“The Fractal Prince”, de Hannu Rajaniemi

The Fractal Prince, de Hannu Rajaniemi, est la suite de The Quantum Thief, qui met en scène le génie de la cambriole Jean Le Flambeur dans un univers post-Singularité, un système solaire qui ne ressemble à plus rien de connu. Et c’est un peu le problème: si j’ai plutôt bien aimé le précédent, devoir raccrocher les wagons avec celui-ci après plus d’une année s’est avéré ardu.

Au reste, quand le premier chapitre commence ainsi:

On the day the Hunter comes for me, I am killing ghost cats from the Schrödinger Box. Q-dot tendrils like sparks from a Tesla coil trail from my fingers into the little box of lacquered wood floating in the middle of my cabin. Behind it, displayed on one gently curving wall, is the Highway – a constantly flowing river of spaceships and thought wisps, a starry brushstroke in the dark.

on sait que ça ne va pas être simple.

Et ça l’est tout comme ça ne l’est pas. Hannu Rajaniemi écrit très bien et même si son univers a un côté hard-science – le monstre aligne plusieurs diplômes universitaires dans le domaine des mathématiques avancées – il sait mettre en forme ses idées pour que, à défaut d’être compréhensibles, elles soient lisibles et forment un canevas impressionnant.

L’histoire de The Fractal Prince emprunte aux Mille et Une Nuits, mais transposé dans un contexte où les dernières communautés humaines sur Terre cohabitent avec des intelligences artificielles retournées à l’état sauvage et à une nanotechnologie qui a fusionné avec la biomasse. Les histoires y deviennent des vecteurs de contamination virale et les humains manipulent des Noms Secrets comme autant de sortilèges.

Le tout se déroule dans un contexte de guerre entre deux factions majeures, l’une ayant adopté un mode de vie basée sur les réalités quantiques et l’autre considérant cela comme une hérésie. Avec, au milieu, Jean Le Flambeur, voleur de corps et gentleman-cambrioleur, toujours associé à l’Oortienne Mieli et à son vaisseau-IA Perhonen, eux-mêmes soumis au bon vouloir d’autres factions.

Après avoir reposé le bouquin – et m’être passé la tête sous l’eau froide pendant de longues minutes afin de refroidir mon neurone en ébullition – je suis en train de me dire qu’appréhender ce qui est au final une trilogie (The Causal Angel est sorti cette année) par petits bouts et à deux ans d’intervalle est une Mauvaise Idée: autant attendre la version complète et re/lire l’ensemble d’une traite.

Ce n’est pas que The Fractal Prince soit mauvais, mais il requiert un peu plus que l’attention moyenne que j’accorde à mes lectures. Une fois entré dans le livre, ça va, mais cette entrée se paye en puissance cogitationnelle et je n’ai pas assez de joyaux zoku pour me payer des gogols de rechange. Si vous voyez ce que je veux dire. Sinon, vous comprenez peut-être un peu le problème de ce livre.

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5 réflexions au sujet de ““The Fractal Prince”, de Hannu Rajaniemi”

  1. Tu m’as juste donné une méchante envie de lire la suite, ce que je ne pourrai pas faire avec mon niveau d’anglais. Dommage quand même, avec un autre éditeur que Bragelonne on aurait peut-être eu droit à cette suite en français. The Quantum thief était un ovni chez eux, et je n’ai pas l’impression qu’ils aient cherché à le marketer.

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    • Désolé (et bienvenue, au fait).

      Bon, après, il n’est pas sorti il y a si longtemps que ça, Bragelonne attend peut-être que le dernier soit sorti pour traduire la suite. Après, ce n’est pas un bouquin facile d’accès, donc je peux comprendre qu’il ne se vende pas très bien.

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