Yes: Fly From Here

Dans la blogosphère prog, l’arrivée de Fly From Here, le nouvel album de Yes (dix ans après le précédent), est comparable à l’annonce d’un huitième volume d’Harry Potter ou du rachat d’Apple par Microsoft (ou vice versa). D’une part, ça fait beaucoup de bruit et, d’autre part, ça donne lieu à un déchaînement de passions, surtout négatives.

Il faut dire que, dans le genre controversé, celui-ci est pas mal. Déjà, le chanteur historique et iconique, Jon Anderson, est remplacé par Benoît David, un p’tit jeune (il a juste un an de plus que moi); en plus, cet album signe le retour de Geoffrey Downes aux claviers et Trevor Horn à la production. Pour ceux qui ne connaissent pas les deux oiseaux, les Buggles, c’est eux – et Drama, album de Yes de 1980 honni par les fans, c’est eux aussi. En fait, du groupe “historique”, il ne reste que Steve Howe aux guitares.

Autant dire que cet album a déjà généré pas mal de hurlements et va sans doute continuer à brasser du fanboy pendant un moment. N’étant pas moi-même un fan absolu du groupe et, surtout, étant plutôt fan des Buggles, je ne vais pas ajouter ma voix au concert – ou alors, sur un mode de contrepoint discordant qui, quand on y pense, est assez prog. Ou pas.

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Wobbler: Rites at Dawn

Si je croyais en la réincarnation, j’aurais une explication toute trouvée pour la ressemblance frappante entre Rites at Dawn, le dernier album des prog-heads norvégiens de Wobbler, et le Yes des années 1970 – malgré ses faux-airs de pochette post-rock naïf. Bon, il y a aussi le léger détail que les membres de Yes de l’époque ne sont pas morts (pas dans le sens biologique du terme, en tous cas).

D’un certain point de vue, il m’est toujours ennuyeux de commencer une chronique par “le groupe X sonne exactement comme Y” (comme Yes, d’ailleurs, mais ça peut aussi être comme G comme Genesis ou P comme Pink Floyd). D’une part parce que ça signifie que je retombe dans mes travers de vieukon, sur l’air de “l’originalité est belle et bien morte, ma bonne dame!” D’autre part, il y a pire à imiter que le prog de cette époque, surtout celui d’un Yes période Tales of the Topographic Oceans ou Relayer et surtout si c’est bien fait.

Il faut dire qu’en cherchant à retrouver les sonorités de ce groupe en particulier et de cette époque précise, Wobbler ne cherche pas la facilité et, il faut le dire, s’en tire avec les honneurs. Le rock progressif “rétrosymphonique” (comme disent les chroniqueurs et, je suppose, le dossier de presse du groupe) ne fait pas semblant et emprunte plus massivement qu’une banque grecque au style et au son de l’époque. Rites at Dawn aurait pu être enregistré en 1975 sans que personne ne s’aperçoive de rien.

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Wobbler: Afterglow

Si j’étais taquin, pour cette chronique de l’album Afterglow des Norvégiens de Wobbler, je ferais une redirection sur ma chronique de l’album de Deluge Grander, tant la démarche (sinon la musique) des deux groupes est identique.

Car Afterglow est un album de prog façon années 1970, jusqu’à la couverture, qui évoque Salvator Dali revisité par le petit frère d’un des musiciens (y compris cette fois-ci la typo, dont le seul bon goût est d’être lisible).

Musicalement, on reste dans les débuts de Genesis, avec des accents du style Canterbury et pas une once de modernité, ni dans le fond, ni dans la forme (à part peut-être le support, CD ou MP3). Cela ne veut pas dire que ce soit mauvais, juste que cela manque pour moi totalement d’originalité et, partant, d’intérêt au-delà du fait que, somme toute, la musique reste agréable.

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