newsblur

Quelque part, je peux dire que j’avais déjà fait mon choix pour remplacer Google Reader au moment où j’ai écrit l’article sur cette difficile successionNewsblur. J’ai quand même voulu tester les autres choix, notamment The Old Reader, ce qui a pris un certain temps (pour que le site convertisse ma liste de 350 sites…).

Au final, Newsblur est pour moi celui qui, en fonctionnalités, s’approche le plus de Google Reader, en tous cas pour ce qui est de ce dont je me sers. En un mot: pouvoir partager sur des réseaux sociaux les articles que je lis, sans devoir passer par le cirque d’ouvrir la page et utiliser soit les boutons qui s’y trouvent, soit des signets scriptés (bookmarklets). Bon, ce n’est pas trivial non plus et j’ai longtemps pesté sur l’absence de cette fonction avant de la découvrir, par hasard, en menu contextuel sur la liste des articles. Ça pourrait être plus visible, je trouve.

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Un nouveau toit pour le Tigres Volants Central

Le problème, quand on est une grosse feignasse, c’est que même les choses raisonnablement simples prennent du temps. Témoin les travaux sur le nouveau Tigres Volants Central, qui commencent enfin à prendre suffisamment forme pour que je puisse vous proposer d’aller jeter un œil à cette nouvelle mouture.

“Here Comes Everybody”, de Clay Shirky

Ce n’est pas tous les jours que je me retrouve à chroniquer un ouvrage que je lis dans le cadre du boulot. Bon, déjà, j’en mets en page plus que je n’en lis, mais, dans le cas présent, Here Comes Everybody de Clay Shirky, spécialiste des réseaux sociaux et de leurs implications, rejoint à la fois une partie de mon travail et un intérêt personnel depuis, oh, à peu près le temps de mes premiers pas sur Internet. Ne cherchez pas: il y avait encore une Union soviétique à l’époque.

J’aimerais bien vous dire que c’est le bouquin le plus simple qui existe pour comprendre Internet et les réseaux sociaux – et, surtout, le faire comprendre à votre patron (celui qui vous a demandé de copier Internet sur une disquette). Ce n’est hélas pas trop le cas: Here Comes Eveverybody a beau ne faire que 320 pages, c’est quand même du dense, avec un caractère pédagogique évident, mais qui gagnerait à être sérieusement condensé pour prétendre au titre de “les réseaux sociaux pour les nuls”.

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L’oxymore du jour: site Internet gratuit

C’est une phrase qui a fait son chemin sur Internet, née semble-t-il sur MetaFilter et qui m’est parvenu via l’inénarrable Pogo (qui signe ici sous le nom de Greg; oui, comme le docteur House):

If you are not paying for it, you’re not the customer; you’re the product being sold.

Traduit en français: “si vous ne le payez pas, vous n’êtes pas le client, mais le produit”. Variante de l’inusable TINSTAAFL, there is no such thing as a free lunch – « il n’y a pas de déjeuner gratuit » en français. Note aux fans de Heinlein: l’expression est antérieure à son utilisation dans Révolte sur la Lune.

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Un monde de bouts (A World of Ends)

Je vous avais déjà parlé du texte de Doc Searls A World of Ends, qui est sans doute la meilleure explication jamais écrite sur ce qu’est et, surtout, ce que n’est pas Internet. J’ai récemment noté que la version française, Un monde de bouts, n’était plus disponible en ligne; je l’ai donc copiée sur ce site depuis la Wayback Machine avec l’autorisation de son traducteur, Christophe Ducamp.

Smartvote

La Suisse se prépare – mollement, mais c’est la Suisse – à renouveler, le 23 octobre, les deux chambres de son Parlement. Personnellement, j’ai une assez bonne idée de pour qui je vais voter, mais un des gros problèmes, pour le commun des mortels, est de trouver pour quel candidat voter – voire même une motivation pour voter tout court, la participation étant ces dernières années entre 42 et 48%.

Il existe un outil qui permet de se donner une idée plus précise: Smartvote. À travers une série de questions – 32 pour la version courte, 75 pour la plus longue, avec chaque fois cinq choix: oui, plutôt oui, plutôt non, non, pas de réponse, plus une pondération facultative pour indiquer les questions jugées plus importantes –, le site vous propose les candidats qui correspondent le mieux à vos idées.

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Tout Flattr vit aux dépends de celui qui l’écoute

Enfin, dans le cas présent, “celui le lit” serait plus juste. J’avais donc installé un bouton Flattr sur le site, histoire de voir. Surprenamment, après trois mois, le bilan est positif: j’ai reçu la coquette somme de €6.93, à mettre en comparaison avec les €2 que je distribue par ce biais chaque mois, cela me fait un donc, pour le moment, un profit de €0.93. Fortune, gloire et débat d’idées!

Bon, il faut relativiser: le premier mois à lui tout seul m’a rapporté un chouïa plus de six piastres, suivi par un deuxième mois à deux centimes (pour un blog à deux balles, c’est pas cher payé); le mois dernier m’a amené nonante centimes (en fait, un euro moins les dix pour cents de Flattr). À première vue, ce n’est pas très régulier dans le nombre de clics (cinq en tout, répartis en trois, un et un), non plus que dans les montants reçus, puisqu’ils dépendent du montant que l’utilisateur engage chaque mois et du nombre de clics qu’il effectue.

Depuis, Flattr a changé sa politique de réciprocité en permettant aux nouveaux utilisateurs de recevoir des dons sans avoir à donner en retour; c’est à mon avis un peu dommage, mais très compréhensible, d’une part en laissant le libre choix aux utilisateurs de donner (c’est très Pirate Bay) et, d’autres part, pour attirer de nouveaux utilisateurs. Ils ont aussi lancé une idée ambitieuse: permettre de faire des dons à un utilisateur Twitter, même s’il n’a pas (encore) de compte Flattr; c’est assez malin.

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Di6dent, le magazine du rôliste Internet (ou pas)

À peu près au même moment qu’était annoncé le retour de Casus Belli, un groupe de joyeux zozos claironnaient le lancement de Di6dent, “magazine de la culture rôliste”. Après un numéro zéro assez alléchant, le premier numéro est sorti. La particularité de Di6dent, c’est d’être un vrai magazine, mais disponible uniquement au format PDF (l’éditeur avait mentionné l’éventualité d’une version papier, mais je doute qu’elle ne voit jamais le jour, pour des bêtes questions pécuniaires).

Franchement, pour trois euros, vous pouvez y aller les yeux fermés: c’est 164 pages de haute qualité – avec notamment un article sur le jeu de rôle en Suisse. N’oubliez pas de les rouvrir après avoir acheté le jeu, c’est plus pratique pour lire et, en plus, la maquette a juste le bon équilibre entre audace et lisibilité. J’avoue ne pas avoir tout lu, mais un rapide parcours m’a convaincu que ce premier numéro a de grandes qualités. Sinon le léger détail que la démarche est un peu mi-chair, mi-poisson et me laisse quelque sceptique.

Je m’explique: on a, avec Di6dent, un magazine présenté comme tel (164 pages, format A5), mais dans un format numérique pur. Le problème est qu’on arrive à une période de l’édition numérique où ça ne suffit plus vraiment: à part une table des matières avec des liens hypertextes et des liens Internet cliquables, il n’y a à peu près aucune interactivité.

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La copie numérique légale, ç’aurait pu être une bonne idée

C’est la période des achats de Noël. Bon, d’accord: à moins d’être très en retard, c’était la période des achats de Noël. Bref. J’ai donc acheté comme cadeau à ma chère et tendre le DVD d’un film de superhéros dont je tairai le nom, mais que j’avais chroniqué dans ces pages (je ne risque pas grand-chose: Isa ne lit pas mon blog; en plus, il était sur sa wish list, donc au temps pour la surprise).

Histoire de faire mon moderne, j’ai acheté la version DVD/Blu-Ray/copie numérique, sous le fallacieux prétexte qu’il ne coûtait que dix francs de plus. Las! C’était avant que je ne lise un billet sur le sujet, dont le titre résume bien le problème: En théorie c’était bien, en pratique ça l’est moins…

Je vous la fais courte: la copie en question est dans un format abscons, truffé de protections débiles, nécessite l’inscription à deux services en ligne différents fort fouineurs et, en plus, un programme spécifique qui envoie furtivement plein de données que l’on imagine personnelles sur des serveurs externes. Comme le résume fort bien l’auteur: FAIL.

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LibraryThing, la bibliothèque 2.0

C’est au détour d’un article du blog La Feuille que j’ai découvert l’existence du site LibraryThing. On peut en résumer le concept en disant qu’il s’agit d’un inventaire de lectures diverses (livres, mais également bandes dessinées et même jeux de rôle), doublé d’un réseau social.

En soi, ce n’est pas follement original, mais c’est suffisamment bien fait pour que j’accroche très vite au concept et que j’y enregistre en à peine deux ou trois heures une centaine de mes bouquins. De ce point de vue, c’est très facile d’usage: on entre le nom du livre, de l’auteur et/ou de la série et le site recherche dans plusieurs bases de données en ligne (notamment Amazon) pour y trouver des correspondances. Il est possible ensuite de les modifier ou même d’entrer manuellement des ouvrages pas encore répertoriés.

Bien entendu, on peut noter et critiquer les ouvrages (c’est même un peu le but du jeu) et y ajouter des mots-clés, qui servent ensuite à proposer des recommandations. Le système gère la notion de séries et les versions en différentes langues et est suffisamment malin pour avertir de la présence de doublons dans votre bibliothèque virtuelle. Le site a également un aspect local, référençant les librairies près de chez soi.

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Quand Internet fricote avec les dictatures…

La blogosphère anglo-saxonne bruisse de l’annonce par la sex-blogueuse Violet Blue (au site extrêmement pas safe for work) que la Libye a désactivé son raccourcisseur d’URL vb.ly. Bientôt, on devrait avoir une annonce sur l’humidité de l’eau.

Je veux dire, j’aime bien Violet Blue. Mis à part le fait qu’elle illustre souvent ses articles avec des images qui mettent mon âme en joie (pour rester poli), elle a une attitude positive et combative pour pas mal de sujets importants, comme le sexe, les questions de genre, la liberté d’expression et ce genre de choses. L’article où elle se plaignait que ses adversaires anti-porno n’étaient juste pas crédibles est un pur moment de bonheur.

Mais pour le coup, je trouve qu’elle a sérieusement manqué de jugeotte. “Créons un raccoucisseur d’URL sur des sites érotiques avec un domaine d’une dictature (pseudo-)islamique, que pourrait-il nous arriver de mal?” Ben voila.

Je veux mettre ça sur le compte d’un pet cérébral, comme disent les anglais, une absence momentanée de pensée rationnelle explicable par le fait qu’une tripotée de sites du genre utilisent ces mêmes domaines en .ly. Ce qui risque également de provoquer une grosse tempête chez ces braves gens. Mais bon, personnellement, je dirais que c’est un peu bien fait pour leurs pieds.

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Ping

Mercredi a eu lieu un de ces évènements médiatiques dont Apple a le secret, savant mélange de conférence de presse, de présentation pour geeks, de grand-messe et de coup publicitaire. La compagnie y a annoncé de nouveaux iPod (qui m’ont personnellement déçu, mais je dois être une des six personnes au monde à attendre un iPod Classic 240 GB ou plus), une nouvelle version de son Apple TV (qui ne m’intéresse pas) et une nouvelle édition d’iTunes.

Là, déjà, ça m’intéresse plus: iTunes est sans doute un des logiciels qui tourne le plus sur mes machines, même si c’est surtout en tâche de fond; c’est mon jukebox à moi, rempli jusqu’à la gueule de mes disques. Je ne reviendrai pas sur les améliorations d’interface, qui semblent discutables mais qui me touchent peu, mais sur ce qu’Apple qualifie d’innovation majeure: Ping, un réseau social pour les utilisateurs d’iTunes. En fait d’innovation majeure, on dirait surtout une démonstration qu’Apple ne comprend rien aux réseaux sociaux.

Le point principal, c’est que le bidule n’est accessible que via iTunes. C’est par iTunes, pour iTunes, pour les utilisateurs d’iTunes. Et pas iTunes au sens large, non: seulement le magasin en ligne. En gros, Apple essaye de refaire le coup du “moi tout seul contre le monde entier”; c’est clair que, d’une certaine façon, ça a fonctionné avec le Mac (OK, avec moins de 5% de part de marché, tout est relatif, mais le fait que ce soit toujours là après plus de 25 ans dans un secteur hyper-compétitif peut être compris par “ça a fonctionné”).

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Flattr

Dans un article récent de ce blog à propos d’Adblock, au milieu d’une bonne dose de controverse, j’avais mentionné le fait que j’étais d’accord de payer pour des sites si ça pouvait me débarrasser des verrues publicitaires qui les constellent. Il semble que, grâce aux Suédois de Flattr, les internautes créateurs de tout poil ait désormais un outil pour obtenir des micro-paiements de leurs visiteurs sans que la procédure ressemble à un gymkhana au milieu d’une guerre majeure.

L’idée est la suivante: créez un compte sur Flattr, donnez-lui tous les mois une certaine somme d’argent déterminée et, au fil de vos utilisations d’Internet, si vous tombez sur un truc qui vous plaît et dont l’auteur a lui aussi un compte Flattr, vous pouvez cliquer sur le bouton adéquat. Chaque clic s’ajoute à une liste sur votre portion du site Flattr et, à la fin du mois, le montant que vous avez mis sur votre compte sera distribué équitablement entre tous les sites (ou autres) de votre liste.

Certes, ça risque de ne représenter que quelques centimes par clic, suivant le nombre de sites que vous ajoutez à la liste et le montant mensuel que vous décidez d’allouer, mais si l’initiative rencontre un certain succès et que les utilisateurs jouent le jeu, ça peut se cumuler et commencer à faire une source de revenu conséquente.

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De la schizophrénie des réseaux sociaux

Social Network Hub

À l’origine, une des révolutions promises par le Web 2.0 et les réseaux sociaux, c’est d’amener la “sagesse des foules” aux médias. Un média traditionnel, c’est bien souvent un axe de communication à sens unique: des élites vers la plèbe (oui, je caricature, mais c’est juste pour donner l’idée); les réseaux sociaux avaient pour idéal de donner la parole au plus grand nombre et de créer des conversation transversales qui, sans exclure complètement les élites, les dépossédaient de leur rôle directeur pour en faire juste une voix parmi d’autres.