The Gentle Storm: The Diary

Derrière l’album The Diary et le projet The Gentle Storm se cachent deux noms plutôt connus dans le petit monde du rock progressif: la chanteuse Anneke van Giersbergen et le compositeur Anthony Arjen Lucassen. Le résultat final est un album décliné en deux disques: un “gentle” folk et acoustique et un “storm” plus métal et symphonique.

Le sieur Lucassen n’est pas spécialement connu pour sa grande subtilité: ces précédents albums montraient plutôt un rock progressif du genre “concept à grand spectacle”, à plusieurs voix et avec pléthore d’invités prestigieux, et une musique empruntant au métal symphonique.

The Diary est, de ce point de vue un contrepied presque parfait. “Presque”, parce qu’il s’agit tout de même d’un concept-album; je suppose qu’on ne se refait pas. Il raconte l’histoire d’un jeune couple vivant aux Pays-Bas dans les années 1660, vu au travers du journal de l’épouse, qui reste seule à élever leur enfant pendant que le mari est en mer. Spoiler: ça finit mal.

Chaque disque de l’album compte onze pistes de longueur moyenne – pas plus de sept minutes –, pour une durée totale d’un peu moins d’une heure. Difficile de dire laquelle des deux versions est la plus réussie: la “gentle” est probablement celle qui colle le mieux à l’histoire, mais la “storm” a indubitablement plus de pêche.

Bon, il faut dire aussi que le duo assure sec: Anthony Arjen Lucassen n’est pas un perdreau de l’année et, niveau composition, il prouve qu’il peut aussi sortir de sa zone de comfort – même brièvement et avec une idée derrière la tête. Quant à Anneke van Gisersbergen, qui a écrit toutes les paroles, elle conforme qu’elle est juste la chanteuse la plus douée de sa génération.

Sans être follement original, The Diary propose de très beaux moments, que ce soit dans sa version “Gentle” ou “Storm”. C’est aussi intéressant d’entendre Lucassen sortir quelque peu de ses schémas habituels et de se lancer dans une histoire qui soit ni de la SF, ni du fantastique.

J’avoue personnellement une préférence pour la version “storm”, qui est certes plus dans un style “ayreonesque”, mais qui bouge plus. Mais certains morceaux, comme “The Greatest Love” ou “Shores of India”, sonnent mieux en “gentle”.

Le duo néerlandais van Giersbergen/Lucassen livrent avec The Diary une œuvre intéressante, souvent très bien foutue et enthousiasmante. N’y cherchez pas non plus une originalité à tout crin, mais ça reste une belle galette, que l’on aime le rock progressif sous forme folk ou sous forme métal symphonique.

Bonus: la vidéo (bien décalée) de “Heart of Amsterdam”, version “storm”:

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2 réflexions au sujet de “The Gentle Storm: The Diary”

  1. Je suis un peu embêté avec cet album. Parce que je suis amoureux d’Anneke et que contrairement à d’autres moi je n’ai jamais eu de problèmes avec le fait qu’elle s’éloigne de ses racines metal. Déjà à l’époque de The Gathering elle ne faisait pas non plus dans le death qui tâche. Pourtant y a pas à faire, j’aime pas du tout The Gentle Storm. Le truc c’est que j’ai l’impression qu’elle se sent encore obligée faire entre deux styles. Le coté folk serait pour contenter les fans récents, et le coté storm pour satisfaire les plus anciens. Au final j’ai l’impression qu’elle n’a pas eu l’occasion de véritablement faire ce qu’elle avait envie, avec des parties “metal” assez plates et des parties acoustiques un peu légères. Ce résultat est peut-être dû à l’influence de son comparse hollandais pour qui d’ailleurs je n’ai jamais eu de passion dévorante. Au final je me retrouve avec des titres un peu nunuches (pardon Annie), comme the Shores of India ou The Endless Sea. Alors sa voix est toujours aussi belle c’est sûr, elle ne change plus depuis Home et c’est toujours un petit rayon de soleil que d’entendre cette femme. Mais si c’est pour chanter des choses aussi simple, c’est un peu dommage. Elle a fait tellement mieux, et elle pourrait encore nous surprendre. Entre cet Arjen Lucassen et Devin Townsend (que j’admire énormément ceci dit), c’est comme si elle ne voulait plus faire sa propre musique. Du coup elle passe au second rang chez d’autres grands artistes, et alors ceux-là s’en servent comme un cochon se servirait d’une cuillère en argent. C’est pas loin de me faire de la peine tout ça.

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    • Chaipas, moi j’aime bien, mais comme je suis en train de lire un bouquin sur les pirates – et spécifiquement un pirate hollandais du XVIIe siècle – je suis peut-être plus dans l’ambiance.

      Maintenant, pour son boulot avec Devin Townsend, moi j’aime beaucoup, ça fait un excellent contrepoint vocal et je pense que ça l’amuse beaucoup: ça s’entend.

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