The Anagram Principle: Inventor

Ce qu’il y a de bien avec The Anagram Principle, c’est qu’avec un nom pareil, on sait qu’on va avoir droit à quelque chose de bizarre. Et l’écoute de Inventor, découvert grâce à une chronique de Progcritique, confirme clairement cette impression.

Fondamentalement, on a l’impression d’entendre en direct la prestation d’un homme-orchestre, l’un de ces musiciens qui se produisent seuls sur scène, entourés de quelques instruments et commandant sur leur ordi portable la myriade d’enregistrements qui forme le reste de la prestation. En vrai, il s’agit d’un duo, originaire de Pittsburgh.

Qui plus est, on a l’impression que ladite prestation est un concept hautement expérimental, empruntant au rock progressif et au rock électronique des années 1980, quelque part entre Eloy et Tangerine Dream, mais en encore plus barré. Le souci, c’est que, dans ce cas précis, « bizarre » et « barré » ne sont pas des synonymes de « bon ».

Je suis un peu méchant, mais si je suis prêt à concéder qu’il y a beaucoup de bonnes choses dans Inventor, il y a aussi beaucoup d’éléments qui m’apparaissent comme mal maîtrisés, voire complètement aléatoires. En gros, pour chaque bonne idée, il y a un truc qui me gêne dans cet album, ce qui est d’autant plus frustrant. L’impression est encore renforcée par des sonorités très eighties et une production minimaliste, qui du coup donnent un côté décalé à l’ensemble.

La voix de Tedd Arnold, par exemple, rappelle un peu Eloy et peut tout aussi bien taper dans le mille que se balader dans tous les sens, comme un acteur de film muet des années 1910 qui slalomerait, ivre, au milieu du trafic. De même, le mélange prog-électronique n’est pas très homogène. Je dirais même qu’il y a beaucoup de grumeaux.

Ce qui est dommage, car Inventor ressemble furieusement à un concept album et possède une certaine cohérence musicale. Si on fait abstraction de ses défauts, il a des qualités planantes, un côté “voyage astral” et une histoire qui lui sont propres.

Si vous êtes amateur du rock progressif des années huitante, et surtout de sa mouvance qui lorgnait vers le rock électronique, Inventor est un album intéressant et souvent plaisant, avec de belles fulgurances (notamment le final “Aftermath” / “Gamma Andromeda”). Pour ma part, j’ai un peu du mal à rentrer dans le trip, c’est pourquoi je ne le recommanderai qu’aux âmes averties.

En bonus, la vidéo de “Napalm”, deuxième piste de l’album:

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